quinze

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Je m'assois dans l'imposant et impressionnant bureau, mon cœur battant à mille à l'heure.

Thomas était revenu environ une heure après être parti, et j'avais occupé son absence en parlant et plaisantant un peu avec les autres. Quand il est revenu, il a annoncé que c'était l'heure du déjeuner et nous nous sommes tous rendus dans la cafétéria, moi plus lentement que les autres.

Il m'a encore rassuré sur ma séance de thérapie qui approchait sans même que je le lui demande, je suppose qu'il savait que j'en avais besoin. Mais au bout du compte, il a fini par dériver sur ses propres conversations avec les autres, et je me suis retrouvé seul avec mes pensées et mes interactions occasionnelles avec Chuck.

Après un moment, je suis retourné dans ma chambre, j'ai fait un peu de nettoyage, le temps s'est écoulé, et maintenant me voici ici. Attendant que le docteur Janson entre dans la pièce et commence cet interrogatoire sans intérêt.

"Newton."

Je sursaute, me tournant sur mon siège pour être face au docteur entrant avec un sourire.

"Bonjour." J'ai une énorme boule dans la gorge. J'ai l'impression d'être à un entretien d'embauche, mais qu'est-ce qu'on attend de moi ? Que je leur donne un motif pour me sortir d'ici ? Parce que c'est ce que c'est, n'est-ce pas ? Un examen, un seul. Si tu réussis, tu es libre.

"Bonjour," répond-il, s'approchant d'un bureau à l'autre bout de la pièce. Il parle tout en fouillant dans des papiers. "Comment vas-tu aujourd'hui ?"

Est-ce une question-piège ? "Bien."

"Très bien, très bien," dit-il, ayant l'air d'avoir trouvé le dossier dont il a besoin, revenant finalement vers moi avant de s'asseoir en face sur un grand fauteuil rembourré.

Son fauteuil a l'air plus confortable que le mien, ma chaise ressemblant plus à un siège de gradin préfabriqué. Il pourrait tout autant me donner un sac de plomb pour m'asseoir, ce serait limite plus agréable.

La pièce dégage une étrange atmosphère, comme une pièce de vie chaleureuse au milieu d'un hôpital à l'allure froide. Cela sonne faux. Des plantes vertes dans un coin, des peintures au mur, et pour donner tout son charme à cet environnement accueillant, une fenêtre à barreaux.

"Alors, Newt, commençons avec tes TOC. Est-ce que tu as passé un test de trouble de la personnalité obsessionnelle-compulsive ?"

Je régule ma respiration, essayant de me focaliser sur sa question. "Oui, le test était négatif."

"Merveilleux," dit-il. Je ne suis pas sûr que merveilleux soit le meilleur mot à utiliser ici. "Parle-moi de tes routines."

"Eh bien, habituellement, je me lève, je brosse mes dents en passant dix secondes sur chaque section, je me lave les mains pendant dix minutes, je m'habille, je fais mon lit, et ensuite je fais ce que j'ai à faire. Je nettoie et je range ma chambre une fois par jour également. Mais ma routine permanente, c'est ma marche. Dix pas, dix claquements de doigts, et je recommence."

"Tout le temps ?" demande le docteur Janson.

"Tous les jours."

"Est-ce tu dois claquer tes doigts avec une main en particulier ?"

Je réfléchis un instant. "Je, euh... Non. Je n'ai jamais vraiment fait attention à ça. J'utilise juste n'importe laquelle de mes mains qui est disponible sur le moment, le plus souvent j'utilise la droite."

"Est-ce que tu dois commencer avec une jambe en particulier ?" continue-t-il.

En quoi ce détail est-il important ? "Non."

Ten | Newtmas FRNơi câu chuyện tồn tại. Hãy khám phá bây giờ