quarante-huit

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Thomas me serre un peu plus fort dans ses bras, ajustant la couverture sur nos genoux.

"Où est-ce que tu étais passé ?" demande-t-il.

Je fronce les sourcils. "Qu'est-ce que tu veux dire ?"

"Tu es parti." répond-il.

Je mets la télé en pause, me redressant sur le canapé. C'est mon canapé, n'est-ce pas ? Thomas me regarde comme s'il attendait quelque chose de moi. Quelque chose ne va pas. "Non, je ne suis pas parti. De quoi tu parles ?"

"Ce n'est pas grave," dit Thomas, en souriant à présent. "Tu devais le faire."

"Je devais faire quoi ?" je demande.

Thomas secoue la tête. "Rien du tout. Est-ce que tu peux aller nous chercher quelque chose à boire ?"

Je le fixe avec méfiance, puis je me lève, marchant jusqu'à la cuisine. Mais c'est différent. Non, c'est la cafétéria de TIMI. Je retourne sur mes pas, et Thomas est assis dans une chaise cette fois. La salle de récréation. Est-ce que nous sommes de retour ?

"Tu t'en sors bien," dit Thomas.

Je m'apprête à lui demander de quoi il parle, puis je me souviens. Mes dix. Je baisse les yeux, et quelque chose semble manquer —mon plâtre. Quand je relève les yeux pour demander à Thomas où est passé mon plâtre, il n'est plus là.

"Tommy ?" j'appelle. J'essaie d'avancer, mais je suis paralysé. La panique commence à me gagner. Pourquoi est-ce que je ne peux pas bouger ? Est-ce que j'ai fait quelque chose de mal ?

J'ai besoin de Thomas. Où est-il ? Où est-il ?

Je prends une grande respiration tandis que mes yeux s'ouvrent brusquement. Il fait sombre, alors deviner l'endroit où je me trouve est presque impossible pour le moment. Me souvenir que j'ai d'autres sens m'aide, comme par exemple pouvoir sentir les choses. Je sens une couverture sur moi, et un lit en dessous. Mais ce n'est pas ce qui me vient en premier. Ce que je ressens en premier, c'est ma main sur le torse de Thomas qui se lève et s'abaisse. Nos visages sont proches, et sa jambe est posée sur mon plâtre, mais ça ne me fait pas mal.

Mes médicaments ont l'habitude de rendre mon sommeil si profond que je ne me souviens pas de mes rêves, mais celui-ci m'a donné de l'anxiété, alors je me calme en écoutant la respiration de Thomas. Je n'arrête pas de me demander quelle heure il est, ou si Minho est ici, ou si je devrais partir. Tout ce que je dois savoir, c'est que je suis ici, et Thomas aussi. Rien d'autre n'a vraiment d'importance.

Une part de moi aimerait que Thomas soit réveillé pour que nous puissions parler un peu plus, mais pour l'instant, je me contenterai de ce que j'ai. Je me blottis encore plus contre lui, et j'y reste pour qui sait combien de temps. Je ne compte plus.



Quand je me réveille à nouveau, c'est au son de la voix de Thomas.

"Newt ?" m'appelle-t-il. Je ne sais pas combien de temps j'ai dormi.

Je suis plus qu'heureux de réaliser que je suis toujours ici avec lui. "Oui ?" je demande en ouvrant les yeux.

"Ça ne me fait pas plaisir de vous réveiller, les gars, mais il est six heures." Ça ce n'est pas la voix de Thomas. Je lève la tête pour voir Minho debout de l'autre côté de la pièce. Je me réveille encore plus en le voyant. Quand je me tourne vers Thomas, ses yeux sont ouverts mais fatigués, et il me regarde avec un léger sourire.

Ten | Newtmas FRWhere stories live. Discover now