Chapitre 7: Hélène

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L'art de l'assassinat

Première partie

Grâce à un coup de pied bien placé, l'adolescente fit ployer son adversaire, avant qu'il n'ait le temps de s'en remettre, elle le fit basculer puis à l'aide d'une pirouette savante, lui glissa le couteau sous la gorge.

Aussitôt le cri d'arrêt de l'examinateur retentit entre les parois de l'arène, il fut suivi des sifflements des autres élèves envers son ennemi.

Huées qui la blessaient davantage d'ailleurs puisqu'elles tournaient autour de discours à peu près aussi savants et distingués que: "il s'est fait battre par une fille!" "Plutôt une naine!" "Une bleue!".

Enfin elle leur cloua vite le bec dans les affrontements qui suivirent. Elle les fit mordre la poussière un à un, et enfonça même la tête du dernier dans le sable pour l'humilier. Il rira moins avec un torticoli.

Quand la séance fut terminée, la jeune fille se contenta de sortir de la salle sans recevoir ses compliments.

Alors qu'elle avançait gracieusement dans les couloirs, une ombre la plaqua au mur. Elle reconnut son premier adversaire, entouré par ses copains moqueurs.

-Alors tu te crois plus forte que tous? dit-il en la pressant contre la pierre froide. On va voir ce dont t'es capable hors de l'entraînement.

Il la gifla, frappa tous les membres de son corps, la brunette tomba, encerclée de toutes parts elle ne pouvait pas résister. Allongée par terre, un filet de sang coulant de ses lèvres, chaque respiration lui était douloureuse mais ils continuaient de frapper, inlassablement.

Leurs pensées haineuses transperçaient son esprit. L'apprentie assassine tenta de le fermer, le protéger de toutes ses agressions, mais la fureur de ses camarades força ses barrières, s'insinua dans sa tête avec la finesse d'anguilles venimeuses puis mordaient, piquaient au cœur même de son cerveau.

Puis ça s'arrêta.

Un vide stupéfait remplaça la fureur. Puis de la peur, une panique sans nom. Ses adversaires étaient terrifiés.

Mais par quoi?

Elle mobilisa son esprit meurtri pour sonder le couloir. La jeune fille sentit une autre présence, plus imposante, intimidante que celle des autres apprentis.

Hélène ouvrit lentement ses yeux qu'elle avait fermés dans une vaine tentative de se couper du monde, de repousser la haine de ses camarades. De là où elle était, à même le sol en pierre, elle n'apercevait que deux grands pieds, qui se prolongeaient en jambes musclées. Une faible vision de cet homme, mais qui en disait tellement plus.

Les Alfaïr étaient une race humanoïde dotée du don de télépathie mais aussi de divers talents reliés à la psychologie. Notamment la faculté de voir les auras, véritables pièces d'identité de chaque individu. Elles apparaissaient comme des halos qui entouraient chaque personne de ce monde.

L'aura de cet homme était dépourvue de magie, un humain donc. Rien d'étonnant à cela car même si les sorciers et les magiciens étaient davantage représentés au pouvoir, la population d'Iridia était majoritairement composée d'humains. Mais quelque chose le différenciait des autres, son aura n'avait rien à voir avec celle des apprentis assassins.

Le halo qui entourait l'homme aux grands pieds était sombre comme une nuit sans lune et tout aussi insondable, mystérieux. En tentant de le sonder, elle eut l'impression de s'enfoncer dans une mare de boue, c'était gluant et obscur ça collait à sa peau mais ça la réchauffait, se pressait contre elle et l'entourait dans ses bras.

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