Chapitre 47. À la maison (corrigé)

36.6K 2.8K 129
                                    


Les deux rapaces se chamaillaient et moi j'essayais de distraire mon père. Ce n'était pas chose facile. J'essayais de lui faire détourner le regard de la scène, mais ça ne fonctionnait pas vraiment. Il allait tout de suite croire qu'il m'avait envoyée dans un camp pour ados cinglés.

Tout ce que j'espérais pour le moment, c'était que les deux oiseaux ne se métamorphosent pas. Mon père se croirait fou.

Melissa parti vers le petit rassemblement de jeunes pour avoir une explication à tout cela et moi je voulus entraîner mon père à l'extérieur. En voulant le sortir du réfectoire, j'eus la malchance de croiser une fée aux yeux mauves qui exerçait une sorte de magie et un vampire au yeux rouges luisants qui buvaient un magnifique verre contenant une substance rouge. Ce n'était que du jus de tomate voyons.

-C'est moi qui devient fou ou je viens de croiser plein de jeunes avec des yeux colorés qui agissaient bizarrement !? Hurla mon père en arrivant à l'extérieur.

-C'est... c'est juste à cause de notre soirée d'hier... Euh, on a... On s'est amusé avec des lentilles de couleurs et tout le monde les a gardées, dis-je en regardant mes souliers qui étaient soudainement devenus très intéressants.

J'avais de jolis lacets. Mes souliers n'étaient pas trop sales...

-Ça suffit ! Hurla mon père en arrêtant de marcher.

Je sursautais quand il prononça ses mots.

-J'ai fait une grossière erreur en t'inscrivant ici, je te ramène à la maison immédiatement. Ce camp n'a rien de rassurant, conclut-il.

-Non papa ! J'adore cet endroit, le suppliais-je. C'est toi qui a voulu que je vienne ici alors je reste ! Et de toute façon, je n'ai même pas mes valises avec moi.

-Pas question que tu retournes là-dedans. Ces jeunes n'ont pas toute leur tête à ce que j'ai pu voir.

Il me prit le bras sans précaution et me força à entrer dans le véhicule. Je ne protestais pas, je restais muette et je faisais ma boudeuse. Quand il entra à son tour, il me regarda et écarquilla les yeux.

-Quoi ? Dis-je en boudant. Je n'ai pas encore enlevé mes lentilles de couleur car tu m'as forcée à quitter le camp sans que je prenne mes affaires.

-N... Non ce n'est pas ça, tes yeux sont devenus bleus.

Oups, on venait de passer le portail du camp, voilà pourquoi ils avaient changé de couleur. Mais là, je ne savais pas quoi lui dire pour tout lui expliquer.

-C'est à cause du soleil, réussis-je à dire.

Son regard me fit vite comprendre qu'il n'en croyait pas un mot. Malgré cela, il démarra et quitta le stationnement de Forest Dawn. Et moi, je pus voir Wendy qui sortait du réfectoire à ma recherche, on eut à peine le temps de croiser notre regard qu'une rangée d'arbre me coupa la vue.

En arrivant à la maison, une belle et grande demeure, je voulus sortir de la voiture, mais mon père barra la porte. Je me tournais vers lui et le questionnais du regard.

-Donne-moi ton téléphone, me demanda-t-il.

-Pourquoi ?

-Je ne veux pas que tu parles avec ces jeunes cinglés.

-Je l'ai perdu, avouais-je.

Il semblait déçu de moi, très déçu. En fait, je ne l'avais pas perdu, quelqu'un me l'avait brisé. Mais ça, je ne lui avait pas dit.

-Ça a coûté une fortune cet appareil-là ! S'énerva-t-il.

-Bah désolée de l'avoir perdu...

Je pus ouvrir ma portière et j'entrais illico dans la maison. J'allais dans ma chambre qui était au deuxième étage et je me laissais tomber sur le lit. Je laissais aussi tomber quelques larmes puis je m'endormis en repensant à tous les gens bien que j'avais rencontrés à Forest Dawn.

Je me réveillais après deux bonnes heures de sommeil. Je me levais puis changeais mes vêtements. Je descendis à la cuisine et fut surprise de ne pas y croiser mon père. Il était probablement dans son bureau. J'allais me réchauffer un repas congelé et le mangea à la table. Manger seule, ça faisait parfois du bien. Je jetais mes restes à la poubelle puis je me rendis dans le bureau de mon père.

Il était assis, regardant des documents sur son ordinateur.

-Si tu as prévu de m'enfermer ici, est-ce que je peux au moins rendre visite à cette famille russe ? Lui demandais-je. Je vais mourir d'ennui si je reste ici.

Il réfléchit pendant quelques secondes.

-Bon d'accord, on peut aller faire un tour cet après-midi, ils sont en vacances cette semaine. Et en passant, je retourne à mon congrès demain midi.

J'hochais la tête et je lui fis un faux sourire.

J'espère au moins que Wendy avait eu le temps de me voir et d'en conclure que je ne reviendrais pas de sitôt. Au pire, elle allait demander à Melissa de m'appeler chez moi. En espérant que ce ne soit pas mon père qui réponde en premier.

-On peut y aller maintenant ? Lui demandais-je.

-Oui, laisse-moi quelques minutes le temps que je range mes choses. Je te rejoins dans la voiture.

Je sortis de son bureau et allais tout de suite dans la voiture. Pas question que je reste dans la maison à ne rien faire. Il y a une semaine, je voulais le contraire. Écouter de la musique et perdre mon temps dans ma chambre.

Mais j'y pense, qu'allais-je faire à la rentrée ? J'espérais au moins que mes yeux ne me joueraient pas de tour. Et je ne voulais pas faire de crise, comme celle que j'avais faite avec Laura Williams dans la toilette des filles.

Mon père me fit sortir de mes pensées en entrant dans le véhicule. Il avait pris son temps lui !

-C'est loin ? Lui demandais-je.

-Environ une à deux heures, me répondit-il en quittant la cour pour rejoindre la route.

Je voulus mettre mes écouteurs pour écouter de la musique pour faire passer le temps, mais je me rappelais que je n'avais plus de téléphone, bravo. Je décidais de m'endormir, mon père m'épuisait en ce moment. Et je pouvais ajouter qu'il m'avait fait énormément chié tout à l'heure. Voilà pourquoi je voulais aller voir les parents adoptifs de Sasha, je voulais éviter mon père.

La route caillouteuse me réveilla. Je regardais par la fenêtre et vis que le décor avait changé, il y avait moins de forêt. Au lieu de cela, il y avait de magnifiques plaines. Je vis un ranch au loin, quelques chevaux y broutaient de l'herbe tranquillement.

Mon père roulait lentement, sûrement à cause de la route bossue.

Quelle fut mon étonnement lorsque je vis que c'était là, au ranch, que la famille russe habitait.


Métamorphe {Terminée/Corrigée}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant