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Est-ce que tu crois qu'un jour

Là sur le bas côté

Tu me laisseras sans voix, sans rien

Que du sable entre mes mains

Des marées d'écumes

Je sors de ma voiture armée d'un synthétiseur tout neuf. Je commence à regretter d'avoir amené ce truc. Mais je me voyais mal arriver chez eux sans un truc pour Fram. Il m'en aurait parlé jusqu'à ce qu'au jour de ma mort. J'entre dans l'immeuble et entends le bruit de l'ascenseur.

- La porte s'il vous plaît.

Le gars se penche pour retenir les portes et j'arrive à rentrée avant qu'elles ne se renferment. Je commence à le remercier, mais je suis obligée de m'arrêter lorsque je réalise qu'il s'agit de Ken. Pas de nouvelles depuis mon anniversaire, et je le croise dans l'ascenseur en me rendant chez les frères Akrour. Lucky me.

- Je peux t'aider à le porter si tu veux.

Sa voix porte dans le silence que je lui impose. Comme souvent, en présence de Ken, je ne sais pas quoi lui dire. Mais aujourd'hui, c'est en raison du dégoût qu'il provoque chez moi. Je suis même pas sur d'avoir envie de lui répondre.

Bien malgré moi, j'ai toujours des sentiments. J'aurais aimé qu'ils disparaissent à la minute ou j'ai découvert qu'il avait une copine depuis deux ans, mais ce n'est pas le cas. Il manque un bouton reboot à ma personnalité.

- Est-ce que tu peux me répondre ? comme je ne dis toujours rien, il ajoute. Tu ne réponds pas à mes appels, ton gardien ne me laisse pas entrer dans ton immeuble. J'ai besoin de te parler.

- Comment va Sophie ?

Il replace sa casquette, je sais pertinemment que c'est parce que ce que je viens de lui dire l'agace, mais je m'en fous. La porte de l'ascenseur, s'ouvre le disposant de me répondre. J'attrape le synthé et entre chez les garçons sans toquer. Pendant un instant, j'ai envie de refermer la porte derrière moi, mais il ne mérite même pas que je joue la connasse avec lui.

- J'ai besoin d'aide, je hurle toujours dans le couloir.

Ken est juste derrière moi et n'ose pas bouger. Il a raison, parce que le voir réveille en moi un espèce de démon, et j'ai pas envie de m'énerver. Je déteste m'énerver. Deen apparaît dans le couloir et attrape le synthé, me permettant d'entrer dans le salon. Je m'avachis dans le canapé sans même dire bonjour aux garçons. Je suis trop fatiguée pour m'embarrasser des formalités que demande la bienséance.

- Ça va grosse ? demande Idriss en frottant l'arrière de mon crâne. T'as encore changé de coiffure.

- Certains d'entre nous sont encore concernés par leur apparence physique, c'est une grosse référence à sa propre coupe de cheveux. Et j'avais besoin de changement, mon regard dérive en direction de Ken assis sur un fauteuil, pour marquer mon point.

- Et on peut savoir, c'est quoi le carton.

- C'est pour toi, je m'exclame en m'avançant vers le carton. C'est un subtil moyen pour te dire d'arrêter de débarquer chez moi à n'importe quel moment. Ouvre-le.

Le jeune homme s'exécute, dès qu'il comprend ce que contient le carton, il se met à rire et sort le synthétiseur de son carton. C'est le tout dernier modèle de samsung, avec une fonction d'enregistrement, une qui traduit en solfège les morceaux jouer. Bref, c'est un truc ultra propre que j'ai même pas acheté grâce à mon taff, d'ingénieur du son.

THUNDEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant