[CETTE HISTOIRE EST LE TOME 2 DE DUMB BITCH MERCI]
En continuant de se convaincre qu'il détient un contrôle inébranlable sur sa vie, Jisung risque très vite d'atteindre ses limites. Il garde cette attitude posée, qui frôle le détachement, et qui par...
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I don't wanna be another him.
Le reste de la soirée est passée comme elle devait se passer, sans rebondissements, sans plus de mots ou de gestes ambigus. Elle s'est poursuivie jusqu'à ce que la conférence prenne fin et que les étudiants retournent à leurs occupations, puis jusqu'à l'extinction des feux.
Il n'empêche qu'au beau milieu de la nuit, Jisung se réveille avec la gorge en feu, ses mains plaquées à son torse. Sa respiration est anarchique, il l'étouffe entre ses lèvres mais son corps bouillonne. Redressé sur la literie, il secoue la tête, il a le tournis, comme si quelque chose d'illicite coulait dans ses veines. Il regarde les alentours, mais la pièce est plongée dans la pénombre, il y a un peu de la lumière du soir par la fenêtre, qui rend discernable les silhouettes des autres étudiants, tous endormis dans ce chenil humain.
Reprenant progressivement son souffle, il repousse ses couvertures avec ses jambes et s'évente la nuque. Quelques secondes plus tard, Jisung se laisse glisser hors de son lit et s'accroupit à hauteur de son sac de voyage.
Le retour de ses rêves a depuis le début été trop brutal, et les images toujours trop vives semblent encore le tourmenter. Pendant une longue période, Jisung ne réimprimait plus ses songes, mais maintenant ils reviennent au centuple.
Sans faire de bruit, il sort sa trousse et prend l'un des boîtiers qu'il a amenés avec lui pour le voyage. Il n'était pas sûr d'avoir à les utiliser pour ce séjour, mais au moins pour ce soir, il s'autorise une aide externe. Juste cette fois.
Jisung n'a pas hésité à partager à son psy qu'il souhaitait y aller doucement avec les médicaments qu'on lui avait prescrits, ceux pour calmer ses angoisses et booster ses périodes de léthargie. Même si le professionnel lui a alors conseillé de nombreuses méthodes plus naturelles comme alternatives, il n'a pas été mis de côté qu'il aurait parfois besoin d'un coup de pouce un peu plus radical. C'est quelque chose de ponctuel, comme maintenant.
Il observe le calmant dans sa paume, inspire longuement, avant de le balancer dans sa bouche en renversant la tête en arrière. Il reste ensuite un instant immobile dans sa position, les yeux clos, nez vers le plafond. Il profite de ces quelques secondes de silence pour laisser l'air frais refroidir ses ardeurs. Les bribes de son rêve se dissipent doucement, alors il ne lui reste que ses conséquences physiques, ce qui s'est répercuté sur son corps. Et celles-là, il les connait.
Il se lève, observe sa couchette. Finalement, Jisung tourne les talons et avance d'un pas feutré jusqu'au lit de Changbin. Cependant, sans pouvoir s'en empêcher, ses yeux bifurquent également vers celui de Hyunjin, dans lequel il devine le jeune homme assoupi, le visage à demi-discernable et les yeux fermés.
Alors, il se rappelle. Ils se sont embrassés. Ce n'était clairement pas la première fois ; des baisers, ils en avaient déjà échangés au point de ne même plus les compter. La différence, c'est qu'entre eux, ça n'avait toujours été qu'en surface, ça n'avait toujours été qu'un précurseur de ce qu'ils allaient faire dans les minutes qui allaient suivre. Des minutes qui n'ont jamais été bien innocentes.
