Chapitre 15 : Léonora

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Négociations

Prmière partie 

L'hiver touchait à sa fin et le printemps commençait déjà à étendre ses merveilles. Le ciel, à peine troublé de quelques nuages, était illuminé par un soleil timide, dont les rayons s'attardaient sur les premiers bourgeons de la saison.

Alors qu'elle ouvrait la porte de son carrosse et posait ses pieds dans l'herbe encore humide, après la rosée du matin, Léonora soupira. Quand on voyait cette si belle journée, qui paraissait comme une accalmie, après l'hiver si rude que les argentais affrontaient chaque année, on ne pouvait se douter que c'était bien aujourd'hui, que se jouait le destin des Vallées d'Argent.

Mais les ducs postés devant le château, le lui rappelait durement. Certains, comme Sir Lowbear, n'avaient pas quitter la capitale, depuis le conseil. Leur région n'était pas si éloignée, à vol d'oiseau, mais les montagnes étaient difficiles à franchir, et il fallait bien souvent de longues semaines, pour parcourir le royaume. Donc ils étaient restés. Et ils avaient parlé. Ils s'étaient préparés, alors que la réunion tenue hier par les sorcières n'avaient été que très peu productive. Les représentants de chaque clan n'avaient quasiment pas échangé, ou ils avaient discuté de manière amicale. La comtesse avait eu une longue conversation avec la Mama Sorcera, et elle avait rencontré cette Cassandre, mais rien de concret n'était ressortit de ces entretiens.

Léonora s'inquiétait particulièrement au sujet des entrevues privées entre le duc de Lowbear, l'Œil du Loup et Lucille Védère, qui faisait jaser la presse depuis un mois désormais. Ces trois-là mijotaient quelque chose, mais quoi ? Si seulement elle avait les dons de télépathe de Xachary, elle aurait pu deviner leurs intentions... elle en avait glissé un mot à Kylong, lui avait demandé de les sonder. Mais Kylong n'était pas réputé pour son sérieux, et il avait sûrement déjà oublié.

Enfin, elle ne pouvait pas se reposer sur monsieur Lapser, il fallait qu'elle fasse son travail elle-même. La jeune femme se frotta les mains et rejoignit les seigneurs.

Un coup d'œil suffit pour lui confirmer que cette réunion n'était pas comme les autres et qu'ils la prenaient très au sérieux. Loin d'étendre leurs plus beau atours, les nobles s'étaient habillés simplement, aux couleurs de leur région, et certains, comme le duc de Lowbear, encore et toujours, portaient leur épée à la ceinture. Si les pourparlers tournaient au vinaigre, ils ne voulaient pas gâcher leurs précieuses tenues.

Les aristocrates se préparaient à la guerre.

Désireuse de se changer les idées, elle approcha Lucius, qui, pour son plus grand bonheur, ne portait aucun objet coupant. Tous les deux en bleu roi, le couple Leandras était radieux. Luxenia savait quand se mettre en valeur. Dans sa robe de velours, décorée de multiples rangées de perles, elle rayonnait, à côté des autres duchesses vêtues bien plus humblement. La dame de Leandras avait tout prévu.

Lucius, lui n'était pas aussi paré, ni aussi heureux. L'air soucieux il grattait son crâne qui commençait à être dégarni.

—Léonora, quel plaisir de te revoir ! Cela fait bien longtemps que tu n'es pas venue nous rendre visite. Enfin, tu devais être occupée, à préparer ces négociations, grogna-t-il, toujours bougon, malgré ses propos.

—Léonora, excuse mon mari. Ariane a un entretien avec le roi, demain, et plus ce jour approche, plus il est grognon, intervint Luxenia.

—Oh, un entretient ? Pour quelle raison ?

—Le roi veut discuter avec elle, soi-disant pour « mieux la connaître », mais il est évident que c'est dans l'objectif d'un futur mariage. Nous avons reçu des demandes de fiançailles de tout Iridia, pour cette enfant. Mais de la part d'un roi ? C'est inespéré.

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