THUNDER

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"Comment on a fait pour atteindre ce stade?
OK, je suis peut-être peu stable
Je sais plus si je veux renaître ou juste être une star
J'me suis perdu comme les lettres de Stan"

Yeux disent 

Je ressers la veste sur moi. L'odeur détend la tension dans mon corps. Ça sent la maison, ça me rassure. Je prends une grande inspiration pour me perdre dedans avant d'enfiler les manches pour me protéger du froid.

-Fram, c'est ok, mais moi, tu me boycottes, il commence

Le regard perdu en contrebas sur la rue, je ricane. Par moment, je me demande s'ils ne partagent pas un cerveau à quinze. Les mêmes expressions, la même façon de penser, de se comporter. Je secoue la tête avant de lui répondre.

-Deen m'a dit la même chose y'a moins de dix minutes.

-Ah qu'est-ce que tu lui as répondu ?

-Que ça n'a rien avoir. Je couche pas avec Framal.

-Ces derniers temps, tu couches pas avec moi non plus.

Je le sens s'agiter. Il ne pose pas la question qui est sur le bout de ses lèvres. Si je couche pas avec lui, avec qui je couche ? Parce que son cerveau fonctionne comme ça. Bien malgré moi, il m'a rangé dans la catégorie des meufs pas nette alors forcément si on se voit plus, c'est parce que je vois quelqu'un d'autre. Je tire sur ma cigarette.

Un couple s'embrasse plaqué contre une voiture. Elle a ses bras entour son cou, alors qu'il a ses mains sur la voiture. C'est la BMW  de Mekra. S'il savait qu'il y a des gens qui font des bails sur sa voiture, il péterait un plomb. Je garde la scène en mémoire pour pouvoir me moquer de lui.

-Tu réponds pas à mes appels, tu me regardes pas quand je te parle. Je suis à bout Dinah, j'te jure, je suis à deux doigts de péter les plombs, il reprend.

Plutôt, que de tourner la tête vers lui, je tire à nouveau sur ma cigarette. Mon regard se perd un peu plus loin dans les rues parisiennes. J'aimerai jamais cette ville. Son agitation, me donne la sensation d'étouffer.

Je ne réponds pas, il s'agace. Le rendre fou, c'est un don. Je veux pas l'énerver, je sais simplement pas comment le gérer. Il me jette toutes ces émotions à la figure et chaque fois, c'est plus violent que la fois précédente.

Il attrape ma cigarette et la balance par-dessus le balcon pour forcer mon attention. Je n'ai pas d'autre choix que de le regard et comme d'habitude, je suis happée par son regard. Malgré moi, je commence à sourire. Il m'a manqué.

-C'est pas drôle putain. À chaque fois que j'ai l'impression qu'on avance, tu disparais. On a joué au jeu et t'as perdu t'as pas le droit partir, se sont les règles.

Sauf que la vie ce n'est pas un jeu, notre relation n'est pas un jeu. C'est pas parce que j'ai perdu que tous mes doutes ont disparu. Ils ne disparaissent que lorsqu'il est près de moi. Quand il est loin, c'est une tempête dans mon cerveau. Mais quand il me regarde... Quand il me regarde, se sont les frissons, c'est la chaleur dans le bas de mon ventre, c'est le sourire que je ne parviens pas à maitriser.

Mais il marque un point. Chaque fois qu'il s'approche, je m'éloigne et quand je m'approche c'est lui qui s'éloigne. Lui comme moi, on a pris des sales coups dans la vie, toutes nos décisions sont contrôlées, étudiées. Mais entre nous, c'est incompréhensible, c'est une évidence qui n'a pas de prise sur la logique. 

Comment donner un sens à quelque chose qui n'en a pas ?

-Je suis désolée, je sais c'est pas drôle, je réponds incapable de retenir mon sourire. Tu sais que tes yeux s'éclaircissent quand tu t'énerves ?