Partie IV - 9 : EDEN

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"Dream...
Just watch the smoke rings rise in the air
You'll find your share of memories there
So dream when the day is through
Dream and they might come true"

LE SALON EST CALME, ET LES DEUX hommes sont assis face à face, se regardant avec gravité

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LE SALON EST CALME, ET LES DEUX hommes sont assis face à face, se regardant avec gravité. Une mélodie s'échappe de la cuisine tandis qu'un filet de lumière inonde le plancher par la porte entrouverte.

Daniel brise le silence :

— Je suppose que vous n'allez pas m'arrêter.

— Qu'est-ce qui vous fait croire ça, jeune homme ?

Le sourire aux lèvres, Spillman fils observe les flammes danser sur les bûches.

— Un indice : vous ne portez pas votre uniforme, et nous sommes venus avec votre voiture. Vous m'interrogez dans votre maison alors que votre femme et vos enfants sont dans la pièce à côté. D'ailleurs, ce n'est pas prudent, si je suis bien le monstre que vous imaginez.

Dixon le fixe quelques secondes, caressant l'arme à sa ceinture.

— Je cherche des réponses, réplique-t-il. Personne ne semble savoir quoi que ce soit dans cette maudite ville, alors... je vous donne une chance de me parler.

— Pourquoi ferais-je cela ? Vous n'allez manifestement pas me livrer à votre hiérarchie, sinon je ne serais pas ici. Vous n'allez pas m'arrêter. Vous ne pouvez pas.

— J'ai une preuve qui vous lie à la disparition de mademoiselle Paulson.

Daniel ne peut s'empêcher de partir d'un rire amusé.

— Je suis sérieux ! s'énerve l'officier.

— Oh, je sais que vous l'êtes. C'est ce qui rend les choses si drôles.

Claude se lève et le fusille du regard.

— Écoutez-moi, mon garçon !

— Non, l'interrompt Daniel. Vous écoutez, et écoutez bien. Vous n'avez aucune idée de ce dans quoi vous vous êtes fourré. Quoique vous pensiez faire, ça ne marchera pas. Vous avez quelque chose de gros sur les bras, quelque chose de dangereux.

L'officier Dixon commence à perdre patience. Il fait les cent pas dans le salon, puis s'approche du jeune homme.

— Ce que je sais, c'est que votre famille est liée à ces disparitions. Vous appartenez au Klan, mais pour une raison ou une autre, ils sont à votre recherche. Mon chef m'a demandé de ne plus enquêter sur mademoiselle Paulson et la petite Mosley, mais en attendant, ils emploient beaucoup d'énergie à vous retrouver ! Je pense que vous les fuyez... Je voulais rendre visite à madame Mosley quand je vous ai trouvé dans cette rue. Personne ne s'inquiète de ce qui est arrivé à sa fillette, tout le monde s'en fiche. Une gamine noire disparue, ça n'intéresse personne. Les gens, au contraire, se disent, « Bon débarras ! Une de moins. » Ah, les États-Unis d'Amérique ! Le pays de tous les possibles.

KuklosWhere stories live. Discover now