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I walk in the church and burst in a ball of flames
Only Hall of Fame I be inducted in
Is the alcohol of fame on the wall of shame

RAP GOD

Je monte dans la première rame de métro. C'est la plus proche de ma sortie. Je sais pas si vous avez déjà eu ça, la sensation que tout le monde vous observe et qu'ils savent que vous n'avez pas passé la nuit chez vous. La toute de suite, j'ai cette sensation et elle est pas du tout agréable. Avec Alice on appel ça le walk of shame, littéralement la marche la honte, je suis à peu prêt sur, qu'on est pas les seules à le dire mais on aime bien faire comme si.

Je veux pas faire la petite bourgeoise, ce que je suis quelque part, mais je déteste le métro. Plus que ça, je lui voue une haine sans borne. Sans doute parce que j'ai des tendances claustrophobe, ou simplement parce qu'enfant, j'avais un chauffeur qui m'emmené partout et que clairement le métro, je 'ai pas connu avant d'avoir commencé à faire le mur. Peu importe, toujours est-il que je me concentre sur ma partie de Candy cruch pour ne pas penser à Ken.

Je dois avouer que je l'aime bien, beaucoup plus que ce que je ne devrais. Et je vous vois venir avec vos laisses, toi aller. On sait jamais ce que la vie réserve. Pas la peine, je sais. De la déception et ou au choix beaucoup de peine. Ça, c'est en temps normal, là, l'histoire avec Ken je là sens pas. C'est comme un sixième sens, celui qui vous fait comprendre que vous allez vous faire entuber, mais vous foncez quand même la tête la première dedans. C'est ce qui est en train de se passer avec Ken.

Le truc, c'est que je serais probablement encore chez lui s'il ne s'était pas souvenu à la dernière minute qu'il devait se rendre au studio. Ou alors c'était juste une tactique pour se débarrasser de moi. Faut que j'arrête de réfléchir, je vais me rendre malade.

Lorsque je sors de la bouche du métro, il commence à faire nuit, je jette un coup d'œil à ma montre, il est 18h30. Je peux pas croire que j'ai passé toute la journée chez lui. Le pire, c'est qu'on a rien fait d'extraordinaire. Je lui ai fait écouter quelques-uns de mes sons, et on a regardé des trucs débile à la télé une bonne partie de la journée.

- C'est à cette heure-là que tu rentres, me hurle Alice depuis le salon alors que j'ouvre ma porte d'entrée.

Elle est affalée sur mon canapé devant la télévision. Je secoue la tête lorsque mon regard tombe sur le pot de pop-corn posé entre ses jambes. Le fait qu'elle traîne toujours ici reste un mystère irrésolu. Son appartement est mille fois mieux que le mien. Si j'ai grandi dans le luxe et les privilèges, Alice, c'est une autre stratosphère. Sa famille est pétée depuis des siècles. C'est le genre de personnes qui méprisent ce qu'ils appellent les « nouveaux riches ».

Ça ne me dérange pas qu'elle soit toujours là, mais j'aimerais savoir comment elle fait pour entrée même quand je ne suis pas là, parce que je ne lui ai jamais donné de clé.

Je pose mon sac et me fous à côté d'elle sur le canapé avant d'attraper le pot de popcorn. Le soupir d'aise qui m'échappe n'est pas du tout exagéré. On n'est jamais aussi bien que chez soi.

- Je veux pas savoir à quel point il t'a bien baisé. T'as pas le droit d'oublier le brunch, dit-elle en m'attaquant sans perdre une minute.

Je pose ma main sur mon visage en faisant semble d'être désolée. J'ai pas oublié, j'avais juste trop la flemme de bouger de chez Ken. Le brunch, c'est une tradition qu'on a instauré Alice, Gabriel et moi. Tous les dimanches matin quand on est sortie la vieille, on se retrouve chez moi pour bruncher et se raconter nos soirées respectives. Je suis la seule à n'avoir jamais manqué un brunch, donc les reproches de la jeune femme ne m'atteignent pas.

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