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Elle a besoin de plus qu'un anti-dépresseur assez puissant

Mais si elle laissait libre court à ses pulsionsEn vrai ce qu'elle ferait, c'est qu'elle peindraitSur une fresque élevée, ses séquelles, elle sait ce qu'elle veut


Avant tu riais


Après le départ de Marc, il m'a fallu un moment pour redescendre en pression. Depuis, j'apprécie le calme serein de ma solitude. Au point que j'ai peur d'allumer mon téléphone. Alice a du m'appeler plusieurs fois depuis samedi, parce que je me suis barrée sans regarder derrière. Je me demande d'ailleurs comment a fini la soirée. Sans doute pas sur une note ultra positif. Mais j'ai confiance dans les talents de vipère de la jeune femme. Elle a dû rendre la maison dans un état impeccable.

Je suis en plein mode création. Assis sur le banc du piano qui se trouve dans le salon, mes doigts cours sur les notes. Le son est à l'image de mon humeur, sombre sans être déprimant. Je ne m'en servirai sans doute pas, mais le côté cathartique du processus de création me fait un bien fou. La sonnette du portail d'entrée retenti, me sortant de mes pensées. Je me dirige vers le bureau où se trouve la commande pour ouvrir le portail d'entrée du domaine. Un coup d'œil rapide aux moniteurs des caméras me permet de reconnaître la BMW de Mekra.

Ça aussi ça doit être l'œuvre d'Alice. J'appuie sur le bouton, pour ouvrir le portail et sort sur le parvis de la maison. Sans surprise, j'aperçois Idriss sur le siège passager avant et Moh juste derrière lui. Idriss m'aime, Moh est une sale fouine. Ce qui m'étonne en revanche, c'est la présence de Mekra armé de son air maussade habituel. Ils se garent à l'emplacement prévu à cet effet. Dès qu'Idriss descend de la voiture, je sais que je vais passer un sale quart d'heure.

- Ça t'arrive de répondre à ton phone ? demande Mekra en m'assassinant d'un regard noir.

Je suis trop étonnée de voir qu'il s'est vraiment inquiété pour moi pour réfléchir à ce qu'il vient de me dire. Je suppose que notre relation s'est améliorée depuis notre rencontre, mais on sera jamais aussi proche que je le suis de son frère. En attendant, c'est un sentiment de fierté qui m'envahit quand je réalise que ma mission est accomplie :

- Tu m'aimes. J'en étais pas sur, mais tu m'aimes, je lui réponds en souriant.

- Quoi ?

- Toi, qui ne sors jamais de Paris. T'as fait le déplacement en pleine semaine dans ma petite province, parce que t'étais inquiet pour moi. Tu m'aimes chouchou.

- M'appelle pas comme ça wesh.

C'est plus fort que moi, je m'avance vers lui et le prends dans mes bras. Surpris par mon étreinte, il ne peut pas l'empêcher. Il me repousse quelques secondes après, non sans oublier de me grogner dessus. Pourtant, je suis incapable de retirer le sourire sur mon visage.

- C'est pas possible ta pote, faut la faire enfermer, elle est tarée, dit-il en s'adressant à son frère avant de rentrer dans la maison.

- Moi aussi, je t'aime, je hurle à son dos.

Framal passe son bras autour de mes épaules et me dirige vers la maison sans rien dire. Son corps est tendu et son visage fermé. Ce n'est pas habituel. Fram et moi, nous entendons aussi bien parce qu'on se ressemble, c'est quelqu'un de naturellement joyeux en plus d'être fondamentalement adorable. Il aime les gens et ceux-ci lui rendent bien. Je comprends rapidement que si j'ai détourné le centre de la conversation pendant un instant, je vais en prendre plein les dents dans quelques instants. Ça loupe pas. J'ai à peine le temps de leur faire leur café et me vautrer dans le canapé qu'il lance les hostilités.

THUNDERWhere stories live. Discover now