Métamorphe {Terminée/Corrigée}

Chapitre 31. Je n'aurais jamais dû (corrigé)

C'était le temps d'employer les grands moyens.

Habituellement, on ne peut pas se transformer devant un humain, mais là j'étais dans un sérieux pétrin. Je me concentrais, encore et encore, mais rien ne se produisit. Merde ! Ces hommes me déconcentraient, je n'arrivais à rien. Ils continuaient toujours de s'avancer vers nous et nous on s'enfonçaient de plus en plus dans la ruelle.

-Qu'est-ce que vous me voulez !? Leur hurlais-je.

Si j'avais été à leur place, je n'aurais pas planifié un kidnapping en plein jour.

-En savoir plus, répondit l'un d'eux.

-Je ne suis qu'une ado banale, il n'y a rien d'intéressant dans ma vie, mentis-je.

-Et lui, est-il comme toi aussi ? Demanda un autre.

Vincent tourna sa tête vers moi, il me questionna du regard.

-Mais de quoi est-ce que vous parlez ? Risquais-je à dire.

Le gars de tout à l'heure, celui qui a reçu le poing de Vincent en plein visage et qui venait tout juste de reprendre connaissance, s'approcha de nous. Plus vers moi. Il se massa le visage.

Je ne pouvais plus reculer, je touchais le mur du fond de la ruelle. Et Vincent aussi. Le gars me souleva le menton pour que je le regarde dans les yeux.

-Cesse de faire l'innocente, me dit-il.

Réflexe naturel, je lui balançais un coup de pied entre les jambes. Il se tordit de douleur et s'effondra au sol à genoux.

-Zut, je croyais qu'il n'y avait rien là, lui dis-je en me moquant de lui.

-Ferme ta putain de gueule.

Vincent, qui était resté quasiment silencieux depuis le début, fonça tout droit sur le jeune homme et lui asséna plusieurs coups. Le groupe d'homme se joignit à leur petite bagarre et moi je ne savais pas trop quoi faire.

Je sortis mon téléphone et décidais d'appeler rapidement les flics. J'appuyais sur la dernière touche lorsque l'on m'arracha mon téléphone des mains. L'un des hommes était devant moi, mon téléphone dans sa main.

Et il le laissa tomber et l'écrasa du mieux qu'il pouvait avec sa botte.

-Connard ! Lui criais-je en me jetant dessus.

J'étais carrément montée sur son dos et je le frappais du mieux que je pouvais, l'adrénaline monté. Il bougeait dans tous les sens et écrasa son dos contre un mur, ce qui m'écrasa aussi et me fit couper mon souffle. Je le lâchais et tombai au sol, reprenant mon souffle.

Je vis Vincent tomber au sol. Les hommes stoppèrent leur petite bagarre et le soulevèrent, profitant du fait qu'il était impuissant. Le méchant jeune homme s'approcha rapidement de moi et me colla un tissu imbibé d'une substance que je respirais et cela me fit perdre connaissance.

C'était maintenant le trou noir.

PDV Vincent

Ma tête pesait lourd, j'avais mal partout. Le bruit de l'eau qui s'égouttait lentement me fit ouvrir les yeux. L'endroit où j'étais ressemblait bizarrement à un égout. Je voulus bouger, mais je sentis que j'étais attaché les mains dans le dos, adossé à un poteau. Pourquoi étais-je ici ? Mais dans quel pétrin s'était mise Ruby ?

De faibles reniflements attirèrent mon attention. Je regardais autour de moi, mais je ne vis rien. C'est en sentant une présence derrière moi que je sus que Ruby était dos à moi, aussi attachée au poteau, les mains liées.

-Ruby ? Chuchotais-je.

Les reniflements cessèrent.

-Qu... Quoi ? Répondit-elle.

-Tu vas bien ? T'es blessée ?

-N... Non, dit-elle d'une voix tremblante. Et toi ? T'as pris quelques coups hein ?

-Ouais, mais ça va aller.

Elle éclata en sanglot.

-Je n'aurais jamais dû quitter Forest Dawn. Et là, je me suis mise dans un sérieux pétrin. Ils vont me chercher partout alors que je ne leur ais même pas dit où j'allais. En plus, je n'ai dit à personne que j'avais quitté le camp. Et je t'ai entraîné dans tout ça alors que toi tu n'as rien à voir dans toute cette histoire.

-Ruby, calme-toi. On va sortir de là et tout ira bien, la rassurais-je.

Elle resta silencieuse. Mais qu'est-ce que c'est que cette histoire ? Pourquoi les hommes lui ont demandé si j'étais comme elle ? Comme elle, dans quel sens ?

-C'est quoi toute cette histoire ?

-Moi-même, je ne sais pas d'où elle a commencé, mais je ne peux pas vraiment te dire ce que c'est.

-Pourquoi ?

-Parce que, me dit-elle tout simplement.

Je sentais qu'elle allait encore craquer. J'aurais des réponses plus tard. Maintenant, je devais trouver un moyen de sortir d'ici. Mais pour commencer, je devais me détacher.

Je bougeais mes poignets pour voir si je pouvais les faire glisser entre la corde qui les maintenait prisonnier, mais rien ne fonctionna. Ça ne fit que m'arracher de la peau. Je grognais de douleur et réfléchis à une autre solution.

On était plutôt dans une sorte de pièce perdue au milieu de nulle part. La pièce était vide, il n'y avait que nous et le poteau qui nous retenait prisonnier.

-Tu n'aurais pas une petite idée de comment sortir d'ici, lui demandais-je.

À ma plus grande surprise, elle me répondit.

-Oui, mais je ne peux pas.

-De quoi, tu ne peux pas ? On doit sortir d'ici si tu n'as pas remarqué !

-Je sais, mais ma méthode je... Je ne... Je ne peux juste pas.

Oublions sa méthode, qu'elle me la dise ou pas, j'ai trouvé la mienne. Je ne pensais pas devoir l'utiliser, mais dans notre cas, il le faut. Je l'ai fait de nombreuses fois avant, mais je risquais de me faire démasquer, je prenais de plus en plus de risque, mais un jour j'ai su qu'il ne fallait pas que j'aille plus loin. Je me suis toujours dit que c'était un don que j'avais reçu du ciel car je n'ai jamais vu quelqu'un ayant la même chose que moi. La même faculté que moi.

Pouvoir se métamorphoser.