Partie IV - 5 : CRAZY

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DANIEL ÉCOUTE LA RESPIRATION PONDÉRÉE de Madeleine, le doux murmure des vagues à l'extérieur de la chambre. Il songe aux événements de la veille, aux mots qu'elle lui a dits et à la peur qu'il a vue dans ses yeux – cette vision le hante.

Lorsqu'il entend le bruissement des couvertures et réalise qu'elle se réveille, il se tourne sur le côté, dans son dos, et l'étreint.

— Bonjour, murmure-t-elle.

Le jeune homme embrasse son épaule et tout ce qu'il peut atteindre, sans réveiller la fillette qui dort à l'autre bout de la pièce. Madeleine frissonne lorsqu'elle le sent tracer sa nuque avec sa langue. Il bécote son oreille, caresse sa taille, puis ses doigts s'étendent, trouvant son sein. Madeleine soulève son corps pour rencontrer le sien, l'aidant avec ses sous-vêtements. Daniel bouge lentement, mais assez pour qu'elle gémisse. Il lui couvre la bouche, de peur qu'elle réveille la petite. La brune embrasse sa paume, accompagnant son mouvement – ils se chérissent en silence.

Daniel n'a pas touché la jeune femme depuis plus d'une semaine, mais maintenant qu'elle est de nouveau dans ses bras, il ne veut plus la lâcher. Elle lève vers lui des yeux brillants d'amour et de plaisir, se rappelant leur rencontre sur le porche. Elle avait été fascinée par son regard, doux et sombre à la fois. Quelque chose en lui l'effrayait autant qu'il la séduisait : une combinaison terrifiante. Il possédait le magnétisme d'un prédateur et une forme de timidité si charmante. Elle est si calme, si tranquille, songe Daniel. Mais la manière dont elle bouge, la façon dont elle lèche mes doigts...

Il s'arrête immédiatement lorsqu'il entend la fillette bouger dans son lit.

— Chut... souffle-t-il à Madeleine.

Il la repousse délicatement pour mieux la reprendre dans ses bras. Damian se réveille, allume la télévision, et le bruit des dessins animés envahit la chambre. Elle se déplace à tâtons, pensant que Daniel et Madeleine dorment encore. Lorsqu'elle va aux toilettes, le couple s'étreint encore quelques minutes jusqu'à son retour.

— Bonjour ! les salue la petite. Une journée parfaite pour aller à la plage, non ?

Daniel se redresse sur son coude.

— Tu regorges de bonnes idées, jeune fille, lance-t-il.

— Ça, je le sais déjà, répond la gosse avec un sourire. Mais, merci.

Madeleine rit sous les draps.

* * *

C'EST UNE JOURNÉE HORS DU TEMPS. Daniel et Madeleine se promènent le long de la plage, main dans la main, tandis que la Damian gambade, pieds nus dans l'eau salée. Le couple ne parle pas beaucoup, mais savoure le moment. Ils n'ont peut-être aucune idée de la suite des événements, mais à cet instant, ils sont heureux. Ils sont optimistes concernant cette nouvelle vie, ce nouveau départ. C'est excitant, mais aussi très effrayant.

Le trio séjourne sur la côte, à proximité de la plage, mais suffisamment éloignés de tous. Damian apprend à nager et profite de l'océan ; elle demande parfois des nouvelles de sa maman. Daniel lui dit de ne pas s'inquiéter. Il lui raconte que sa mère a appelé, l'autorisant à rester plus longtemps avant de rentrer en Louisiane.

L'enfant ne pose pas vraiment de questions. Elle profite des moments passés avec ses nouveaux amis. Elle apprécie comment Daniel et Madeleine la traitent, la façon dont ils vont ensemble à la plage, mangent des glaces au petit-déjeuner, et la laissent sauter et danser sur son lit sans se plaindre. Ils jouent à des jeux de société, regardent des films au cinéma en plein air et s'affrontent aux cartes. Damian a toujours été une petite fille joyeuse, mais elle éprouve quelque chose de différent avec Daniel et Madeleine. C'est si difficile de mettre le doigt dessus... Ils rient, s'amusent, mais ont aussi l'air un peu graves. Ils évoquent des sujets importants – pas le genre de conversations auxquelles les enfants devraient être exposés.

KuklosWhere stories live. Discover now