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Leave me out with the waste.   This is not what I do
It's the wrong kind of place
To be cheating on you
It's the wrong time
But she's pulling me through
It's a small crime
And I've got no excuse


9 Crimes

Avec les années, je suis devenue super bonne dans le fait de cacher mes émotions. En réalité, ce n'est pas tant que je les cache, c'est plutôt que je les enfouis tout au fond de moi, pour ne laisser qu'un grand vide. La sensation n'est pas agréable. Mais c'est mieux que de fondre en larmes devant la trentaine de personne réunit dans le salon de Marc.

- Didi.

La voix d'Idriss est douce, comme s'il ne voulait pas interrompre le fil de mes pensées. Pourtant, il se sent obligé de le faire. Je me tourne vers lui et lui souris. C'est un faux sourire, le genre de sourire qui ne monte pas jusque dans le regard. Croisant le siens, je sens mes forces m'abandonner, je ne sais pas si je peux me contenir plus longtemps. C'est son air désolé qui me fait le plus de mal, c'est la douleur dans ses yeux qui ravive la mienne. Celle à laquelle je tente désespérément d'échapper. Il faut que je parte.

- J'ai besoin d'être seul Idriss.

- Di, toi et Ken vous êtes amis non ? la douceur dans sa voix me donne des frissons.

- Ce n'est pas exactement ce qu'on s'est dit hier soir, et même ce matin, mais je me trompe peut-être.

- Di.

- Tu sais quoi, cette soirée est nulle, je me casse.

Je n'attends pas qu'il me réponde, je rentre dans la maison. Fram attrape ma main, le regard sur mon visage le fait reculer d'un pas. Je secoue la tête, il finit par me lâcher. Dans le salon Eliot a remis la musique. Malgré les quelques regards qui me guettent, c'est comme si rien ne c'était passé. Je monte dans ce qui fus à une époque ma chambre et commence à remballer les affaires que j'avais emmené, j'en profite également pour changer de tenue. M'installant sur le lit j'appelle la seule personne que j'ai envie de voir

« Papa ? » il décroche rapidement

« Dinah, qu'est-ce qu'il t'arrive ? »

« Est-ce que tu peux venir me chercher ? Je peux pas prendre ma voiture, j'ai trop bu » les tremblements de ma voix l'inquiètent et j'entends du bruit de l'autre côté du combiné.

« Où est-ce que tu es ? »

« Chez toi, ils sont bas, mais je peux pas rester » me retenir de pleurer est difficile du coup ma voix sonne grave et faible.

« J'arrive. »

Il raccroche immédiatement et je soupire de soulagement. Passant ma main sur mon visage, j'évacue les larmes qui perlent encore à mes yeux. Je ne veux pas qu'on me voie ainsi. J'attrape mes affaires et sort de la chambre. Pour éviter le monde, je descends par l'escalier de service et sort de la maison par la porte du côté. Une fois, dehors, je m'allume une cigarette. Je mets toute mon attention dans celle-ci pour ne pas sentir le vide. Ce trou immense dans ma poitrine qui prend de plus en plus de place. J'ai peur qu'il m'engloutisse, comme il l'a déjà fait. Le familier de la sensation n'a rien de rassurant bien au contraire. Moi qui me targue d'être une créature d'habitude, je frissonne à l'idée de tomber dans le gouffre, qui m'accompagne au quotidien.

Je m'en veux. Je m'en veux d'avoir été suffisamment faible au point de baisser ma garde à nouveau. De l'avoir laissé entrer dans ma vie. Un acte de foi. Tu parles. Ce n'est plus tant de la culpabilité que de la rage que je ressens. Ouais, je suis en colère, contre le monde qui m'entoure, contre moi, contre lui.

THUNDEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant