Chapitre 18. Malchanceuse (corrigé)

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En tombant, j'entendis un léger craquement au niveau de ma cheville. Génial, je m'étais probablement tordue la cheville au mauvais moment.

-Aïe !

Je fis mes adieux à ma discrétion.

Je relevais la tête et vis Kyle passer sa tête dans l'embrasure de sa fenêtre. Il écarquilla les yeux un instant. Il venait tout juste de voir que c'était moi le chat.

-C'était toi pendant tout ce temps-là ?

Je n'eus pas la force de répondre à cause de ma cheville qui faisait trop mal. J'hochais simplement la tête.

Il me rejoignit, sans se faire mal, et m'aida à me relever.

-Je vais te raccompagner à ton bungalow.

Je fis à peine deux pas que je me laissais tomber au sol. Ça faisait mal. Kyle se pencha vers moi et me prit dans ses bras. Je n'eus pas le courage ni la force de refuser.

Cela ne fut pas long que je vis mon bungalow au loin. Il entra, moi toujours dans ses bras, et me déposa sur le petit canapé. J'eus à peine le temps de le remercier qu'il me coupa.

-Je ne quitterais pas ce bungalow tant que tu ne m'auras pas dit ce que tu faisais dehors à une heure pareille.

-On ne peut pas s'occuper de ma cheville avant ? Car ça fait un vrai mal de chien !

Il ne répondit pas.

Je soupirais et pris la direction de la salle de bain en traînant du pied. Je pris le nécessaire pour ma cheville et commençais mes soins toute seule. Kyle entra à son tour dans la salle bain.

-Pas besoin de tous ces trucs-là, me dit-il en soupirant.

La tête levée vers lui, j'étais pour lui dire que c'était idiot de ne pas en avoir de besoin, mais il prit mon pied dans sa paume et je sentis une étrange chaleur l'envahir. Il était en train de guérir ma cheville. Je sentis la douleur se dissiper peu à peu jusqu'à ne plus rien sentir. Je fis bouger mon pied, zéro douleur.

-Il n'y a pas que les fées qui peuvent guérir les autres, lança-t-il.

-Je vois ça...

Il libéra mon pied et me fixa. Il voulait probablement savoir ce que je faisais dehors à deux heures du matin. Et lui hein ? Il était dehors aussi.

-J'étais à l'extérieur car je n'étais plus capable de m'endormir, c'est tout, lui dis-je.

-Et pourquoi en chat ?

-Peut-être pour pratiquer ma métamorphose, non ? Et toi, tu faisais quoi à cette heure-là, à passer devant ma fenêtre ?

-Des fois, j'ai besoin d'être seul et de marcher.

Je le fixais sérieusement.

Il vit tout de suite que je n'étais pas du tout convaincue. C'était clair que ce n'étais pas vrai. Il soupira.

-Je veux apprendre à te connaître Ruby Anderson, tu m'intrigues.

La blague du siècle, moi j'intriguais quelqu'un ?

-Ah, et qu'est-ce qui t'intrigues exactement chez moi ? Lui demandais-je, curieuse.

-Tout, dit-il sur un ton un peu trop sérieux à mon goût.

Je restais silencieuse pendant quelques secondes puis je froncis les sourcils en le regardant.

-Ah, espèce de pervers ! N'essaie pas de m'attirer dans ton lit !

Il éclata de rire. J'avais peut-être un peu trop exagéré.

-T'es drôle toi, me dit-il. Je ne suis pas un bâtard, j'ai simplement dit que je voulais apprendre à te connaître. Pas de te mettre dans mon lit. Quand je t'ai vu pour la première fois, ici, au camp, j'ai tout de suite vu que tu n'étais pas comme les autres. Tu as quelque chose de puissant en toi. As-tu découvert ton don par hasard ?

Mon don. Wendy m'en avait un peu parlé à ce sujet. Un don que seule une personne peut avoir. Télépathie, télékinésie, invisibilité, bref, ces trucs-là. Pour certains, ça prend énormément de temps à le découvrir, mais pour d'autres, c'est chose facile. Et moi, je n'ai aucune idée de ce que ça pouvait être.

-Non. En fait, je ne sais pas comment le découvrir.

-Selon moi, il sera hors du commun.

-Et toi ? Tu l'as sûrement découvert.

-Oui, en effet.

-Et c'est quoi ? Lui demandais-je.

Il s'approcha de mon oreille.

-Parfois, on ne veut pas le dévoiler gratuitement, me susurra-t-il à l'oreille.

Il recula un peu son visage et pointa sa joue avec son doigt. Ah ! Je voyais très clair dans son petit jeu. Il acceptera seulement de me le dire si je lui faisais une bise. Profiteur.

Ma curiosité l'emporta.

Mais au moment où j'étais pour lui faire une petite bise sur la joue, il tourna sa tête et mes lèvres tombèrent pile sur les siennes.

Métamorphe {Terminée/Corrigée}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant