[CETTE HISTOIRE EST LE TOME 2 DE DUMB BITCH MERCI]
En continuant de se convaincre qu'il détient un contrôle inébranlable sur sa vie, Jisung risque très vite d'atteindre ses limites. Il garde cette attitude posée, qui frôle le détachement, et qui par...
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But friends don't know the way you taste.
C'est ainsi qu'une étrange routine a été mise en place, sans que personne ne soit mis dans la confidence. Presque comme un honteux secret.
Jisung et Hyunjin couchaient ensemble.
Plutôt régulièrement, il fallait le dire. Ils ont commencé par des arrêts éclairs chez l'un ou l'autre, après leurs cours particuliers en ville, donc deux fois dans la semaine, puis parfois après une journée éreintante de cours, donc trois. La vérité ? Ils ne comptaient pas, ils ne comptaient plus rien. C'était parfois plus, parfois moins, ils ne voulaient pas de traces de tout ça, ni écrite, ni mentale. Ce n'était que leur corps, leurs putains d'hormones, et cette foutue impression qu'ils mentaient à tout le monde.
Même la gêne entre eux n'était plus qu'une carcasse de souvenirs, ils avaient tiré un trait dessus. La première semaine a été plutôt bancale, peu naturelle. Ce n'est qu'avec un peu de temps qu'ils ont commencé à lâcher prise, à se laisser aller. Et peut-être que c'était mauvais, peut-être que sans qu'ils ne veuillent se l'avouer, il y avait derrière tout ça quelque chose d'un peu plus subtil, incrusté sous la peau, qui stagnait dans les viscères. Beaucoup de gens se complaisaient dans une situation comme celle-là, sans engagement, sans prise de tête, juste un moyen de se faire du bien de temps en temps avec quelqu'un pour qui on ne ressentait rien. Et ils avaient tous les droits de le faire, c'était légitime. C'est juste que Jisung savait que ça ne lui ressemblait pas. Ou peut-être que si, il ne savait plus.
Puis les cours particuliers ont pris fin, ils ont passé leurs examens de rattrapages, avaient plus de temps libre. Et personne ne savait rien. Jisung gardait à l'esprit que tout le monde s'en fichait, pour se rassurer, pour être sûr qu'il ne faisait pas quelque chose de mal.
Il n'y avait pas de sentiments, c'était de la chair, du cul comme tout le monde le dit. Il n'appréciait pas Hyunjin plus que ça, ils étaient trop différents. Les contraires ne s'attirent pas, ils pourrissent l'autre. Mais comme Hyunjin le lui a fait comprendre, ils se plaisaient. Physiquement, chimiquement, ce n'était pas quelque chose qui se prévoyait, c'était même bien casse-tête.
Et ce n'est pas différent aujourd'hui. Jisung remonte les escaliers qui mènent à l'appartement de Hyunjin, vendredi après-midi, juste avant le week-end.
Le brun l'attend déjà, adossé contre sa porte, les bras devant son torse. Parfois, il a un petit sourire de satisfaction, mais parfois non. Parfois il est plus sérieux, ils font ce qu'ils ont à faire et l'un repart de chez l'autre sans histoires.
— Tu lui as dit quoi cette fois ?
Il y a une chose qui reste dans le brouillard. C'est Changbin. Et Jisung serre les poings en se plaçant devant lui. Hyunjin secoue doucement la tête. Il poursuit, se décalant pour laisser Jisung entrer, se déchausser.
