Chapitre 32. Ferme les yeux (corrigé)

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PDV Ruby

Je ne pouvais pas me métamorphoser quand un humain était juste à côté de moi. Mais que faire maintenant ?

-Ruby ? Tu peux fermer les yeux un instant ? Me demanda Vincent derrière moi.

-Pourquoi ? Je ne peux même pas tourner la tête pour te voir de toute façon.

-Fait juste les fermer un instant, je te dirais quand les ouvrir.

Je fermais les yeux quelques instants, mais ma curiosité l'emporta. Pourquoi voulait-il que je ferme les yeux ? En les rouvrant, je sentis une légère brume froide dans mon dos et j'essayais de me retourner. Mes frissons disparurent aussi vite qu'ils étaient apparus et je sentis des mains me détacher.

-Comment as-tu fais pour te libérer ? Lui demandais-je.

-Pas le temps de parler, il faut partir d'ici, me dit-il en finissant de me détacher.

Je me levais et je regardais autour de nous. Seule une porte décorait la pièce entourée de mur de béton. Vincent essaya de l'ouvrir, mais elle était barrée, bien évidement. Il la força, mais rien ne bougea. Il essaya aussi de la défoncer, mais elle était trop solide. De mon côté, j'observais chaque bout de la pièce pour voir si un élément ne nous avait pas échappé. Je levais la tête pour voir le plafond et vis un conduit d'aération. Ça serait simple de l'ouvrir, mais on était trop grand pour y passer, sauf si...

Non, Vincent n'était pas comme moi, il était humain. Je ne pouvais pas me métamorphoser devant lui. Et encore moins m'enfuir, le laissant là, tout seul.

-Ruby ?

-Oui ? Lui répondis-je en me tournant vers lui.

-Je peux te faire confiance ?

-Ouais, pourquoi ?

-Cette fois-ci, je veux vraiment que tu fermes les yeux.

Il m'avait vu les ouvrir tout à l'heure.

-T'as peur que je vois quelque chose qu'il ne faut pas ou quoi ?

-En quelques sortes, oui.

-Il faut qu'on sorte d'ici, alors je ne fermerais pas les yeux pour un truc que tu ne veux pas que je vois.

Qu'est-ce qu'il a à cacher lui ? J'avouais que moi aussi je lui aurais demander de fermer les yeux si j'avais eu besoin de me métamorphoser. Mais qu'est-ce qu'il pourrait bien cacher ?

-Si tu as une idée de comment sortir d'ici, alors fait-le, lui dis-je.

-Parcourt le mur pour voir s'il n'y aurait pas un interrupteur ou un truc du genre.

Mieux valait essayer et échouer que de ne rien faire et attendre.

Je me retournais et mis mes mains sur le mur froid. Je commençai à chercher la moindre petite chose qui pouvait nous aider. Je ne voyais rien qui pouvait nous être utile, mais un gros bruit me fit arrêter ma bizarrerie.

Je me tournais vers Vincent et vis ce dernier devant la porte qui était maintenant défoncée. Il n'avait pas du tout l'air essoufflé, on dirait même qu'il n'avait pas forcé.

-T'as fait quoi là ? Lui demandais-je.

-J'ai juste profité du fait que tu touchais le mur comme une débile pour que je puisse faire ce que j'avais à faire.

Je soupirais.

Il sortit le premier de la pièce et je le suivis après qu'il m'ait fait signe que la voie était libre. On était bel et bien sous terre. L'endroit n'était pas très accueillant. On suivit un long couloir dégueulasse pendant quelques minutes. On vit deux silhouettes au loin, ce qui nous fit ralentir notre allure. Je me cachais derrière Vincent qui lui était caché derrière une sorte de grosse caisse. Je pus reconnaître l'un des deux hommes, c'était le jeune qui avait voulu me kidnapper la première fois que je l'ai vu. Ils s'en allaient tout droit vers nous.

-Tu t'occuperas du gars, moi je vais m'occuper de la fille, dit l'horrible jeune homme.

S'il nous voyait, on était foutu. Je mis ma main sur ma bouche pour ne pas que l'on entende ma respiration. Encore une fois, j'avais l'air d'une débile. Heureusement, ils passèrent à côté de nous sans nous voir et ils continuèrent leur chemin sans se douter de rien. Quand on ne les vit plus, Vincent se releva et je le suivis encore une fois.

On se mit à courir le plus vite possible après que nous ayons entendu « Ils ne sont plus là ! ».

On courrait, courrait et courrait. On tourna un coin et courrait encore.

J'avais un point en plein dans les côtes. Je ralentissais, manquant de souffle.

-Ne t'arrête pas Ruby, on va finir par trouver une sortie.

-Je... J'en p... pu capable, soufflais-je.

-Grimpe sur mon dos et ne dis pas un mot, on parlera de ça quand tout sera fini.

Parler de ça après ? Parler de quoi ? Du kidnapping ?

Je montais maladroitement sur son dos et c'est là que je compris tout.

Voilà pourquoi il tenait tant à ce que je ferme les yeux tout à l'heure.



Métamorphe {Terminée/Corrigée}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant