[CETTE HISTOIRE EST LE TOME 2 DE DUMB BITCH MERCI]
En continuant de se convaincre qu'il détient un contrôle inébranlable sur sa vie, Jisung risque très vite d'atteindre ses limites. Il garde cette attitude posée, qui frôle le détachement, et qui par...
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There's pink and purple in the sky.
Un peu avant l'aube, personne ne pourrait penser que la ville, quelques heures plus tôt, brillait de mille feux. Alors que Hyunjin traverse d'un pas lourds les dernières rues, avant de bifurquer vers les résidences huppées des plus haut placés, le peu de bruit qui reste l'empêche de se distraire de ses pensées.
Il remonte les maisons silencieuses, ne voyant pas âme qui vive pour le moment. Le soleil trace tout juste son arrivée dans la ligne d'horizon, invisible derrière les buildings de la ville. Il n'y a qu'une fine volute jaunie dans le ciel, mêlée au bleu nuit. L'aurore, là, est encore embryonnaire.
Soufflant contre ses mains, Hyunjin se place devant les grilles de la maison et compose le code. Les rouages électroniques percent dans cette matinée morne, le passage lui est cédé. La résidence est vide, la cour morte. Mais il n'y fait pas plus attention, il n'est plus vraiment en position de faire une nouvelle remontrance sur une bâtisse qui ne sera plus la sienne. Il remonte l'allée jusqu'à la grande terrasse, des bouteilles et des verres trainent encore sur les tables, en plus de plateaux vides mais sales. Hyunjin entre, se place dans le seuil, lève la tête vers l'immensité de cette demeure.
Il se souvient, quand il était plus jeune, sa mère se postait ici pour revenir le chercher, chaque fin de week-end avant que son père n'ait sa garde totale, à ses treize ans et demi. Elle l'attendait en levant le nez en l'air, parce que Hyunjin, il déboulait toujours de la chambre de Taehyung en riant comme un sale gosse, en pestiférant, ou en boudant. Parfois, il était content aussi, ça arrivait. C'était un mode de vie ordinaire. Tout a changé le jour où elle s'est fait prendre la main dans le sac, tentant de voler l'argent de son père.
Hyunjin a longtemps été en colère contre elle, puis de fil en aiguille, il l'a juste oubliée.
— Je ne t'attendais pas aussi tôt.
Il tourne la tête, les sourcils haussés. Tapi dans l'ombre du séjour, une silhouette se tient, avachi sur un fauteuil rouge, les bras misérablement posés à même les accoudoirs, le menton bas, les jambes lourdes. Son père a toujours été un homme qui se tenait bien, élégant et optimiste, il avait un mélange presque surréel de l'homme d'affaires irréprochable et du papa inspirant confiance.
— Je voulais faire vite...
Il ne le nie pas, que sur l'instant, une lourdeur atroce lui vrille l'estomac. Hyunjin fait un pas, se mordant la joue. Tout droit, il y a l'escalier qui mène à sa chambre, et à droite, il y a son père qui est indubitablement là pour essayer de lui faire entendre raison. Ou pour lui parler, au choix.
— S'il te plait, Jinnie, assieds-toi.
Hyunjin serre les poings, il pivote, se dirige sur le deuxième fauteuil face au sien. Il sonde son père, l'expression posée, et s'assoit.
