neuf

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"Je suis désolé," j'arrive à articuler malgré ma respiration saccadée.

"Ne t'inquiètes pas, ça me fait plaisir de t'aider," me dit Thomas en m'aidant à m'installer sur le lit. Je me sens tellement impuissant à ce moment-là. Le pire, c'est que techniquement je peux faire quelque chose pour y remédier, mais je n'y arrive pas. Il n'y a aucune idée que je n'ai pas déjà eue. "Quelle est la pire chose qui puisse t'arriver si tu bouges ?" J'y ai réfléchi. La vérité, c'est que je n'en sais rien. Est-ce que je suis censé trouver une logique à mon comportement de psychopathe ?

Être installé confortablement sur le lit me relaxe un peu, peut-être que si je dors je pourrai réinitialiser mon cycle. Mais au lieu de dormir, je décide de parler à Thomas. De toute façon, je ne suis pas sûr que dormir aurait une quelconque efficacité, surtout que j'ai toujours l'impression que je suis le point de mourir à cause de mon cœur battant trop vite et de la panique qui rend ma poitrine douloureuse.

"Tommy– Thomas, désolé," dis-je accidentellement avant de me gifler mentalement. A ce stade-là, il doit penser que je suis vraiment atteint. Ce n'est pas que j'y accorde de l'importance, mais c'est seulement mon premier jour ici.

"C'est pas grave," dit-il en riant. "C'est plutôt mignon à vrai dire."

Je rougis instantanément, déclenchant un autre rire de la part de Thomas.

"Tommy. Tu peux m'appeler comme ça," continue-t-il. En un éclair, ma panique et ma peur resurgissent au même moment. Tout mon corps se met à trembler, et sans réfléchir, je lève les yeux vers Tommy.

Encore une chose à propos des crises d'angoisses : la personne qui en est témoin se sent aussi inutile que tu as l'impression de l'être.

Je sens des larmes se former sous mes paupières, et je baisse immédiatement la tête pour cacher mon embarras. C'est ridicule, totalement ridicule. Je ne peux pas croire que je suis réellement comme ça. Je me déteste. Je déteste le fait d'être incapable de faire quoi ce soit pour aller mieux. Je ne peux même pas être cinglé normalement.

Thomas semble hésiter un instant, avant de me rejoindre et de s'asseoir à côté de moi. Il se rapproche de moi pendant que je replie mes genoux contre mon torse.

"Je peux ?" me demande-t-il. Je suis d'abord déconcerté, et puis je comprends. Il me demande s'il peut me toucher. Je hoche la tête, dix fois. Il ne dit rien et se tourne vers moi en posant sa main sur mon dos. Au début, c'est comme si plusieurs aiguilles me transperçaient, mais après quelques secondes, la sensation devient agréable. Je ferme les yeux en essayant de ne pas penser à tout ce qu'il vient de se passer.

Je viens de rencontrer ce garçon et il est déjà en train de me caresser le dos. C'est à peine étrange. Mais il essaie de m'aider, et j'apprécie beaucoup ce qu'il fait pour moi. Si seulement Tommy pouvait faire disparaître tous ces chiffres de ma tête. Me faire repartir sur un nouveau cycle. Et si je le laissais faire ? Est-ce qu'il est seulement capable de faire cela, au juste ?

"Thomas ?"

"Oui ?"

"J'ai une théorie." Une larme s'échappe et roule sur ma joue, mais je la balaie aussitôt d'un revers de main.

Thomas hoche la tête, alors je continue. "Peut-être que si tu m'aides à me débarrasser de ce cycle, il disparaîtra." En le disant à voix haute, je réalise à quelle point l'idée est insensée. Il ne sait même pas pourquoi je suis comme ça. Cycle, cela ne veut rien dire pour lui.

"Bien sûr, Newt. Ça va marcher. Je vais y arriver, je sais comment faire," me dit Thomas. "Allonge-toi."

Je fais ce qu'il dit. Pour je ne sais quelle raison, je lui fais confiance. S'il dit qu'il peut le faire, alors c'est la vérité. Il peut le faire.

Ten | Newtmas FRWhere stories live. Discover now