vingt-deux

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Les nouvelles à propos de la cérémonie de Winston sont partagées au déjeuner, et les réactions sont différentes. Mais finalement, nous décidons ensemble que tout le monde ira.

"C'est complètement débile d'organiser une commémoration pour quelqu'un quand on est la cause de sa mort," dit Chuck d'un air solennel, les yeux baissés vers la table.

"Je vous jure, je les hais. Winston détesterait ça, aussi," ajoute Minho. "Mais je dois y aller pour lui. Peut-être que je peux leur montrer qu'on ne soutiendra pas ce qu'ils ont fait."

"Supposé qu'ils nous considèrent comme des vraies personnes l'espace de dix minutes," poursuit discrètement Jeff, ses yeux lançant des éclairs vers les infirmiers postés un peu partout dans la salle.

"Je l'ai tué," laisse échapper Zart. A part moi, personne n'y prête attention.

"Sa famille a donné son accord, je pense que ça dépend d'eux maintenant," dit Frypan.

"Sa famille n'était pas là, ils ne savent pas," réplique Minho. "Thomas, tu es étonnamment silencieux."

Thomas est assis de l'autre côté de la table, en diagonale à droite de moi. Il relève la tête de son assiette, lançant son regard vers Minho.

"Je vais y aller," dit-il. "Et s'ils ont quelque chose à voir avec ce qui s'est passé, le rapport de toxicologie nous le dira."

"Qu'est-ce qui est arrivé à tes habituels cris et hurlements ?" demande Minho, son ton mélangeant étrangement la colère et le sarcasme.

"Tu sais ce que ça m'a apporté," répond Thomas. "De toute façon, on gagnera au bout du compte."

Minho lève les yeux, mais je ne manque pas de remarquer l'inquiétude qui s'y lit.





Après les événements de la thérapie de groupe et du déjeuner, je retourne à ma chambre seul. Thomas a sûrement oublié notre plan, à cause de toute l'agitation, alors je ne m'embête pas à l'attendre.

Mais une fois que j'arrive près de la porte, j'entends une voix.

"Newt, tu es parti sans moi," je me retourne pour voir Thomas marcher dans ma direction. Sa voix me fait presque sursauter, mais je me retiens. "J'ai essayé de courir pour te rattraper, mais les infirmiers n'aiment pas du tout ça."

Six. Je souris. "Ne te crées pas d'ennuis par ma faute, Tommy."

Il me sourit en retour. "Je ne te promets rien."

Nous entrons dans la chambre pendant que j'essaie de déconnecter mon cerveau, mais malheureusement pour moi, c'est impossible. Tant que j'aurai mes dix et mon anxiété, mon cerveau ne s'arrêtera jamais de tourner.

J'arrive à mon lit au bout de quatre pas, mais je marche sur place pour arriver à huit avant de m'asseoir, tapant mes pieds deux fois avant de claquer mes doigts. Thomas opte pour le lit de Chuck, sautant dessus en me faisant face, attendant probablement que je finisse mes dix.

"Bien, allons-y, cette fois," dis-je, en essayant de paraître assuré. "De quoi voulais-tu parler ?"

Thomas me regarde avec un sourire narquois avant de répondre à ma question. "De toi, en fait."

"Moi ?" je demande. "De quoi tu veux parler à propos de moi ?"

"De pourquoi tu es là, et de toi en général. Tu m'intrigues," répond Thomas.

J'ouvre la bouche, puis la referme. Est-ce que je peux garder mon air assuré ? "Tu sais, tu m'intrigues aussi."

Mon cœur bat à toute vitesse en voyant son sourire. "C'est vrai ?"

Ten | Newtmas FROù les histoires vivent. Découvrez maintenant