trente-trois

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"C'est un..." Nous avions roulé quelques kilomètres, et maintenant nous sommes dans une file d'attente devant un immense portail d'entrée. Néanmoins, le portail ne cache pas l'endroit où nous sommes.

"Un parc d'attraction ? Absolument."

Je peux entendre les cris heureux des enfants dans un manège, la musique à plein volume, le bourdonnement de la foule —le vacarme habituel d'un endroit comme celui-ci. Il s'est passé un certain temps depuis la dernière fois que je suis allé dans quelque chose qui ressemblait de près ou de loin à un parc d'attraction. Je suppose que c'est la même chose pour Thomas, parce que je le vois regarder l'endroit avec un large sourire.

"Pourquoi est-ce qu'on est là ?" je demande. Thomas reporte ses yeux vers moi, les sourcils froncés.

"Je ne sais pas ce qu'ils t'apprennent en Angleterre, mais les américains aiment s'amuser," dit-il.

Je lève les yeux. "Ça fait douze ans que je vis ici, et je sais comment m'amuser."

"Prouve-le dans ce cas," me défie Thomas.

"Très bien," je réponds, m'empêchant de lui lancer instinctivement un regard noir.

Peut-être que je ne devrais pas être si cynique. C'est réellement difficile de rester négatif quand nous arrivons au début de la file et que Thomas récupère nos bracelets d'entrée, de l'excitation dans la voix.

L'employé fixe Thomas, puis moi, puis de nouveau Thomas et lui demande, "Est-ce qu'il peut sortir de son fauteuil ?" Pas à moi. Ce n'est pas à moi qu'il pose la question. C'est à Thomas qu'il la pose. Maintenant ça commence à m'agacer.

"Oui je peux," je réponds. Je n'aime pas avoir à parler aux gens, mais être méprisé parce que je suis en fauteuil ne m'amuse pas.

"Oh, très bien dans ce cas," dit l'employé.

Sur ces mots, nous passons le portail d'entrée d'Adventure World. L'allée à l'intérieur est assez étroite, mais heureusement, ce n'est pas aussi bondé que ça en avait l'air. Il y a des attractions partout, et quand il n'y en pas à un endroit, il y a des kiosques de jeux et de nourritures.

"Tu es déjà venu ici ?" je demande. Je ne savais même pas que cette endroit existait, et je ne reconnais aucune des attractions.

"Quand j'étais petit, ma mère avait l'habitude de nous emmener ici ma sœur et moi quelques fois quand mon père n'était pas là," explique Thomas. Je ne peux pas voir son visage parce qu'il est derrière moi, mais son ton joyeux s'efface un peu à l'évocation du souvenir. "Ils ont ajouté quelques nouveautés depuis que je suis venu la dernière– ooh !"

Thomas nous précipite —manquant de renverser une petite fille et sa mère à qui je souris en guise d'excuse— jusqu'à l'entrée d'un manège. C'est très clairement un roller coaster, et mes yeux s'écarquillent en le regardant.

J'ouvre la bouche pour parler, mais Thomas est déjà en train de dire à la femme gérant l'attraction que je peux être transféré de mon fauteuil au manège et que j'ai seulement une cheville cassée. Elle semble malheureusement donner son accord, et nous laisse avancer sur la rampe pour arriver sur la plateforme où ils acceptent de garder mon fauteuil. Thomas m'aide à monter dans la petite voiture verte, et comme je suis distrait par mes dix, je n'ai pas l'opportunité de protester.

Un harnais descend sur mes épaules et je m'agrippe aux barres de métal, mon anxiété me submergeant. Le roller coaster n'est pas très dangereux, j'aperçois des enfants d'école primaire s'installer dans l'attraction, mais je suis toujours nerveux.

Ten | Newtmas FRWhere stories live. Discover now