Chapitre 38

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38.

Just someone learning to love, again

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Just someone learning to love, again.







Ça fait beaucoup à assimiler pour Jisung. Changbin lui a proposé de rester dormir chez lui, s'il avait envie de se confier, mais le garçon est éreinté, il y a des choses qu'il doit méditer par lui-même. Le bon point est que les zones sombres ont été mises au grand jour, elles n'ont pas été retenues comme la première fois qu'ils en ont parlé.

Changbin s'inquiète pour lui, ce qui est compréhensible. Mais maintenant, Jisung ne veut plus se raccrocher à un portrait qui vient du passé. Peut-être est-ce choisir la facilité ainsi, peut-être que Jisung est en train de foncer dans la gueule du loup.

Le soir, à table avec ses parents, ces derniers lui demandent avec entrain comment s'est passé sa petite virée entre amis.

—      C'était pour la fac, tente de se sauver Jisung avec une mine renfrognée.

—      Pas à nous Sungie, ricane son père, je suis sûr que le seul moment où t'as ouvert un livre c'était un menu.

Sa mère surenchérit en gloussant. L'ambiance à la maison n'est plus morose, il n'empêche que ce n'est pour l'instant pas des plus naturel. Ça aussi c'est normal, Jisung a passé tant de temps dans le silence, que son père, tout aussi, voire plus réservé que lui en milieu hostile, s'est mis à combler les blancs. Jisung est reconnaissant envers ce qu'ils font, leur envie de l'aider à retrouver encore plus du poil de la bête.

Jisung secoue la tête, tapotant ses doigts sur ses couverts sous l'air cette fois pincée de sa mère. Il souffle une excuse et rit un peu, corrigeant sa tenue. Puis il réfléchit encore plus mûrement à leurs questions, avale sa bouchée en regardant le mur derrière, et enfin, il parle :

—      Changbin est resté coincé trois heures dans un arbre, on a essayé de l'attirer vers le bas avec du bacon mais ça a pas marché.

Ne s'attendant pas à ce qu'il partage enfin quelques anecdotes drôles, sa mère se permet de poser les coudes sur la table et soutenir son menton entre ses paumes.

—      Comment il a fait du coup ? Le connaissant quand il a peur il faut rien lui demander.

—      On a appelé son mec par téléphone, il l'a engueulé en haut-parleur et toute la promo s'est foutu de lui.

Bien sûr, à part ceux mis dans la confidence, personne n'a compris qu'à l'autre bout, se tenait le bon enfant, poli et maniéré connu sous le nom de Kim Seungmin.

—      On a fait le mur la deuxième nuit pour aller à la plage !

Quand Jisung entend son intonation, plus colorée, plus spontanée, il a un léger mouvement de recul et son dos revient un instant contre son dossier. Il tord sa bouche, sous l'air de ses parents qui veulent savoir la suite.

—      Si ça avait été su, on aurait eu de gros ennuis ? Enfin surtout notre professeur, c'est un gentil gars, mais limite c'était devenu le gosse de Jisu et Seunghoon tellement il captait rien de ce qui se passait. D'ailleurs je crois qu'ils vont finir ensemble ces deux-là.

Son père éclate de rire, ce n'est pas forcé. Le sujet est lancé, la retenue -toujours là, ce sont ses parents- bien moins contraignante. Jisung raconte ce qui l'a fait rire, ce qui l'a agacé dans l'organisation des troupes :

—      Hyunjin s'est fait emmener par un culte dès notre arrivée à Jeju !

Les parents de Jisung ne connaissent même pas le quart de sa promotion, mais comme tout parent, ils réagissent à l'histoire et moins au prénom qui ira se perdre dans un coin de leur caboche. Son père le plaint et sa mère n'arrive qu'à gentiment se moquer de ce garçon qu'elle ne se souvient pas avoir déjà entrevu dans un de ses moments les plus vulnérables.

De fil en aiguille, les mots se délient et Jisung arrive presque à se rendre compte d'à quel point sortir de chez lui lui a fait du bien. Au bout d'autres longues minutes, la fin de ses aventures arrive. Il n'aborde pas ses nombreux flirts avec le brun, sa dispute avec Changbin, et tout ce qui se rapporte à sa terreur nocturne. Au final, il se rend surtout compte qu'il arrive un peu mieux à tout encaisser, sans pour autant laisser les choses s'accumuler.

—      Vous savez... achève-t-il plus timidement.

—      Hum ?

Terminant tranquillement leur souper, ses parents lèvent une dernière fois les yeux.

—      Je pense que je suis en train de guérir.

La main de son père se fige sur sa fourchette, il tente de convenablement la reposer, mais elle ne fait que retomber dans son plat dans un tintement sourd et bref. L'instant d'après, Jisung retient son sursaut, découvrant l'homme au côté de sa chaise, le corps penché vers lui pour le prendre dans ses bras. C'est pudique comme étreinte, mais ça a quand même le mérite de légèrement désarçonner son enfant.

—      Je m'inquiétais beaucoup pour toi, Jisung...

L'air de Jisung s'adoucit. Du bout des lèvres, il lui murmure un « pardon », avant de lui rendre cette rare preuve d'affection.

Il le comprend. Tout le monde s'inquiétait pour lui. Tout le monde voulait qu'il aille mieux, en sachant que Jisung ne les aurait pas laissés prendre la route à ses côtés. Il n'est pas si transparent que ça, les gens qui l'entourent ont bien vu, et s'ils ne sont pas intervenu plus en profondeur, c'est parce que lui-même les gardait à l'extérieur de sa bulle.

Mais il n'a jamais été seul.

Les gens lui souhaitaient le meilleur, souhaitaient qu'il se relève.

Seungmin, Changbin, Felix, Hanbyun, le personnel de l'hôpital, la famille de Wooyoung, son psy, tous ont soufflé un mot encourageant dans le vide, quand il n'écoutait pas, un vœu, une prière.

Même Hyunjin.

***


Chapitre court, hihi.

"Cool Kids are Messed up" 🔚 HyunsungWhere stories live. Discover now