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J'en ai suivi des galères
Pris des trains, fait des kilomètres
Pour te voir

FAN

J'ai déposé Mekra au studio et j'en ai profité pour réparer la table de mixage. Nous y sommes allés tellement tôt que nous n'avons croisé personne. Nous n'avons pas non plus parlé de ce qui s'est passé entre nous. Ce qui m'arrange. J'ai rien à dire sur ça. Ce n'était pas comme avec Ken. Ken me plait, ce n'est pas le cas de Mekra. C'était simplement du sexe, ce n'est pas la peine d'épiloguer sur ce point.

Je plaide coupable, je n'ai toujours pas recontacté Framal. J'ai envie de le faire, mais je n'ose pas. Je ne sais pas ce que je dois lui dire, dans le fond, c'est pas à moi de m'excuser. Je ne vois pas pourquoi je ferais le premier pas. Dans le même, il m'a bombardé de sms toute la journée donc ce ne serait pas vraiment moi qui aurais fait le premier pas.

Je sors des vestiaires de l'école de danse ou je prends des cours en attrapant mon sac de sport. Je me sens mieux, danser me rends toujours de bonne humeur. Appuyer contre ma voiture se trouve Framal ainsi que Sneazzy West. Je retiens un rire persuadée qu'il a ramené Sneazzy pour soudoyer mon pardon. Je lui ai déjà pardonné, mais si ça n'avait pas été le cas, je l'aurais fait immédiatement.

- Di, je te présente Sneazzy ou Moh pour les intimes, dit-il en balançant son poids d'un pied à l'autre.

Chez lui, c'est un signe de gêne. Il a peur de ma réaction. Mais je suis pas capable de lui faire la gueule longtemps, surtout lorsqu'il fait cette tête. Sneazzy me fait la bise, avant que je ne lance un regard noir à Framal. Je lui ai pardonné certes, mais il est pas obligé de le savoir maintenant.

- On voulait savoir si tu voulais passer à l'appart'.

- Y'aura qui là-bas ?

- Nous et puis sans doute Mekra.

- Il sera là ?

- Nope.

Je n'ai pas besoin de lui dire à qui je fais référence, il sait que je parle de Ken. Je secoue positivement la tête et déverrouille ma voiture. Ils montent dedans alors que je laisse mon sac dans le coffre.

- Framal m'a dit que t'aimais bien ma musique, dit Sneazzy en mettant sa ceinture.

- Il a dit ça, je demande en regardant dans le rétroviseur pour croiser son regard.

Il lève les yeux au ciel, mais ne dit rien, du coup, je me tourne vers Sneazzy pour lui expliquer qu'effectivement, je suis hyper fan de lui. La groupie en moi fait une sortie totalement attendu et j'en ai même pas honte. On parle de Sneazzy West j'ai zéro dignité. Du coup je me mets à parler, tellement que j'ai le sentiment de ne pas lui avoir laissé le temps d'en placer une seule jusqu'à notre arrivée devant l'appartement des frères Akrour.

Mekra n'est pas là. Je ne retire pas ce que j'ai dit plus tôt, ce n'était que du sexe et il n'y aucun raison d'épiloguer la-dessus. Mais je l'ai vu nu. Clairement, ça risque d'être un peu chelou au début. J'ai pas hâte, j'ai du mal avec les trucs chelou.

Il y a une tension étrange dans la pièce. Je sais qu'elle vient de Framal, il cherche un moyen d'engager la conversation avec moi, mais il ne sait pas comment faire. Je pourrais mettre fin à ses souffrances, mais j'ai pas envie. Le voir tout galérer fait monter un sentiment de toute-puissance et d'apaisement dans mon corps. Qui savait que torturer quelqu'un psychologiquement était aussi gratifiant ? Le mieux c'est qu'il est en train de perdre misérablement sa partie de fifa, alors que Sneazzy et lui ont parié cinquante euros et une paire de basket « collector » d'après leurs propres mots.

THUNDEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant