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D'ordinaire cette ville n'offre rien
Qu'une poignée d'odeurs tenaces
Et cette ville est morte je sais bien
Toi seul gardes de l'audace
Il faudrait que tu la portes loin
Alors que d'autres renoncent
Je descends deux enfers plus loin
Pour que l'orage s'annonce

Saint-Claude

L'angoisse ne me quitte plus.

Au point qu'elle vient presque gâcher mes retrouvailles avec Ken. Il est arrivé quelques heures après que j'ai gentiment congédié la Sophie. Inès en a profité pour s'éclipser.

Allongée nue dans son lit, je soupire de plaisir alors qu'il dessine des formes sur mon dos. Le sourire sur son visage est la preuve d'un contentement indicible. Il n'arrête pas de sourire depuis qu'il est rentré. Même la valise laissée dans son salon n'a pas entaché son bonheur. Seuls Dieu Allah et Bouda savent à quel point, il est maniaque. Il presse son bassin contre le mien pour que je sente à quel point il est heureux de me voir.

J'ai été ravie de découvrir qu'il me désire toujours autant. Plus même. Mais c'est sans doute lié au fait que nous ne nous sommes pas « vus » depuis trois mois.

-Quand est-ce que tu te fais tatouer « Nekfeu » juste là, il prononce tout en passant sa main entre mes omoplates.

-Entre jamais et jamais, il sourit encore plus fort. T'es beau, je murmure en le regardant dans les yeux.

Ses oreilles rougissent. Plutôt, que de me répondre, il fait le choix de m'embraser. Je suis le mouvement avec gourmandise.

-J'ai encore envie de toi.

Moi j'en toujours envie de lui. Alors je glisse mes mains sous la couette. L'idée de faire une ode à ses abdos est toujours en débat. Ce n'est pas l'inspiration qui me manque. Il tend son bras en direction de sa table de chevet à la recherche d'un préservatif. Je le retient avant même que mon cerveau ne réalise totalement la portée de mon geste.

Il m'a manqué. Je veux le sentir.

J'ai besoin d'une union totale. Sans rien entre nous. Il comprend sans que j'ai besoin de l'exprimer à voix haute.

-Autant je t'aime comme un ouf, autant on est pas prêt pour des gamins.

-Il se peut que je ne t'aie jamais parlé de mon stérilet.

-Tu te fous de ma gueule.

Je secoue négativement ma tête. La tocophobie implique une peur viscéral de tomber enceinte et avec elle un besoin obsessionnel de s'assurer une protection parfaite. J'ai rapidement compris qu'aucune méthode de contraception n'est sûre à 100%. Deux valent mieux qu'une.

Sauf que mon envie de lui est plus forte que ma peur.

L'idée d'une première étreinte sans latex entre nous fait son chemin dans son esprit, alors que son excitation grossit dans mes mains.

-Un jour, tu vas me rendre complètement fêlé.

D'un mouvement fluide, il me fait passer sur lui.

-Je veux te voir danser sur moi.

Alors je m'exécute sans jamais quitter son regard. Il m'accroche à lui. Il m'accroche à la vie. Et la sensation est parfaite. Le pire, c'est que je n'exagère même pas. La respiration courte, la peau rougit. Il sourit encore. C'est mon homme, rien qu'à moi et j'en suis fière. Je sais pas trop à quel moment je suis devenue aussi chanceuse.

Dire que j'ai failli y renoncé me donne le vertige. C'est parce que je vais mieux maintenant. Alors forcément je vois plus clair.

-On devrait quand même se faire tester si on doit recommencer ça. C'était pas responsable, je dis redescendant de la plénitude que provoque son corps au mien.

THUNDERNơi câu chuyện tồn tại. Hãy khám phá bây giờ