Chapitre 35. Frissons (corrigé)

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Son cri me brisa les tympans. Mais que se passait-il ? La porte refusait de s'ouvrir. Pourtant elle se barrait de mon côté, mais je ne pouvais pas la déverrouiller. Je me reculais et donnais un coup de pied dans cette dernière, mais elle était plus solide que je ne le pensais. Je lui fonçais dedans, mais aucun résultat. J'allais seulement avoir des bleus sur l'épaule.

Je vis alors ma fenêtre et courrais vers celle-ci. Je voulus la soulever, mais elle resta fixée. La panique monta aussitôt en moi.

Un deuxième cri de Wendy retentit et c'est là que je trouvais comment sortir de ma chambre. Je me concentrais et me transformais en un petit insecte, plus précisément en fourmi, et passais sous la porte. En arrivant de l'autre côté, je repris ma forme humaine et je pus voir toute la scène se dérouler sous mes yeux.


PDV Hunter

J'ouvris lentement les yeux. J'étais toujours sur ma branche, sous la forme d'un aigle royal. Le rapace que j'appréciais le plus. Chercher Ruby m'avait totalement épuisé hier soir. Wendy croyait être la seule à avoir continué de la chercher, mais j'étais parti de mon côté. J'avais fouillé les quatre coins de Forest Dawn, observé tous les animaux susceptibles d'être elle, à chaque transformation, ça m'épuisait, mais je ne l'avais pas trouvée. J'étais le seul à être convaincu qu'elle avait quitté le camp, mais les autres la pensaient encore ici, exerçant sa métamorphose comme elle avait dit dans le message qu'elle m'avait envoyé plus tôt.

Quand je m'étais assoupie sur ma branche hier soir, j'avais aperçu un faucon pèlerin. Sur le coup, je l'avais ignoré, mais après quelques secondes, je m'étais rappelé qu'il ne pouvait pas y avoir de faucon pèlerin dans le coin. Ils habitaient dans une toute autre région. J'avais pensé à le suivre, mais ça ne valait pas la peine. Après tout, il était peut-être tout simplement perdu. Cependant, cela ne m'avait pas empêché d'enregistrer sa signature olfactive dans ma mémoire, ça pouvait servir, on ne savait jamais.

Je descendis de l'arbre en reprenant ma forme initiale. Je n'avais jamais vraiment aimé dormir dans les lits du camp. Je me sentais mieux dehors, sur une branche et à l'air frais. Observant la moindre chose, toujours à l'affût, j'avais toujours eu cet esprit protecteur en moi.

En marchant tranquillement sur l'un des sentiers, je croisais Cody.

-Pourquoi tu ne dors jamais dans le bungalow ? Tu vas finir par tomber malade si tu dors à la belle étoile tous les soirs, me dit-il.

On aurait dit une mère qui disputait son enfant après avoir fait une bêtise.

-Je m'en moque, lançais-je.

-Très bien, dit-il en levant les mains en l'air, signe qu'il n'allait pas en faire tout un débat.

Puis on partit chacun de notre côté. Mais ce ne fut pas long qu'on entendit un cri. Je me retournais pour fixer Cody et vit qu'il l'avait très bien entendu lui aussi.

-C'est le cri de Wendy, j'en suis sûr, dit-il en se mettant à courir en direction du cri.

Je le suivis au pas de course et nous sommes arrivés devant le bungalow de Ruby et de Wendy. J'avais un très mauvais pressentiment.

-Tu es certain que c'était elle ? Lui demandais-je.

Ce fut lorsque l'on entendit un deuxième cri que nous avons décidé de grimper les escaliers et de rentrer par la porte, mais en voulant l'ouvrir, cette dernière ne bougea pas.

-Merde, elle est verrouillée ! Grognais-je.

-Défonce-la.

Je me suis alors mis à lui rentrer dedans, mais rien ne fonctionna. Des cris franchirent les murs du bungalow et plusieurs personnes arrivèrent du sentier, tous alertés par les cris.

-Qu'est-ce qui se passe ? Chuchotèrent les nouveaux arrivants entre eux.

-Cody, va voir s'il n'y aurait pas une fenêtre d'ouverte.

Il s'exécuta et je continuais à forcer la porte.


PDV Ruby

La scène se déroulait au ralenti devant moi. J'étais figée, ne sachant pas quoi faire. L'oxygène commençait à se faire rare dans mes poumons et il commençait à faire froid. Impossible, on était en plein été ! Des frissons me parcoururent tout le corps et la peur me laissa plantée sur place.

Une silhouette masculine, dont le visage était caché par une grande capuche, avait durement poussé Wendy au sol. Son visage était terrifié, tout comme moi d'ailleurs. J'entendais des gens crier derrière la porte d'entrée.

-Ouvrez-nous ! Hurlaient ces derniers.

Je voulus aller leur ouvrir, mais mon corps refusa de bouger.

Je ne savais plus quoi faire, l'homme avait empoigné Wendy par le collet et l'avait plaquée au mur, commençant à l'étrangler. Elle grimaça de douleur et essaya tant de bien que de mal de se débattre, mais en vain. La pièce devenait de plus en plus froide et j'essayais de lutter contre cette force invisible qui me retenait prisonnière, qui ne voulait pas que je bouge. Je voulus crier au salopard d'arrêter, mais mon cri se noya dans mes sanglots. Mes larmes noyaient mes joues.

J'étais impuissante face à tout cette merde.



Métamorphe {Terminée/Corrigée}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant