USA, juin 1960. Dans une petite ville de Louisiane, le jeune Daniel Spillman étouffe, couvé par une mère possessive et un père l'accablant de brimades et de coups. Un jour, une jeune missionnaire, prénommée Madeleine, frappe à la porte de cette fami...
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DANIEL SPILLMAN NE CROYAIT-IL réellement pas en Dieu ? C'est une question complexe, car il aime souvent tromper les gens sur ses opinions. Il considérait que la vie qu'il menait n'était pas compatible avec les attentes de l'Église. Pour lui, Dieu était juste une autre figure paternelle décevante, créant un univers défectueux et agissant en tyran cruel.
Le jeune homme était sceptique quant à l'existence d'un Dieu bienveillant. Tout cela n'était qu'une plaisanterie, et la grâce divine, un mensonge. La colère le submergeait en pensant à l'injustice, à la cruauté et aux inégalités qui existaient. Il considérait que le monde était brisé et chaotique, et avait besoin d'être réparé : comme lui.
Se retrouver dans cette église, c'était comme enfiler un déguisement, dissimuler sa véritable nature sous les oripeaux de la croyance. Mais, Daniel était prêt à retirer le masque et à révéler son vrai visage. Et, celui-ci était beau.
Il aspirait à retrouver l'innocence de sa genèse. Celle-ci résonnait en lui, clamant son désir d'être libérée de l'oubli et d'être entendue. Il voulait écouter les paroles de cet enfant intérieur et comprendre ce qu'il avait à dire. Il cherchait à se libérer des mensonges de ses parents et des enseignements haineux qu'il avait reçus.
— Comment avez-vous su que c'était moi ? demande-t-il au curé alors qu'ils sont assis sur un banc.
Le père Gomez Leon admire Jésus sur la croix, puis déclare :
— Votre épouse m'a confié que vous avez l'air de porter l'univers sur vos épaules et dans votre regard. Votre femme est une personne très sage.
Daniel lève le nez, observant le visage du prêtre pour la première fois.
— Vous savez qu'elle n'est pas réellement ma femme, n'est-ce pas ? Pas encore.
— Oui, elle me l'a expliqué. Mais, dans ton cœur, elle l'est déjà.
