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You let your feet run wild
Time has come as we all oh, go down
Yeah but for the fall oh, my
Do you dare to look him right in the eyes?

Way Down We Go

Je le pousse doucement pour l'éloigner, avant de rentrer dans l'appartement et de m'enfermer dans la salle de bain.

Je me sens comme une personne abominable.

Je m'installe sur la cuvette de ses toilettes et commence mes exercices de respiration. La crise est là. Je la sens comme une grosse boule dans ma poitrine qui m'empêche de respirer. Inspire, expire. J'ai couché avec Mekra. Inspire, expire. J'ai couché avec Mekra. Je ferme les yeux, mes larmes coulent sur mes joues. Inspire, expire.

Je n'ai pas fais de crise depuis des mois. Je suis en contrôle depuis des mois. Mais là, dans cette salle de bain je n'arrive pas à respirer. La boule me donne envie de vomir. La nausée est tellement puissante que je finis par me relever pour m'agenouiller devant les toilettes. J'ai couché avec Mekra. Le contenu de mon estomac ressort. Je ferme mes yeux plus fortement. Je m'imagine dans un endroit apaisant. Je suis plus dans la salle de bain, je suis chez moi, face à mon piano. Les touches glissent sous mes doigts, je calque ma respiration au rythme d'un morceau de Bach. Inspire, expire.

J'aurais jamais dû coucher avec Hakim, c'était débile, inutile, et maintenant je me sens super mal.

- Dinah est-ce que ça va ?

Je ne peux pas lui répondre. Les notes défilent sous mes doigts, je suis chez moi. Le rythme s'imprègne je finis par reprendre le contrôle. Ma respiration se calme.

- J'ai besoin de, deux, trois minutes, j'arrive.

Je ne sais pas mentir, car je ne supporte pas l'angoisse liée aux mensonges. Je ne mens pas parce que le mensonge, me rend malade. Littéralement. Je sors mon téléphone de ma poche et ouvre le robinet de l'eau.

« - Hakim, je dis soulagée qu'il décroche presque immédiatement.

- Ça va ? Je suis pas loin de chez le fennec, je peux revenir.

- Je dois lui dire la vérité, ma respiration s'accélère à nouveau, mais je poursuis. À propos de toi et moi. »

Il ne dit rien, mais j'entends son souffle au travers le combiné de l'appareil. Le temps qu'il prend à me répondre me parait infinie :

« - Ok, j'arrive.

- T'as pas besoin de venir.

- J'arrive. »

Il raccroche sans me laisser la possibilité de lui répondre. Sa présence ne va pas faciliter la conversation que je m'apprête à avoir avec Ken. Bien au contraire. Avec Mekra présent, Ken aura l'impression que nous faisons bloc contre lui. Qu'il y a quelque chose entre Mekra et moi. Peut-être qu'il n'aurait pas tord. Je chasse la pensée.

J'attrape dans l'un des pots posé sur l'évier, la pâte dentifrice et me brosse les dents à l'aide de mon index droit, avant de passer un coup d'eau sur mon visage. Je ferme à nouveau les yeux, le temps de me recentrer, avant de sortir de la salle de bain. Ken est dans le salon. Il a remis en place sa console et posé, une bière sur la table base. Malgré moi, je souris quand je réalise que c'est la marque que je bois. C'est pas une coïncidence. C'est pour la même raison que j'achète encore la marque de café qu'il boit. Alors même que ça fait un bon mois qu'il n'a pas mis les pieds chez moi.

THUNDERWhere stories live. Discover now