Partie VI - 15 : 9 Juillet 1961

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APRÈS AVOIR PASSÉ plusieurs jours confinés dans une voiture, s'allonger dans un lit procure un bonheur céleste. C'est le summum de la béatitude. Enfin, le couple a pu se délasser sous une douche chaude et réconfortante, qui les a enlacés comme l'étreinte d'une mère. Ils ont renoué avec l'odeur enivrante du savon, le bruit apaisant de l'eau, et le goût exquis de la nourriture chaude. Bien que la chambre soit bon marché, elle était néanmoins confortable. Pour Daniel, c'était un véritable plaisir de pouvoir étendre ses jambes autant qu'il le souhaitait et de ne plus se sentir à l'étroit, comme dans la voiture toutes ces nuits. Il faisait l'étoile de mer sur le matelas, laissant Madeleine poser sa tête sur son torse, profitant ensemble du silence.

— C'est le quatre juillet demain, remarque-t-elle.

— Vraiment ?

— J'ai vu le calendrier chez le prêteur sur gages.

Le motel avait figé le temps, effaçant les bruits de la ville pour créer un moment de paix absolue.

— Restes-tu avec moi aujourd'hui ? reprend la jeune femme. Et, demain ? Tout sera fermé de toute façon...

— Je n'en suis pas certain dans une grande ville comme celle-ci.

— Reste avec moi. Juste ces deux jours... Nous pourrions nous promener demain, voir la parade et le feu d'artifice, manger une glace comme des gens ordinaires.

Un sourire se dessine sur le visage de Daniel.

— D'accord, répond-il, observant Madeleine se blottir contre lui comme une enfant comblée. Après-demain, je devrai retourner chercher du travail. Nous sommes d'accord ?

La jeune femme approuve avec un sourire.

— Nous n'avons que quelques nuits dans ce motel, continue Daniel, alors faisons en sorte qu'elles comptent. Utilisons le temps à bon escient.

Ils respirent ensemble, laissant leur esprit s'apaiser. Une complicité se dégage de ce silence, une connivence qui les relie sans qu'un mot ne soit échangé. C'est une pause bienvenue, une parenthèse dans leur quotidien chaotique.

— Daniel ? souffle Madeleine. Maintenant que nous sommes propres, j'aimerais tellement que tu...

Le jeune homme ne cherche pas à entendre la suite. Sans rien dire, il se met à embrasser ses lèvres, tandis qu'il abaisse la fine bretelle de sa robe, révélant l'un de ses seins. Il le lèche lentement, savourant chaque soupir de sa partenaire. Sous les draps, Madeleine se hâte de le déshabiller, puis le guide en elle, même s'il n'est pas tout à fait prêt. Cette situation l'amuse, car il a le sentiment que cette fois-ci, elle le possède, plutôt que l'inverse. Il gémit en écho à ses soupirs, et se délecte de ses baisers.

KuklosWhere stories live. Discover now