[CETTE HISTOIRE EST LE TOME 2 DE DUMB BITCH MERCI]
En continuant de se convaincre qu'il détient un contrôle inébranlable sur sa vie, Jisung risque très vite d'atteindre ses limites. Il garde cette attitude posée, qui frôle le détachement, et qui par...
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Keep my heart from building walls.
Il n'est pas spécialement tard quand Jisung se réveille, mais il croit se souvenir que pendant la nuit, le sommeil de Hyunjin a été plutôt agité. Alors qu'il émerge en se frottant les yeux, abaissant la couverture pour se découvrir vêtu d'un t-shirt et d'un short de nuit ne lui appartenant pas, Jisung finit par se rappeler qu'il est resté aux côtés de son camarade.
Il tourne la tête, passant une main dans ses cheveux ébouriffés. Il baille, plisse les yeux, puis observe Hyunjin encore endormi sur l'espace à sa droite.
Jisung craignait que Taehyung ne revienne la nuit dernière, peu satisfait de la manière dont la discussion -si on pouvait l'appeler comme telle- s'était achevée pour lui. « Taehyung », c'est le nom que Hyunjin a marmonné dans son sommeil, une fois, puis deux, comme si dans sa tête, il était là même quand il ne l'était pas.
Parfois, la soirée se bousculait aussi de micro-réveils, de temps en temps asynchrones -l'un dormait encore mais l'autre émergeait à moitié-, ou en même temps à cause de l'agitation sur un côté de la couchette. Pour le calmer, Jisung ne savait d'abord pas quoi faire. Ça ne ressemblait pas tant à des cauchemars, mais ça ne semblait pas totalement s'en éloigner non plus, alors Jisung chuchotait en se rapprochant de lui, il disait juste qu'il était là, et que tout allait bien.
C'était étrange, car inconsciemment, leur relation passait peu à peu le point de non-retour. Ce n'était plus pour faire passer le temps, pour flatter leur égo, ça allait plus loin mais de vive voix, c'était encore troublant de l'assumer.
Au dernier réveil de Hyunjin, vers deux ou trois heures, Jisung avait sa main dans ses cheveux, les caressant pour l'apaiser. Ils se sont regardés un instant dans les yeux. A moitié dans le coaltar, Hyunjin a secoué la tête, comme si ça le dépassait, qu'il en avait marre de ses propres limites. Il a tiré Jisung contre lui, et s'est rendormi cette fois jusqu'au petit matin en le serrant dans ses bras, comme un grand doudou.
Et le matin justement, Jisung est maintenant assis en tailleur, plutôt fatigué. Quelque chose lui agrippe de nouveau la gorge quand son regard parcourt l'appartement. Ils ont beau avoir tenté de ramasser les pots cassés la veille, il y a encore des éraflures sur quelques meubles et les murs sont nus, puisque les tableaux ne les habillent plus. Dans la cuisine, il manque beaucoup de vaisselle ; sur le coup, c'est à croire que ça ne fait pas si longtemps que Hyunjin vit ici, alors qu'il y a quelques jours à peine, cet endroit lui ressemblait, avait son empreinte.
Jisung remarque tout juste la partie fêlée de la baie-vitrée, tout en bas, camouflée par le rideau. Il en a la nausée : comment peut on perdre le contrôle au point de tout ravager ?
Jisung n'a jamais été exposé à la violence physique, il la voyait dans les films, dans les livres, dans les actualités qui passaient à la télévision.
