24-La Citadelle Noire

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A peine avions-nous passé le portail qu'une épaisse fumée emplit nos poumons et un bruit assourdissant envahit nos oreilles. Je n'avais aucune idée de l'endroit où nous venions d'atterrir mais après tout, je finirais bien par le découvrir. Je ne savais où donner de la tête. En face de nous, sur une petite colline, s'élevait une immense sphère qui surplombait toute la ville. Plus je la regardais et moins j'étais capable de dire si elle était en construction ou à moitié en ruine, de même que la cité qui l'entourait. Enfin, si nous pouvions appeler cela une cité. À mes yeux, cela ressemblait plus à un amas de ferraille rapidement assemblé dans l'espoir de construire des abris. Le sol n'était que de la terre battue pavée d'immenses engrenages. De la fumée, du métal et des arbres mourants. C'est ainsi que je pouvais résumer cette ville qui me révulsait et m'attirait plus que tout. Une chose était sûre. Nous étions chez les Charrs, partout où je regardais je ne voyais qu'eux. Des Charrs dans toutes les directions, de toutes les tailles, avec des fourrures de toutes les couleurs et des cornes uniques à chaque fois. Mais surtout, des Charrs qui me dévisageaient comme s'ils n'avaient jamais vu d'humain. Nous avançâmes en direction de l'immense sphère de métal suivis de près par les domestiques qui transportaient nos malles. Alors que je faisais un rapide tour pour voir un maximum de chose, Xarent ne me quittait pas du regard, comme s'il craignait que je ne disparaisse. Comme l'ambassadeur humain étaient en déplacement les domestiques réussirent à nous faire ouvrir ses appartements. On nous fit monter un nombre incalculable de marches pour atteindre le dernier étage de la sphère. À chaque fois que je me retournais pour observer Xarent je le voyais me couver du regard, prêt à bondir si je trébuchais ou faisais mine de défaillir. Nous atteignîmes l'appartement que nous allions occuper après plusieurs minutes de montée. Alors que les domestiques déballaient nos affaires et nous préparaient une petite collation je me dirigeais vers le balcon. La ville s'étendait à mes pieds sur plusieurs kilomètres, et au-delà des hauts murs d'enceinte j'apercevais une plaine désolée. Du sable, des arbres éparses et très mal en point, des canons et surtout, de la fumée. Des nuages de fumée noire recouvraient et assombrissaient le ciel. La Citadelle Noire ressemblait plus à un endroit abandonné qu'à la capitale d'une race entière. Je restais à admirer la vue qui aurait pu être magnifique, si seulement les Charrs avaient des notions de beauté.

Alors que j'étais perdue dans ma contemplation, une main chaude parcourut ma nuque. Une deuxième main m'agrippa par le sein en me plaquant contre le torse de Xarent qui se tenait juste derrière moi. Je lâchai un très léger soupir de contentement alors que ses mains parcouraient mon corps avec une infinie douceur et une certaine fermeté, comme si Xarent voulait s'assurer que je sente chacun de ses mouvements et que je sois incapable de les oublier. Ses lèvres parcoururent ma nuque et mes épaules, baisant le moindre bout de peau avant de le lécher. Je me sentais fléchir sous le poids du plaisir que ses attentions me procuraient. Et tandis que ses dents se resserraient avec énergie sur mon épaule droite, je m'agrippai à la rambarde du balcon juste avant de perdre l'équilibre. Je sentais le cœur de Xarent accélérer en même temps que sa respiration. Ses doigts remontèrent lentement ma jupe tout en caressant mes cuisses. Mon souffle se coupa lorsqu'une de ses mains commença à se balader à l'intérieur de mes cuisses pendant que l'autre s'emmêlait dans mes cheveux. Xarent me tenait gentiment et fermement en même temps. Me faisant vaciller tout en m'empêchant de tomber. Et d'un coup, ses caresses stoppèrent. Avant que je n'ai eu le temps d'ouvrir la bouche, il délaça mon corset, et en me retournant, me plaqua dos à la rambarde pour m'embrasser à pleine bouche. Coincée entre le corps bouillant de Xarent et la fraîcheur de la plaque de métal, je sentais mon plaisir se décupler. Mes mains se perdirent dans sa chevelure et sous sa chemise, cherchant avec avidité le moindre contact. Il arracha ma jupe d'un geste de la main et alors que je me retrouvais à demi nue au sommet de la plus haute structure de la Citadelle Noire, il entreprit d'embrasser mes seins et de mordiller mes tétons.

Ses ongles traçaient des courbes sur les miennes, par moment je ne sentais qu'un vague toucher, à d'autre ses ongles s'enfonçaient si profond dans ma chair que je manquais de hurler à moitié par douleur et par plaisir. La bouche de Xarent naviguait sur ma peau si vite que je ne sentais son passage qu'une fois qu'il avait déjà changé d'endroit. Il prenait soin de moi comme jamais depuis que nous nous étions mariés. Je n'arrivais pas à penser à autre chose qu'à toutes ses sensations à la fois bien connues et entièrement nouvelles. Le vent refroidissait ma peau et Xarent se chargeait de la réchauffer à grand coup de baisers, morsures et autres caresses qui ne cessaient d'attiser mon envie. Je ne sais comment ni quand, mais Xarent finit par me porter jusqu'au lit. Il finit de me retirer les quelques vêtements qui avaient résisté jusque là. Folle de désir, je ne savais plus où donner de la tête. Mon corps n'était que braise et la moindre caresse brûlait à en avoir mal. Xarent nous emmenait loin du bruit incessant des machines Charrs, loin de cette fumée sombre, loin du monde physique. Alors que je perdais le contrôle de mon corps qui se cambrait de plaisir, je finis par lâcher un hurlement de plaisir, si fort, si intense et si dévastateur que je m'écroulais sur le lit sous le corps de Xarent que j'emprisonnais de mes membres. Enivrée par le plaisir que je venais de recevoir, et totalement rassasiée par celui-ci, je sombrais dans un sommeil profond. La fraîcheur de la nuit finit par me réveiller. Enroulée dans un drap, je sortis sur le balcon pour voir à quoi ressemblait cette ville de nuit. Le métal froid contre mes pieds nus faillit m'arracher un cri de surprise mais je me retins au dernier moment. De jour comme de nuit, la ville ne semblait jamais s'arrêter de fonctionner. Alors que j'espérais apercevoir les étoiles au-dessus de cette cité endormie, je me retrouvais face à une ville autant éclairée qu'en plein jour et à un ciel grisâtre que la lumière des étoiles ne parvenait pas à transpercer. Alors que je baissai les yeux pour regarder le pied de la sphère, je me sentis comme happée par le vide et je basculai de l'autre côté de la rambarde.

Le fouet : cet art méconnuWhere stories live. Discover now