Chapitre 15 : Léonora

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Négociations

Deuxième partie

-Votre Majesté, votre manque de confiance me blesse. Croire aux accusations faramineuses de cette sorcière, plutôt qu'en moi, humble serviteur du palais depuis près de quarante, donc bien avant votre naissance. Vous m'avez toujours connu en tant que chef des chasseurs et je vous ai toujours fait des rapports très détaillés et transparents des activités de mes subordonnés. Et puis, savez-vous en quoi consiste un viol ? Ces monstres me répugnent, pensez-vous vraiment que j'ai envie de faire le sexe avec elles ? Rien que les toucher m'horripile.

-Sir Dermir, pensez-vous vraiment vous défendre avec ces arguments ? Vous ne faites que rabaisser les sorcière, excusez-moi de croire que vous pouvez bel et bien les humilier de la sorte. De plus, sans évoquer vos actes passés, nous sommes ici pour négocier la paix, et vous ne faites aucun effort pour admettre et réparer vos tords. Comment sommes-nous censés avancer, si vous continuer de mépriser ainsi des personnes innocentes, qui ont souffert, à cause de vous. Je ne veux pas savoir, si son père était magicien, s'il a vraiment trahi le palais, si sa mère a commis des crimes. Je veux laisser ce passé derrière nous. Aujourd'hui, la jeune fille qui nous fait face est une orpheline, qui n'a commis aucun tort, et qui n'a néanmoins bénéficié d'aucune aide, alors que ses parents sont morts par notre faute. Elle mérite d'être traitée avec respect, et d'être admise comme une citoyenne.

-Mon chéri, vous oubliez que par décret de loi, une sorcière qu'elle ai commis des crimes ou non, n'est pas une citoyenne. Et puis, rien que le fait d'être une sorcière, de prier Nirvana et de désobéir à la loi sur l'utilisation de la magie est un crime, intervint Lucille.

-Je pense qu'il faudrait changer les lois, pour n'arrêter que les criminels. En quoi est-ce un crime de prier un autre dieu, qui selon les légendes a été créé par Soleil lui-même ? Le mythe nous raconte que Nirvana et les autres dieux sont né de la colère de Soleil. Notre mythologie les accepte comme dieux, alors pourquoi reprocher aux sorcières de les prier ? Et puis, je suis sûr qu'on peut s'arranger, pour le respect de la loi magique.

-Soleil a créé ces dieux pour qu'on les craigne, et qu'eux nous punissent. Certainement pas pour qu'ils nous aident et qu'on les adore. Les sorcières font une erreur en les priant, et il est naturel que nous leur signalions et les punissons.

-Mère, depuis quand punissons-nous des erreurs ? Si vraiment les sorcières en font une, cela ne nuit qu'à elles seules, non ? Nous devrions laisser à chacun le choix de sa religion, tant que cela ne leur empêche pas de respecter les règles de notre pays. Si elles acceptent de suivre la loi magique, je ne vois aucune objection à leur donner le statut de citoyennes. De plus, je vous rappelle que Léonilde priait Soleil et Nirvana.

-Très bien, Daniel, vous êtes roi, désormais, je vous laisse faire vos propres choix. Maintenant, il faudrait que ces chères sorcières acceptent de suivre la loi magique.

Le souverain grimaça, encore une fois, sa mère acceptait trop facilement. Elle n'avait pas organisé toutes ces réunions avec sir Lowbear, et Dermir, pour céder dès la première proposition de son fils. Elle manigançait quelque chose, mais il n'arrivait pas à savoir quoi.

-Merci, Mère, de m'accorder votre confiance. Sorcières, sorciers, voyez-vous une objection, à ce que je vous lise la loi magique et qu'après cela, vous jurez de la suivre ?

Il eut à peine le temps de finir sa phrase que déjà une voix s'élevait au-dessus de la sienne.

-Sérieusement ? Une loi ? Vous pensez que ça suffit ? Vous pensez que parce qu'on accepte une loi, tout sera arrangé ? Que les sorciers, les magiciens, les humains et les chasseurs se prendront dans les bras avec de grands sourires ? Je ne sais pas dans quel monde vous vivez, votre Majesté, mais certainement pas dans le mien.

MagissaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant