Partie III - 6 : La Guerre

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MADELEINE DÉSIRAIT QUE LA GUERRE de Daniel Spillman se termine. Si son père était un monstre, le jeune homme était différent – elle en était persuadée. Madeleine tentait de le convaincre de renoncer à la vengeance, mais peinait à le faire revenir à la raison.

Elle attend que Daniel remonte de la cave. Elle a mal à la tête, comme chaque fois qu'elle est stressée. Ne le voyant pas revenir, elle décide d'aller chercher des antidouleurs par ses propres moyens. Elle descend les escaliers et trouve une bouteille de vin vide et un verre renversé. Le son d'une dispute lui parvient, suivi d'un cri.

— C'est ma maison ! s'écrie Jessica. Rends-moi la bouteille !

Madeleine entre dans le salon et trouve madame Spillman sur le sol, une bouteille entre les mains. Son fils se tient au-dessus d'elle.

— Regarde ce qu'il a fait ! pleurniche Jessica.

Daniel a du sang sur le visage : le sang de son père.

— Tu es saoule, lâche-t-il. Je ne t'ai pas touchée !

— Fils de pute ! s'écrie sa mère. Tu me tues, Albert.

Daniel est furieux qu'elle l'appelle par ce nom.

— C'est moi ! C'est Daniel !

Madame Spillman pleure sur le parquet comme si la terre s'ouvrait pour l'avaler.

— Daniel, supplie-t-elle, ne me laisse pas.

Le jeune homme la regarde avec aversion, puis s'accroupit près d'elle.

— Que veux-tu que je te dise ? Maman, je t'aime ?

— Oui ! s'exclame-t-elle, essayant de saisir ses mains.

Daniel se redresse et l'attrape par le bras.

— Regarde-moi ! Comment veux-tu que j'aie pitié de toi après le gâchis que vous avez fait de ma vie ? Tu as obtenu ce que tu voulais. Félicitations ! Un faux fils qui te déteste.

Elle pleure tellement qu'elle en vient à s'étouffer.

— Ne dis pas ça ! Je suis ta mère.

— Tu vas m'aider avec le Klan, tu as compris ?

— Oui... gémit-elle.

Le jeune homme la traîne sur le sofa. Madame Spillman sanglote et lui dit qu'elle l'aime, mais il l'oblige à s'asseoir.

— Reste ici et écoute-moi ! Tu t'occuperas des invités et ne parleras de tout ça à personne. Tu diras que papa est malade et qu'il ne peut quitter son lit.

— Oui ! Oui !

— Si tu prononces un mot, je te jure... Je brûlerais cette putain de maison !

— Non ! S'il te plaît, non !

— Alors assure-toi que personne ne découvre notre situation.

— Je te le jure.

Le jeune homme est si fou de rage qu'il a presque oublié Madeleine. Elle se tient là, témoin silencieux, comme un spectre.

— Qu'est-ce qu'il y a ? demande Daniel, les yeux braqués sur elle.

— J'ai... j'ai la migraine.

Il remarque qu'elle est effrayée.

— Je ne serai pas long, reprend-il plus calmement. Retourne te coucher, Madeleine.

Celle-ci acquiesce, percevant son autorité planer sur elle comme au début. Elle quitte la pièce, puis la discussion reprend entre les Spillman.

KuklosWhere stories live. Discover now