65-... et encore

17 2 0
                                    

Au bord de l'extase, je gémissais et n'arrivais plus clairement à lui demander de me prendre. Tous mes sens était engourdis par cette délicieuse sensation. Perdue entre les mondes, tremblante et frémissante à la moindre caresse, je profitais de toutes ses attentions. Chaque contact entre nos corps était exacerbé par le contact précédent. Je n'en pouvais plus, mes cris étaient incompréhensibles et ne cessaient pas. Alors que j'étais sur le point de renoncer à plus de plaisir, il s'allongea et d'un habile mouvement me plaça au-dessus de lui, m'empalant sur son membre par la même occasion. Instinctivement, je me mis à remuer le bassin. Recherchant toujours plus de plaisir, j'arquais mon corps et le sentais remuer entre mes cuisses. Il se mit presque aussitôt à gémir autant que moi. Nous recherchions tout les deux la jouissance, et alors que nous y étions presque, mes barrières mentales cédèrent. Mes doigts se mirent à crépiter de nouveau et je plantais mes ongles dans sa chair. Il gémit de plus belle et bascula en me procurant la dernière dose de plaisir dont j'avais besoin. Je volai en éclats pendant que je le sentis s'activer encore, à la recherche de son propre plaisir. Chaque coup de rein, chaque pénétration déclenchait en moi des vagues incontrôlées de tremblements et de contractions qui le faisait gémir de plus en plus puissamment. Dans un dernier coup de rein des plus mémorables, il exulta. Incapable de contrôler mon corps, je fondis sur sa gorge et mordis son épaule à pleine bouche. Nous restâmes plusieurs minutes dans cette position, haletants, transpirants et tentant vainement de reprendre nos esprits. Quelque part dans la ville, une sirène se déclencha, nous ramenant à la réalité. Ouvrant la mâchoire et desserrant mes mains, je le libérai de mon étreinte, ne laissant comme traces de mon passage que dix marques rouges à l'emplacement de mes doigts et une marque de morsure bien nette. Courbaturée et éreintée par les événements matinaux, je pris la direction de la douche. Je laissai l'eau chaude couler le long de ma peau. La chaleur détendit mes muscles et chassa mes dernières inquiétudes. Lorsque ma peau commença à friper sous l'eau, je sortis de la douche et me dirigeai, encore humide, vers la chambre. Séchant mes cheveux, je fis un rapide tour de la chambre et la découvrit vide. Je me sentis abandonnée, seule face à cette chambre vide. Il avait eu ce qu'il voulait et était parti. Après tout, j'avais moi aussi profité pleinement de cette nuit et nous n'avions aucunement discuté de la relation que nous voulions mettre en place, ou tout simplement si nous voulions plus qu'une simple nuit. Je lui en voulais d'être parti de la sorte, sans un mot, profitant de mon absence.Je jetai ma serviette sur le sol et pestai contre moi et contre ces maudits Dieux qui ne pouvaient s'empêcher de s'acharner. Je frappai le lit et criai ma rage du plus fort que je pus avant de m'affaler sur le lit en plein désespoir. Une sensation étrange me parvenait de mon ventre, en y regardant de plus près, je découvris un bout de papier, avec un mot griffonné à la va-vite dessus.

"Merci pour cette soirée/matinée. Je dois partir mais serais ravi de te revoir."

Ma colère disparut et je me sentis stupide. Encore une fois, je m'étais laissée emporter par mes émotions. Il disait vouloir me revoir et cette pensée me rendait folle de joie. Je réagis bien trop violemment, passant de la rage intense à la joie pure en une fraction de seconde. Mon estomac finit par me rappeler à la réalité, alors que je me languissais sur le lit en repensant à ses mains et aux sensations qu'il avait réveillé en moi, et je me rendis compte que j'avais une faim de loup. Je rassemblai mes affaires et partit en direction du quartier des portails de téléportation, mon sac sur le dos. Une petite échoppe au sommet d'une rampe d'accès vendait des spécialités Asuras. Je m'achetai un assortiment de brochettes dont je préférerais ne pas connaître la provenance mais qui avait un goût passable et le don d'être très nutritives. Une fois rassasiée, je pris le chemin du retour. Traverser les portails était devenu un geste banal. Je me téléportai régulièrement pour négocier des contrats, mais à chaque fois, je repensais à la première fois que j'avais franchi l'un d'entre eux pour me retrouver à la Citadelle noire. Xarent était à mes côtés et ne m'avait quitté, contre son gré, que pour accompagner notre fille dans les brumes. Je fus soudain prise d'un besoin urgent de me rendre au caveau. De les retrouver. De serrer ma fille dans mes bras. Je franchis le portail en un éclair et, en courant presque, je gagnai le cimetière. Je le traversai rapidement, sûre de la direction que je devais prendre. Arrivée devant la grille de la crypte, je m'apprêtais à l'ouvrir quand mon regard tomba sur une grande trace noire qui recouvrait une bonne partie du sol du caveau. Je me stoppai net et observa la marque de suif que les cadavres de Xarent et Danika avaient laissé en brûlant. Le temps s'était écoulé et pourtant, j'avais sous mes yeux les uniques restes des deux êtres que j'avais les plus aimés en ce monde. Mon sac tomba de mon épaule et s'écrasa sur le sol dans un bruit sourd. Je le rejoignis quelques secondes plus tard, m'effondrant en pleurs devant les maigres restes de ma vie brisée. Agrippée à la grille, je sentais les barrières de mon esprits céder et mon chagrin se déverser dans mon corps. La froideur de la pierre et du métal envahit mes membres et les rendit douloureux mais je ne pouvais arrêter de pleurer. Ce matin même je profitais de la deuxième chance que la vie m'avait offerte. Je profitais des plaisirs retrouvés alors que les maigres restes calcinés de Xarent et Danika reposaient sous mes yeux aux gré des vents. Je m'en voulais d'avoir profité de cet homme et de la douceur de ses caresses. Je me sentais honteuse d'oser vivre alors qu'ils ne le pouvaient plus. Honteuse d'avoir apprécié le contact d'un autre homme et de le vouloir encore.

Alors que je me maudissais et frappais de toutes mes forces contre le sol de pierre, un homme encapuchonné arriva dans mon dos. Il se racla la gorge, me forçant à lui faire face. Sa bouche dépassait de sa capuche mais ses yeux était hors de ma vue.

- Finalement, ça valait le coup de t'attendre ici. Je savais bien que tu finirais par venir. C'est la patronne qui va être contente. Elle nous a dit de nous méfier, que tu es puissante. Mais je te trouve plutôt pathétique en fait. Venir en courant, pleurer devant un caveau...

Assise par terre, je le toisai. Il n'était pas bien grand, ni bien bâti. Et sa capuche, hormis pour lui cacher le visage, ne servait qu'à lui donner une allure. Du moins, il devait sûrement le penser.

- Qui es-tu et que me veux-tu ?

- Je m'appelle Raphaël. Et je dois te faire payer tes crimes.

Sa voix était pleine d'assurance. Comme la mienne quand Xarent était à mes côtés. Je me mis à sourire derrière mes larmes.

- L'espoir fait vivre à ce qu'il parait.

Raphaël commença à s'agiter en tout sens, espérant peut-être utiliser une quelconque magie. Il projeta vers moi des halos de magie et m'entrava sur le sol.

Kamu telah mencapai bab terakhir yang dipublikasikan.

⏰ Terakhir diperbarui: Aug 16, 2019 ⏰

Tambahkan cerita ini ke Perpustakaan untuk mendapatkan notifikasi saat ada bab baru!

Le fouet : cet art méconnuTempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang