Partie IV - 3 : Bon Garçon

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UNE VAGUE DE FEU CONSUME ses entrailles, et le temps semble s'être arrêté. Durant un instant, Daniel Spillman est en paix avec le monde. Son corps se convulse, puis s'effondre entre les bras de Madeleine. Encore à l'intérieur d'elle, les yeux fermés, il respire son parfum. Il sait que la vie telle qu'il l'a connue, ne sera plus jamais la même. Ce sont les choses simples qui lui permettront de rester sain d'esprit.

Comme aimer Madeleine.

— Encore... murmure-t-elle.

Daniel sourit, percevant les battements de son cœur.

— Encore ? Tu es sûre ?

La jeune femme le pousse et s'assied sur lui, tenant fermement ses poignets. En voyant le regard qu'il lui porte, elle s'empourpre.

— Tu rougis ? dit-il d'un air complice.

— Pas du tout.

Madeleine embrasse tendrement sa main avant de s'allonger sur lui.

— À quoi penses-tu ? demande-t-elle.

Des souvenirs de Miss Helens refont surface. Avait-il tout inventé comme on le lui avait dit à l'hôpital pour enfants ? Daniel se rappelle ses yeux, son sourire, ses seins, et la manière dont elle chuchotait son nom.

— Je pense à toi, répond-il.

Il ne souhaite pas en parler à Madeleine, craignant d'ouvrir la porte à ses démons. Mais parfois, il se demande si cette porte n'est pas déjà ouverte..

— Tu sens ça ? demande la jeune femme après un moment.

Daniel se redresse en percevant l'odeur pénétrante du feu. Il enfile son pantalon, puis entrouvre la porte sur un épais nuage de fumée.

Il replonge instinctivement dans la pièce.

— Prends le sac ! s'écrie-t-il. Prends l'argent ! Nous devons sortir d'ici.

Il entraîne Madeleine dans le couloir et se précipite dans la chambre de Damian, jetant la fillette sur son épaule. Les crépitements du feu et les cris des oiseaux s'élèvent tandis qu'ils dévalent les escaliers. Le trio traverse le foyer, prêt à fuir lorsqu'un appel d'air fait exploser une fenêtre. Daniel s'immobilise, songeant à sa mère, mais Madeleine lui saisit la main.

— Viens ! s'exclame-t-elle. Il faut partir !

Le jeune homme ignore quoi faire – peut-être est-il destiné à mourir dans cette maison ? Il jette un regard circulaire, l'enfant sur son épaule ; elle sanglote contre lui.

Daniel Spillman choisit la vie.

Le trio franchit la porte tandis que la maison s'embrase dans une pluie d'étincelles. Après avoir vécu tant d'horreurs, c'était un soulagement. Ce lieu, qui avait abrité tant de violence, de larmes et de douleur, n'était plus qu'un brasier de souvenirs. Daniel sait que la police ne va pas tarder à arriver à cause de l'incendie. Pieds nus, ils marchent le long de la route et sont trempés lorsqu'ils parviennent à la voiture, garée près de l'épicerie.

KuklosWhere stories live. Discover now