Partie VI - 10 : Jusqu'à Ce Que La Mort Nous Sépare

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LE SAMEDI 8 AVRIL 1961, Madeleine Paulson et Daniel Spillman unirent leurs vies pour l'éternité dans l'église de Saint-Antoine de Padoue. La cérémonie était intime et seul leur ami, Levy, était présent comme témoin. Il accompagna Madeleine dans sa marche paisible vers l'autel, les yeux brillants d'amour et de détermination.

Daniel était nerveux, mais ne laissait rien paraître. Il était subjugué par la beauté de sa future épouse, sous le charme d'une muse. Il échangea un sourire complice avec Levy lorsque ce dernier lui remit la main de Madeleine, sentant son cœur battre la chamade.

Elle est si belle, murmura Tommy dans son esprit. Pas vrai ?

Elle l'est... Elle l'est vraiment, répondit Daniel avec émotion.

Bon, reprit Tommy, il est temps pour moi de partir. Je te souhaite une magnifique vie, mon ami.

Le prêtre commença à parler, sa voix chaude et douce les berçant tous les deux. Ses mots étaient calmes et sereins, destinés uniquement à eux. Daniel et Madeleine échangèrent leurs vœux, promettant de se chérir jusqu'à ce que la mort les sépare. Ils espéraient de tout leur cœur que la mort ne viendrait jamais les séparer, qu'ils trouveraient un endroit spécial dans l'au-delà où ils pourraient être ensemble éternellement.

— Par l'autorité et le pouvoir de Dieu, je vous déclare mari et femme. Vous pouvez maintenant embrasser la mariée, annonça le prêtre.

Madeleine prit une profonde inspiration, contemplant Daniel avec tout son amour. Il releva doucement sa voilette, et elle vit ses fossettes se creuser, révélant sa joie.

Pour elle, il était son paradis sur Terre.

Daniel la prit dans ses bras avec une infinie tendresse et l'embrassa. La jeune femme ne pouvait détacher ses yeux de lui, consciente qu'il était l'âme de sa vie, et qu'elle était éperdument, follement amoureuse de lui.

Levy les contemplait, ébloui. Il se posait des questions sur la force qui leur permettait de se voir si intimement. Il espérait rencontrer quelqu'un qui l'aimerait inconditionnellement, sans égard aux apparences ou aux opinions du monde. Cet amour serait démesuré, effrayant, fou. Il serait un lien indéfectible, prêt à tout ravager sur son passage. Ce serait une passion déraisonnable, sauvage, puissante, à la fois hideuse et sublime. Cet amour pouvait changer une personne, la rendre meilleure ou pire. Cet amour était un miracle qui pouvait tout faire. C'était l'amour d'une mère pour son enfant, d'un frère pour une sœur – des liens indestructibles. Parce que même si vous maudissez un jour ces êtres, vous les aimerez toujours. Vous ne les oublierez jamais.

Ils sont enracinés en vous.

* * *

MADELEINE OUVRE LES YEUX. Recouvrant le corps de Daniel, elle ressent une raideur dans son bras droit, ankylosé sous la tête du jeune homme. Cependant, elle ne bouge pas, fascinée par la beauté de la scène. Elle contemple son visage serein, ses lèvres closes, sa peau diaphane. Sa main gauche se met en mouvement, effleurant son téton en un geste circulaire. Elle dépose des baisers sur ses côtes, suivant les voûtes de ses os, puis lève la tête lorsqu'elle l'entend se réveiller.

— Restons au lit toute la journée, murmure-t-il.

Madeleine sourit, caressant l'angle de sa mâchoire.

— L'idée est tentante.

— J'irai nous chercher de l'eau, du raisin et du bon chocolat. Nous ferons l'amour, ajoute-t-il. D'ailleurs, j'espère que la machine à laver n'a rien... ?

KuklosWhere stories live. Discover now