[CETTE HISTOIRE EST LE TOME 2 DE DUMB BITCH MERCI]
En continuant de se convaincre qu'il détient un contrôle inébranlable sur sa vie, Jisung risque très vite d'atteindre ses limites. Il garde cette attitude posée, qui frôle le détachement, et qui par...
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R.I.P2 my youth.
A cette époque, Hyunjin pensait que les maisons comme celles-là n'existaient que dans les films, ou dans des pays branchés hors de portée, tels que les Etats-Unis ou l'Italie, ou Monaco. C'est l'idée qu'il se faisait de la réalité ; lui, c'était des appartements deux pièces pas très grands, des voisins pour certains bruyants, d'autres gentils, et d'autres peu scrupuleux. Dans le village où il avait grandi, avec sa mère comme seule figure d'autorité, il n'avait pas de vue sur des quartiers huppés, avec des maisons gigantesques, des jardins à l'architecture trop complexe, et des gens qui sondent avec le menton levé.
Mais quand sa mère se gare sur le bas-côté, mangeant une portion de trottoir, Hyunjin est pratiquement recroquevillé dans son siège, minuscule. Il avait haussé le ton, peut-être même crié qu'il ne voulait pas y aller. Ça avait été trop soudain, il s'est senti déphasé, il ne reconnaissait pas les routes, les buildings qui se sont agrandis, qui sont devenus plus nombreux. Puis Séoul s'est présentée à eux, si vive et remplie que leur village laissait le souvenir d'une ville fantôme.
— Hyunjin, murmure-t-elle en caressant son bras, je te promets que tout va bien se passer.
Visage entre ses bras, la voix de Hyunjin se fait difficile à entendre.
— Je veux pas y aller.
C'est ce qu'il a répété pendant une bonne partie du voyage, et entre leur coin paumé et Séoul, il y en a eu des minutes à combler. Sa mère prend une grande inspiration, elle déboucle sa ceinture et se décale pour se pencher vers son garçon, lui offrant une brève étreinte qu'il ne parvient pas à rendre, occupé à se consoler lui-même.
— On va faire comme ça mon chéri, tu n'as pas besoin de lui parler. Il veut juste te voir, c'est moi qui fera la conversation, tu peux rester derrière-moi.
— Il est gentil ?
— Il est très gentil.
— Alors pourquoi il a jamais été là ?
Elle le serre plus fort contre lui, quand Hyunjin tente de sortir de sa position fœtale pour la regarder.
Elle aurait dû au moins le prévenir.
Elle ouvre la portière, contourne la voiture -qui fait un peu tache dans un cadre pareil- et se place du côté de son fils pour lui prendre la main. Hyunjin descend du véhicule, il a une sensation de vertige. Plus loin, au-delà de grilles noires, une cour aux chemins dallées se présente, donnant sur de grandes haies entourant une maison immense. Hyunjin aperçoit une silhouette sur le balcon de l'étage, celle d'un autre garçon, plus âgé que lui, mais c'est trop loin pour qu'il puisse clairement voir son visage.
