Chapitre 8

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8.

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Descriptions légères



Put my finger on your tongue

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Put my finger on your tongue.






C'est ainsi qu'ils se mettent à s'embrasser. C'est soudain et gauche, sans aucun signe, aucun présage. On les oublie, alors il n'y a qu'eux-mêmes pour se trouver. Avec ou sans l'autre, c'est leur choix, quand bien même ils le savent illogique.

Ça n'a rien de délicat, c'est sans direction et sans répit. Leurs phalanges se plantent dans la peau de l'autre, leurs sourcils se froncent. Ils ferment les yeux avec force, sûrement pour essayer de se décrocher de la réalité, ou pour oublier que ce sont eux, là. Et ça ressemble à un combat plus qu'autre chose.

Leurs bouches se pressent et se malmènent, les mains du roux agrippent les cheveux de Hyunjin, tirant dessus pour garder un ancrage. Celles du brun glissent sur sa taille, le poussant contre le mur avant de lui-même se plaquer contre lui.

Bien vite, l'ambiance est passée de cette tension insoutenable à quelque chose de presque animal. Un soupir se perd entre deux baisers déchainés, tandis que même leurs corps s'éveillent au contact si soudain de l'autre. La course est lancée et le temps file, il y a de l'électricité, des souffles qui chevrotent. Jisung se surprend à glapir, sentant les mains de son vis-à-vis attraper ses poignets pour les placer au-dessus de sa tête, tandis qu'au même instant, sa langue vient quémander sa valse avec la sienne.

Ils ignorent presque le nom de la personne face à eux, il n'y a qu'un corps à corps, qu'une pulsion subite. Quand haletants et perdus dans leurs propres actions, ils se retrouvent sur le lit de Jisung, s'embrassant avec plus de colère que jamais.

Les lèvres de Hyunjin tracent leur chemin dans le cou du roux, arrachant à ce dernier plusieurs râles, plusieurs frissons inavoués. Son corps, à une telle proximité, ne peut plus mentir. La mécanique a son rôle, mais bien sûr, il faudra que les choses se compliquent. Pourquoi pas les compliquer demain ? Puisque même s'ils se jurent de n'être que le pansement temporaire de l'autre, ils sentiront que pendant un bref instant, ça en valait sûrement la peine.

Jisung se surprend à revenir un bref instant à lui, électrisé lorsque la grande main de Hyunjin remonte vers l'intérieur de sa cuisse, encore sur le tissu de son jogging, sachant très bien qu'elle ne tardera à s'aventurer plus loin. Sa voix est encore fiévreuse, entre le brouillard et la conscience quand ses propres mots résonnent pour prévenir son vis-à-vis.

— Est-ce que tu as... ?

Le plus grand s'arrête un instant, ça a été un chuchotis et il se retrouve à le regarder un instant avant de capter. Il se sépare de Jisung de manière un peu précipitée pour se diriger vers le bas du lit.

— Dans mon sac.

Jisung se redresse sur ses coudes, observant Hyunjin se pencher pour attraper ses affaires, les muscles de ses bras se contractant dans ses mouvements précis, automatiques, sous son t-shirt froissé. Il est facile de supposer qu'il n'en est pas à son coup d'essai, ça doit parfois arriver avec lui, des petits dérapages de ce genre. Qui en serait étonné ?

Jisung aperçoit à peine l'emballage du préservatif qu'il ferme les yeux quand Hyunjin replonge sur sa bouche.

Ce sont certainement les seuls vrais mots qu'ils se seront échangés, comme si tout ça n'avait pas vraiment d'importance, et que leur unique dialogue avant de revenir s'emparer des lèvres de l'autre, ne tournait qu'autour d'une foutue capote.

Leurs mains passent des épaules à la taille, de la tailles aux hanches, glissent sur la peau quand les vêtements tombent, quand les caresses viennent avec cet inavouable côté cathartique, que les corps s'embrasent et que pourtant les regards ont presque peur de se croiser, il n'y a plus de notions d'espace et de temps. Son corps surplombant le sien, Jisung étouffe un soupir équivoque sous les mains de son vis-à-vis, quand ses doigts s'appuient sur sa chair et lui font redécouvrir des sensations qu'il avait fini par oublier.

Hyunjin sent Jisung se cambrer à sa rencontre, quand il vient en lui, un sifflement un peu plaintif lui échappe, bien vite étouffé quand le brun l'embrasse. Il se raccroche à ses épaules et renverse la tête pour respirer de manière plus ample, se donnant quelques secondes pour s'habituer à sa présence. La douleur n'a rien d'insupportable, Jisung sait qu'il est un peu rouillé.

Les baisers ne sont plus gris et le personnage n'est plus perdu dans le vide. Ce n'est pas l'histoire qu'on raconte, mais eu moins, la leur a eue son moment d'égarement. Rien ne dit qu'il s'agit du dernier.

Attendant son feu vert, Hyunjin se met enfin à bouger sous les souffles plus aisés du jeune homme. Le reste, ils ne sont pas sûrs de totalement pouvoir le décrire quand ça sera terminé. Comme si ça comptait se loger quelque part dans leur tête, fermé à double-tour.

C'est seulement vers la fin, quand ils frôlent le point de non retour, quand ils se rendent compte des gémissements qu'ils répriment de tout leur soûl, que ça les frappe.

Ça leur fait presque peur, quand sur les dernières secondes, ils prennent pleinement conscience de ce dont ils sont capables, de ce qu'une trop grande pulsion peut causer dans un si petit corps. Les bras de Hyunjin enserrent désespérément la silhouette du jeune homme, plus frêle mais prise dans sa propre ferveur, son visage plonge dans son cou et ses grognements vibrent contre sa gorge, tout n'est plus que souffles anarchiques et râles de plaisir. Les légères marques de griffures que le brun retrouvera dans son dos et ses épaules, une fois rentré chez lui, prouveront bien qu'il n'a pas été le seul à avoir trépassé. Et pendant plusieurs jours, Hyunjin ne portera plus que des t-shirts à manches longues. Et même si le temps se réchauffe, Jisung gardera religieusement son écharpe autour du cou.

C'était pour prouver leur faiblesse, satisfaire l'égo, nourrir cette idée qu'il faut être voulu, peu importe de quelle façon. Remède ou torchon, ils ne veulent même pas savoir ce que l'un représente sous la chaleur de l'autre, quand leur valse s'emmêle et se désordonne dans les draps, quand la fin vient dans le soubresaut de leur poitrine.

Car personne ne devra savoir ce qu'il s'est passé ici.

Quand ils s'écroulent l'un sur l'autre, en sueur et essoufflés, ils n'ont pas envie de reprendre leurs esprits. La partie est terminée, game over. Vous avez tous les deux perdu.

Ils se séparent sans même se regarder, les poings serrés, alors que le frémissement qui persiste dans leur ventre ne les laisse pas tranquille. Ce n'est qu'après que l'ardeur décroit, quand ils restent plusieurs minutes dos à dos, pratiquement recroquevillés entre les couvertures avec un regard creux sur les murs.

Dans quelques heures, quand ils seront chacun seul à y repenser de leur côté, il y aura peut-être des remords, peut-être un furtif élan de honte. Une aigreur qui dansera sur leur peau, estompée par l'odeur de l'autre qui s'y sera ancrée, pendant plus longtemps qu'ils ne voudront se l'avouer. Ces minutes qui se sont effilées, et qu'ils voudront oublier. Ou non.

A quel point ça a été soudain.

A quel point ça a été intense.

Pendant un bon moment, ils se diront qu'ils n'auraient pas dû faire ça.

Ou pas.

***

Oui je corrige en me faisant du porridge (que j'ai presque raté parce que je regardais pas le feu)

Vous avez des bonnes recettes avec du tofu ?

"Cool Kids are Messed up" 🔚 HyunsungWhere stories live. Discover now