Chapitre 9

1.5K 82 15
                                    

x jour x mois 2015 - ? - ?

La pièce était plongée dans une obscurité profonde. Au milieu de celle-ci, on pouvait discerner une forme floue allongée sur un petit lit de fortune. 3h47 était affiché sur le radio réveil qui projetait sa lumière rouge sur le sol parqué de la chambre. Un silence de mort était brisé par les bruits dangereux de la ruelle sur laquelle donnait la fenêtre. Sûrement un sans abris qui fouillait allègrement dans une poubelle à la recherche de n'importe quoi pour survivre une nuit de plus.

Dans la pièce, plusieurs vêtements étaient jetés ici et là, créant des tas difformes sur le sol. L'appartement était vieux, l'un des plus vieux de la ville peut être, les murs étaient jaunis par le temps et la fumée des cigarettes consommée par les anciens habitants de ce taudis. En clair, c'était une planque. Un endroit de passage qui valait mieux que rien, mieux que la froideur du béton de la ruelle, mieux que les banquettes d'une cellule. Certes ce n'était pas le grand luxe mais comme dis ce n'était que de passage, une chambre d'hôtel en soit. Pour une nuit, une semaine ou même quelques mois . Mais l'homme au sommeil agité qui dormait sur le matelas trop mou ou trop dur du lit (il n'en était même plus sur lui-même) n'était là que pour quelques jours. Il avait fui son pays, du moins ce qu'il pensait l'être, et il fuyait, encore et toujours, vers l'Est.

Le drap blanc qui le couvrait était troué par endroit, totalement à l'image de ce lieu de vie. Dans ce mélange de couleurs ternes se mêlait du brun, le brun légèrement crasseux des cheveux de l'homme. Ils était devenu long, trop long, mais les coupés n'étaient pas dans ses projets, il avait bien d'autres choses à faire pour se soucier de ce détail futile. Il s'était fait une petite liste de choses à faire dans l'un des nombreux carnets qui formait son paquetage.

1. Fuir. Ce n'était pas dans ses habitudes de fuir, lui il était même celui qui allait combattre en première ligne, mais là il y avait une bonne raison derrière ce mot. Fuir le passé pour essayer de construire son futur. Joli phrase de romancier pour dire qu'il avait une peur bleue de retomber dans les mailles du filet de son ancien « employeur ».

2. Steve Rogers. Le nom d'un homme. Il n'avait pas pour but de l'éliminer, pour une fois, c'était juste la chose à fuir. Pour fuir son passé, fuyez l'homme venu d'une autre époque! Oui, il avait toujours eu un petit penchant pour son côté poétique, du moins de ce qu'il se souvenait.

3. Roumanie. Un pays à l'Est de l'Europe. Juste assez développé pour y vivre correctement mais encore assez pauvre pour ne pas se faire remarquer. Il parlait le roumain depuis un certain temps déjà, il avait toujours été doué pour les langues mais celle-ci en particulier lui plaisait énormément. Encore un rapport avec son passé ? Il n'en savait rien. Après tout, il était amnésique.

Le radio réveil affichait dorénavant 4h50. Le réveil était programmé à 5h pile. Après cela il devait déguerpir en vitesse, il avait un bus qui l'attendait à une petite demi heure de l'appartement. Dix minutes de sommeil qui aurait pu lui être bénéfique si seulement un souvenir ne l'avait pas réveillé.

Dorénavant assis sur son lit, le corps traversé par de nombreuses sueurs froides, il passa sa main bionique sur son visage. Une nouvelle marque de son passé qui avait exercé la pire des choses en termes de crimes : le meurtre.

Un nouveau bruit de verre qui se brise retentit dans la ruelle faisant sursauter l'homme dorénavant réveillé. Il fallait partir. L'ancien soldat enfila rapidement un t-shirt tout en ramassant le peu d'affaires qu'il lui restait. Hydra n'était pas loin, il devait lever le camp.

Quelques heures plus tard, notre brun se retrouvait à bord d'un bus bondé de monde, la tête contre le dossier du siège inconfortable et une casquette verte visée sur la tête. A côté de lui, une petite fillette pas plus haute que trois pommes le regardait avec des étoiles dans les yeux. Sa mère, assise à la place de devant, roupillait dans de grands ronflements qui faisait grimacer son mari de honte. De temps en temps il se retournait pour voir si sa petite fille chérie allait bien, après tout, l'homme à ses côtés ne lui inspirait pas grande confiance. Le soldat avait même cru recevoir de l'homme chauve quelques regards polaires dans le style de « touche ma fille et je te crève un œil ».

-Dites Monsieur... Vous l'avez trouvé où votre main ? demanda la blondinette d'une voix candide.

L'homme déglutit, ne s'attendant pas à un quelconque échange avec l'enfant à côté de lui avant de se maudire d'avoir oublié son gant dans sa précédente planque. Le chauve qui dormait désormais comme sa dinde de femme grogna, comme pour le prévenir inconsciemment de ne pas faire de gaffes. Le brun souffla d'exaspération devant la tête interrogatrice de la jeune demoiselle.

- Le père Noël me l'a apporté parce que j'ai été sage.

Cette réponse était bien loin de celle qui avait été construite dans sa tête. C'est comme si sa bouche avait agit indépendamment sans l'accord de son cerveau. Encore des traces du passé! En plus il ne s'avait même pas qui pouvait bien être ce « père Noël ». Mais la petite fille semblait être satisfaite de sa réponse car dans un gloussement elle répliqua:

-C'est vrai ?! Monsieur, tu crois que si je suis sage moi aussi j'en aurais un ?

Le soldat se surprit à sourire. Un vrai sourire sincère que son visage n'avait sûrement jamais connu (du moins d'aussi loin qu'il ne s'en souvenait). Il acquiesça de la tête, les yeux débordant de chaleur à la vue de la blonde qui sautillait de joie sur son siège. Quand fut venu son arrêt, la petite demoiselle offrit à son compagnon de voyage des petits bonbons de toutes les couleurs. Des « gragibus » d'après elle, sûrement pour commencer ses bonnes actions de l'année pour espérer obtenir un bras bionique du père Noël. La route fut encore longue mais tout au long de celle ci, le brun ne perdit pas son sourire idiot et attendrit qui lui collait aux lèvres. Des souvenirs revenait doucement après chaque saison bonbons avalé lui rappelait quelques souvenirs flou d'une enfance lointaine avec un petit blond qui revenait de plus en plus. Sombrant finalement dans le sommeil à son tour, il de surpris à marmonner un « Steve » avant que Morphée ne vienne l'emporter dans le pays des rêves.

Ce que le soldat ne savait pas, c'est que, à plusieurs dizaines de kilomètres de lui, le fameux blond sombrait à son tour dans ses souvenirs, marmonnant les larmes aux yeux le prénom de son meilleur ami disparu : « Bucky »...

————————

Et c'est une fin de chapitre mesdames et messieurs ! J'ai pris un temps fou à l'écrire malgré qu'il soit relativement court ;-; Vive la terminale ! (Je tiens à préciser que j'ai des chapitres d'avances donc celui-ci a été écrit il y a un petit bout de temps déjà) En espérant que vous avez aimé la première apparition de notre brun adoré!

Et rendez-vous au prochain chapitre !

Avengers : L'élueWhere stories live. Discover now