Partie V - 2 : Levy & Tab

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LES GENS NOUS TRAITENT DE PÉDÉS, DE TAPETTES. C'est assez drôle, tu sais, parce que quand pensent à nous, aux gars comme nous, ils s'imaginent que nous sommes faibles, un peu fragiles. Peut-être que certains d'entre nous le sont ; il y a toutes sortes de personnes à travers le monde. Qu'est-ce que je peux dire ? Je ne suis pas le genre de type qui fléchit quand les autres parlent de moi. Je me fous de ce que les gens pensent.

Ouais, j'en ai rien à foutre.

Tab, c'est mon nom. Qu'est-ce que tu veux savoir d'autre ?

Plus les gens connaissent des trucs sur toi, plus ils déblatèrent des saloperies. Ne les laisse pas savoir qui tu es vraiment. Laisse-les croire ce que tu veux. Laisse-les penser qu'ils savent tout sur ton compte, puis fais-leur à l'envers quand ils ne s'y attendent pas.

Je sais ce que tu te dis : je n'aime pas ce type, ce type est un connard.

D'abord, t'as pas tout à fait tort, et ensuite, c'est parfait, parce que je ne t'apprécie probablement pas non plus. À vrai dire, c'est à peu près tout ce que je faisais en détention pour mineurs – faire chier le monde. Je voulais juste qu'on me laisse tranquille, et surtout pas qu'un enfoiré pire que moi se mette en travers de mon chemin.

Quand on est le plus fort et le plus imposant, personne ne vous emmerde. C'est comme ça que ç'a marché pour moi et pour la plupart des gars en maison de correction. Tu dois choisir si tu veux rejoindre ou esquiver la meute. Je te garantis que tu ne souhaites pas la deuxième option ; c'est une putain de plaie ! Fais-moi confiance, quand tu fuis les loups, mon pote, tu ne cours jamais assez vite.


LES DEUX GARÇONS COURENT DANS L'AVENUE, hurlant avec ivresse lorsqu'ils dépassent une voiture. Le conducteur slalome, puis freine net quand Levy se laisse glisser sur le capot.

— WOOOOW MEEEEEC, COURS ! COUUUURRRRS ! s'écrie Tab.

Ils détalent de plus belle, leurs pieds, martelant le bitume. Le vent fouette leurs cheveux, le soleil brille à travers les nuages, et ils rient aux éclats en prenant la fuite.

— Tu le vois toujours ? demande Levy alors qu'ils se pressent vers le pont.

Tab regarde par-dessus son épaule et aperçoit la bagnole du flic.

L'officier se penche par la fenêtre et s'écrie :

— Stop, arrêtez-vous ! Arrête-toi, salopard !

Levy ralentit un peu, trouvant un endroit où se cacher. Il se précipite dans un garage, et Tab le suit. Ils se faufilent entre les voitures et les ouvriers, qui les engueulent au passage. Levy se retourne vers son ami ; ils éclatent de rire lorsqu'ils atteignent la porte de service et débouchent dans une petite ruelle. Ils s'arrêtent et reprennent leur souffle, les yeux tournés vers le ciel et les poings sur les hanches.

KuklosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant