quarante-trois

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Frypan s'en va aujourd'hui. Il part après le déjeuner, et toute la journée hier les Normaux ont discuté avec lui en se regroupant autour de lui, sans jamais s'éloigner de lui. Quitter cet endroit est un exploit, apparemment.

Le chemin de la guérison est long, épuisant, il demande beaucoup d'énergie. Des fois, on a l'impression qu'on ne fait qu'atterrir dans des impasses ou tourner en rond. Mais j'avance peu à peu sur ce chemin. Lentement mais sûrement, je suis sur le bon chemin —et Fry a déjà franchi la ligne d'arrivée.

Thomas m'aide à me lever de mon fauteuil pour m'asseoir au petit-déjeuner, et Fry est déjà à la table. Je présume qu'ils l'ont autorisé à ne pas travailler en cuisine aujourd'hui.

Il sourit, discutant avec Minho tout en avalant son déjeuner. C'est incroyable de penser à où il en était quand il est arrivé, et à quel point il est allé loin. Cet endroit a peut-être un nombre incalculable de problèmes, mais au moins ils l'ont aidé lui.

Aris a l'air heureux aujourd'hui. Il commence à avoir l'air plus en forme que quand je l'ai rencontré —ses joues sont plus roses, et son corps est moins maigre. Peut-être que Fry l'a inspiré ? Il m'a définitivement inspiré.

Mes progrès, selon Thomas, sont impressionnants. Entre autres, ma panique en réponse à l'EPR ne dure plus très longtemps. Mais la partie discussion est toujours compliquée. Quand c'est à propos de mes parents, je peux gérer. Mais à part ça... certaines choses sont plus dures pour moi à accepter, même y penser pendant trop longtemps sans que mes obsessions ne reviennent est difficile.

S'il y a quelqu'un dont je doute complètement des progrès, c'est Gally. Il n'est encore pas là aujourd'hui. Est-ce qu'il a été violent, où est-ce que c'est autre chose ? 

Fry lève son verre de lait, m'arrachant à mes pensées. "C'est dur de croire que c'est mon dernier petit-déjeuner avec vous, bande de tocards," commence Fry, faisant rire tout le monde —y compris moi. "Je veux juste vous dire merci pour avoir rendu chaque jour ici plus facile, et pour m'avoir supporté sur le chemin de ma guérison. Alors" —il lève son verre encore plus haut— "à votre santé, les gars."

Zart lève son verre. "A ta santé, Fry." Je ne suis pas le seul surpris par l'intervention de Zart. Tout le monde se regarde. "Quoi ?"

Minho hausse les épaules. "Rien du tout, mec," répond-il, avant de lever son verre. "A Fry."

Nous le suivons tous, entrechoquant maladroitement nos verres en plastique. Un infirmier nous dévisage, mais heureusement il ne nous interrompt pas. Je le précise, parce que la dernière fois que nous avons eu des pâtes, Minho en avait coincé entre ses dents en imitant le morse, ce qui nous a valu les réprimandes d'un infirmier nous disant que jouer avec la nourriture était un "comportement dangereux" et mauvais pour notre guérison.

Thomas me regarde avec un sourire. "Bientôt ce sera toi."

"Peut-être." Cette pensée est effrayante. "Peut-être que ce sera moi."



On nous a informé hier que la thérapie de groupe d'aujourd'hui était une discussion concentrée sur nos objectifs, en vue du départ de Fry. Ava Paige commence la conversation, regardant Fry avec fierté tout en posant ses mains sur ses genoux.

"Aujourd'hui, c'est le dernier jour de Sigmund, ici, à Ted Immenty. Tout le personnel ici est très fier de lui pour sa guérison, et lui souhaite bonne chance pour sa vie à venir. Est-ce qu'il y a quelque chose que tu voudrais partager avec les autres aujourd'hui ?" demande Ava. Je suis ravi de voir qu'elle est aussi contente de voir Fry partir. Elle doit vraiment apprécier les patients qu'elle ne drogue pas.

Ten | Newtmas FRWhere stories live. Discover now