[CETTE HISTOIRE EST LE TOME 2 DE DUMB BITCH MERCI]
En continuant de se convaincre qu'il détient un contrôle inébranlable sur sa vie, Jisung risque très vite d'atteindre ses limites. Il garde cette attitude posée, qui frôle le détachement, et qui par...
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I picked my poison and it's you.
Il tire sa chaise de bureau, la tournant dans la direction de Hyunjin avant de s'assoir dessus.
— Bon, on commence, comme ça ça sera vite terminé et j'aurai plus de retard.
Il remarque que Hyunjin ne réagit pas vite, il garde les yeux dans le vague, analysant les couleurs de son plafond avec les bras étendus sur presque toute la largueur de son lit. Jisung le voit prendre une grande inspiration, il se redresse en position assise, passe une main dans ses cheveux avant de se débarrasser de sa veste. Il regarde le résident un instant, alors Jisung lui tend juste la main. Il prend la veste de Hyunjin pour la laisser sur le dossier de sa chaise. Juste en t-shirt gris, le brun se penche, ouvre une des poches de son sac et en sort les mêmes notes qu'il lui a montrées la veille, en plus de quelques schémas qu'il semble avoir retravaillés dans la soirée d'hier.
Ils se mettent à travailler, sans plus de cérémonie. Et non, il n'y pas de proximité, plus des taquineries parfois légèrement suggestives de Hyunjin, juste cette dynamique de deux camarades de classe qui se sont retrouvés en binôme par défaut. C'est un peu con, ils ont l'impression d'être retournés à l'époque du lycée, voire du collège.
— Il s'est passé un truc ?
Hyunjin lève les yeux, ils ont mis en lumière deux des trois grands points évoqués lors du cours que Jisung a raté.
— Un truc ?
— T'étais de mauvais poil en arrivant.
Hyunjin plisse les yeux, alors, depuis sa chaise de bureau, Jisung mord sa langue. Apparemment, c'est une corde sensible.
— T'es pas obligé d'en parler, se rattrape Jisung.
— J'allais pas le faire.
— Ok.
Ce n'était pas comme si Jisung voulait se mêler de ce qui ne le regardait pas.
C'est plus pesant quand ils continuent de revoir la méthode de cartographie du professeur Choi. Jisung doit dire que Hyunjin s'en sort bien pour enseigner, faire passer les idées quand il les a lui-même comprises. Pourtant, il a l'impression que leur heure devient un peu plus empressée, comme si Hyunjin avait envie de partir d'ici. Dès le début, Jisung avait compris que ça ne l'enchantait pas énormément de faire ça, jouer les bons samaritains. Alors le roux s'accroche pour bien suivre, essayer d'emmagasiner le plus d'informations, juste au moment où Hyunjin ferme ses cahiers.
— C'est bon, t'es à jour.
Il fait glisser ses notes dans son sac sans demander son reste. Jisung avoue que son attitude le perturbe.
— J'y vais.
— Hyunjin, qu'est-ce qu'il s'est passé ?
Un instant, le brun se fige.
Jisung se contente de l'observer, et Hyunjin lève les yeux pour lui rendre son regard. Il n'y a rien, juste des mots qui semblent vouloir savoir, mais sur le visage de Jisung, il n'y a rien qui exprime un quelconque intérêt pour ses problèmes, juste le minimum, demander à quelqu'un pourquoi il a l'air au bord de la crise de nerfs.
Alors, Hyunjin interprète ça comme une ébauche d'hypocrisie, alors que ça n'en est pas.
— Rien, juste que j'ai croisé Seungmin et ton meilleur pote en train de s'embrasser devant la fac.
Jisung papillonne des cils, avant de légèrement secouer la tête pour se ressaisir. Il hausse ensuite les épaules.
— Et alors, tu sais qu'ils sont en couple, non ?
— Je le sais, mais mes amis étaient là et se sont foutus de ma gueule.
— Pourquoi ?
Cette fois, l'expression de Hyunjin est bien plus sombre.
— T'as raté un épisode ?
— Genre que tu craquais sévère pour Seungmin et que c'est Changbin qui était à fond sur toi ?
Les yeux de Hyunjin s'écarquillent. Les bras croisés sur sa poitrine et le dos contre sa chaise, Jisung lui énonce ces faits avec une telle nonchalance que ça en sonne presque insultant.
— C'est ça qui te gonfle Hyunjin ? poursuit-il sans aucune fluctuation de timbre. Qu'au début c'était toi qu'on voulait mais qu'au final t'a été éjecté de l'équation comme une merde ?
Hyunjin a une espèce de rictus, le genre de sourire qui n'a rien d'avenant, qui est presque dangereux.
— En vrai, t'arrives toi aussi à te comporter comme un petit enfoiré, marmonne le brun.
— Non, je dis juste que fallait pas t'attendre à ce que Seungmin te tombe dans les bras après ce que tu lui as dit.
C'est ce qu'il disait, au début, quand Jisung avait fait comprendre que quand le naturel revenait au galop, il ramenait à eux les crasses de l'autre. Ce qui laissait comprendre qu'à trop forte dose, ils n'arriveraient pas à se voir en peinture.
Et maintenant que les vannes sont ouvertes, ça risque de péter.
