THUNDER

01

"Je suis excessive, J'aime quand ça désaxe, Quand tout accélère, moi je reste relaxe Je suis excessive, quand tout explose, quand la vie s'exhibe, C'est une transe exquise."

- L'excessive

Il faut faire un point sur la situation. Pas très long, mais faut quand même le faire. Je suis en soirée avec Nekfeu, je vais le redire une nouvelle fois histoire que mon cerveau imprègne bien la situation. Je suis en soirée avec Nekfeu. Bon c'est pas exactement vrai. J'ai kidnappé Nekfeu et on fait une contre soirée dans une salle parallèle à la salle de bal. MOUHAHAH.

Pour commencer, je suis ultra fan de sa musique et de celle de son groupe, ou ses groupes, il est partout ce type. C'est de loin l'un des meilleurs rappeurs français. Je fais mon max pour paraître calme, mais la groupie en moi est en train de perdre sa voix tellement elle hurle.

Et le pire ou le mieux au choix, c'est que le mec est ultra sympa. Détente au possible avec un petit sourire sur le côté qui a passé l'épreuve du temps. J'ai chopé une bouteille de champagne ainsi que deux flûtes dans la cuisine avant que l'on ne se pose dans la pièce. Malgré le manque d'éclairage, je parviens parfaitement à distinguer les traits de son visage.

- D'une certaine manière, tu m'as un peu sauvé.

- Comment ça ? demande-t-il en me fixant du regard

- Je déteste ces soirées, à celui qui a dépensé le plus d'argent pour sa tenue.

Il rigole de nouveau. Je le fais beaucoup rire. Sans fausse modestie, je sais que je suis drôle et je suis contente que mon humour lui plaise. Même si en soi ce n'était pas une blague. Je déteste ces soirées. Elles me font sentir comme un trophée, Marc m'expose comme un sac à main de luxe. Il ne le sort pas souvent, mais quand il le sort, c'est toujours pour être au top.

- Je crois qu'il y a un piano, dis je en pointant le doigt vers un drap recouvrant un meuble.

Je me relève de l'endroit où nous étions installés, et découvre le tissus. Dessous, se trouve un piano à queue Hoffmann. C'est l'une des meilleures marques sur le marché, mais je ne suis pas étonnée, l'hôtel est vraiment classe.

- Tu sais jouer ?

Son ton est un peu accusateur, mais je ne relève pas. À la place, je soulève le couvercle et je m'assois devant. J'aime la musique, j'en écoute énormément et j'en joue aussi. Le piano, c'est un peu une seconde nature chez moi, c'est comme respirer.

En tout cas, c'est aussi vital.

- Qu'est-ce que tu veux écouter ?

- Genre, tu peux jouer ce que je veux ?

- Dans la limite de mes capacités.

Il ricane, je crois qu'il se moque de moi, mais je ne suis pas sûre, donc je fais comme si de rien n'était à nouveau. Je me place devant le piano et commence à jouer. Les actes sont beaucoup plus forts que les mots.

- Tu sais jouer, dit-il en vidant la bouteille de champagne dans nos verres.

Je descends ma coupe alors que son téléphone se met à vibrer, il s'éloigne pour répondre, pendant que je me remets à jouer un morceau de Bach. Lorsqu'il revient, il affiche un sourire crispé. Je ne dis rien pour ne pas le brusquer. Il s'appuie contre le piano et me regarde jouer. Je n'ose pas en faire de même. Il est beau et il m'impressionne. Il m'intimide et pas seulement parce que je suis ultra fan de sa musique, il m'intimide parce qu'il y a une espèce d'aura autour de lui. Quelque chose de mystérieux. D'unique. Il dégage un charme auquel je suis extrêmement sensible.

- Tu joues ? je finis par demander sans m'arrêter.

- Non

- Je pourrais t'apprendre si tu veux.

- Oui pourquoi pas

Je ne suis pas naïve au point de croire qu'il va me rappeler demain. Je lui apprendrais jamais à faire du piano, mais la possibilité me fait plaisir. C'est une passion que j'aime partager.

- On devrait trouver plus d'alcool, dis-je en saisissant la bouteille de champagne vide et en me levant du piano.

- J'ai des bières chez moi.

- Est-ce que je pourrais retirer mes chaussures chez toi ?

Il secoue affirmativement la tête et me tend une main que j'attrape. Nous quittons discrètement la soirée, sans tomber sur personne. Son comportement me fait comprendre que lui aussi tente d'éviter quelqu'un. Ce n'est qu'une fois dans le taxi que je me rends compte que tout le champagne que j'ai bu commence à faire effet. Je ne suis absolument pas sobre.

Il habite dans un grand appartement dans le quinzième. Dès que j'entre chez lui, je retire mes chaussures alors qu'il se dirige vers sa cuisine. Au lieu de le suivre, j'entre sur son balcon et allume une cigarette. L'air frais, me fait un bien fou, j'observe la capitale la nuit et pour une fois, je n'ai pas cette sensation d'enfermement, qui me prend chaque fois que je pense à cette ville.

Je l'entends approcher et poser une bouteille de bière près de moi sur la rambarde. Doucement, il passe un de ses bras sur mes épaules et je me presse contre lui sans lui jeter un regard. Je frisonne et il me rapproche encore un peu plus.

- T'aurais pu la fumer à l'intérieur.

J'hausse les épaules avant de lui répondre en murmurant :

- Je voulais respirer, et puis il faut en profiter avant qu'il ne fasse froid, j'attrape la bière et en bois une gorgée avant de reprendre. Je déteste Paris l'hiver, je finis par reprendre.

- J'aime Paris même en hiver.

Je souris doucement avant de me tourner vers lui et de poser mes lèvres sur les siennes. Je ne suis pas venu chez lui pour lui raconter ma vie et il le sait. Pas besoin de s'expliquer plus en un regard nous sommes d'accord.

Je serais en colère contre moi demain, parce que je pratique la fuite en avant. Au lieu de prendre du temps pour moi de régler mes problèmes avec mon ex, entre autres. Je couche avec un mec que j'ai rencontré y a moins de trois heures. Mais en même temps, c'est mon corps, c'est moi qui décide et à cet instant, c'est ce dont j'ai envie. D'être là avec lui, dans ses bras. Avoir rien qu'un instant l'illusion que tout est parfait, que je suis heureuse.

Hello les lolitas, pas de blabla interminable d'un auteur toujours de bonne humeur. Je sais que le chapitre est court, mais ils seront de plus en plus long au fur et à mesure de l'histoire.

J'espère que ça vous a plus

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Plein de Love

IBGY-T