Partie VI - 3 : Délivre-Nous Du Mal

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SEIGNEUR, M'ENTENDS-TU ? Cela fait si longtemps que je ne suis pas venue te voir. J'ai honte de prier uniquement lorsque j'ai besoin de ton soutien. Que dois-tu penser de moi, Seigneur ? Protège cet enfant dans mes entrailles. Je t'en prie, ne punis pas mon bébé pour les péchés de ses parents. Laisse-le vivre, Seigneur. Ne me l'enlève pas.

Aide Daniel à surmonter ses peurs et à trouver la paix intérieure. Aide-le à devenir un bon père. Pardonne-moi, Seigneur. J'ai mal agi. J'ai péché. J'ai menti. Je me suis éloignée de tes voies. Je le sais. Laisse-moi élever cet enfant et je ferai de lui ou d'elle une meilleure personne que moi. Je serai une bonne mère. Je lui apprendrai à distinguer le bien du mal, le guiderai à travers les hauts et les bas de la vie. Je prendrai soin de cet enfant et lui apprendrai à respecter les autres.

Madeleine Paulson aimait l'odeur de l'église Saint-Antoine de Padoue et la sensation des vieux bancs d'une manière difficile à décrire. C'était un endroit agréable situé sur Main Street, à une rue de leur appartement. La jeune femme appréciait le parfum de l'encens, de la cire brûlant dans les candélabres, de la poussière et du marbre, de la pierre et du silence.

C'était une église qui parlait à son cœur.

Ainsi, elle commença à fréquenter ce lieu tous les soirs, lorsque Daniel partait pour son service de nuit. Madeleine restait une heure ou deux, lisait des passages de la Bible et écoutait l'orgue. Elle aimait les membres de la paroisse et le prêtre, le père Gomez Leon, qui avait de bonnes façons. Un samedi soir, alors que la jeune femme se rendait de nouveau à l'église, il alla à sa rencontre et lui demanda s'il pouvait l'aider.

Madeleine sourit :

— Je vais bien, mon Père. Je cherche la paix et le silence.

— Vous êtes au bon endroit, répondit le père Gomez Leon. Cherchez l'homme à la barbe, là-bas, sur cette croix. Il vous aidera à trouver ce que vous souhaitez. Croyez-moi quand je vous dis qu'il aide tout le monde. Quel est votre nom, mon enfant ?

La jeune femme comprit qu'elle ne pouvait pas mentir, ni au prêtre ni à la maison de Dieu. Ici, elle ne pourrait jamais être Amy.

— Madeleine, répondit-elle. Je m'appelle Madeleine.

* * *

LA CHAMBRE EST PLONGÉE dans l'obscurité même s'il n'est que dix-sept heures ; chose ordinaire pour la mi-février. L'air de la chambre est imprégné du parfum de Daniel, et les couvertures sont bien chaudes. Madeleine n'a plus froid lorsqu'elle se glisse sous elles. La lumière du réverbère qui filtre par la fenêtre est ténue, mais suffisante pour distinguer les traits du jeune homme sur l'oreiller.

KuklosWhere stories live. Discover now