Chapitre 40. Spider-Girl (corrigé)

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Je n'en pouvais plus d'attendre sur ce foutu banc. Je me levais et attendis que personne ne me regarde pour ensuite entrer dans la chambre à Vincent. Je ne fus pas étonnée de voir une seconde fois cette infirmière.

Cette dernière ne me vit pas lorsque j'entrais dans la pièce. Elle matait mon cop... mon Vincent. Elle avait pris ma place sur le petit canapé et ne le quittait pas des yeux. Voilà pourquoi elle ne m'avait pas vu entrer.

Une petite idée me vint en tête. Toutes les filles ou presque avaient peur des araignées non ? Moi-même je les détestais, mais ça ne m'empêchais pas de jouer un petit tour rigolo à cette fille.

Je me glissais contre le mur et entrais dans la petite salle de bain qu'il y avait près de la porte. Je m'assurais que personne ne m'observait et me concentrais sur le corps dégoûtant d'une araignée. Une mygale ferait l'affaire, c'était gros, poilu et très laid.

Je rouvris les yeux et vis que tout était géant autour de moi, parfait ! Je sortis de la salle de bain et grimpais sur le mur. J'avais l'impression d'être Spider-Man, trop cool. Je me dirigeais vers l'autre mur, là où l'infirmière était assise tranquillement, et réfléchissais à mon plan horrible.

Elle venait de mettre sa main sur celle de Vincent ! Non mais je rêve !?

J'allais sur le plafond et me mise au-dessus d'elle. J'essayais ensuite de tisser une toile. Pas très facile, c'était tout de même difficile de contrôler huit pattes en même temps. En observant la fille, je me déconcentrais sur ma toile qui n'était qu'en fait un gros truc gluant et je tombais dans ses cheveux.

Surprise, vilaine !

Elle sursauta et se leva brusquement, manquant presque de tomber sur Vincent. Ce que je n'aurais nullement apprécié. Elle glissa une main dans ses cheveux et les secoua comme une folle. Je tombais sur le lit de Vincent et c'est là qu'elle me vit.

Elle échappa un petit cri d'horreur, ce qui était normal vu la laideur que j'étais, et elle se mit à chercher un truc dans la pièce pour m'écraser. Je voulus me cacher rapidement, mais elle trouva ce qu'elle cherchait assez rapidement. Une magnifique trousse de secours.

Zut, je ne pouvais même pas me cacher ni m'enfuir. Et encore moins me transformer.

Elle tenta de m'écraser avec sa trousse, mais j'esquissais rapidement le coup. Elle me manqua de peu et à la place de me frapper, elle frappa Vincent. Et pas n'importe où, elle avait carrément abattu sa trousse de secours sur l'entre-jambe de Vincent. Aïe. Je le sentis bouger sous moi, mais je ne vis pas ses yeux ouverts. La jeune femme retenta son coup et cette fois-ci, je faillis y passer. Elle frappa le vide.

Mais elle ne reprit pas son élan, elle voulut me frapper immédiatement. À cet instant, je regrettais d'avoir fait le choix de prendre ce corps si minuscule. J'aurais été réduite en bouilli si cette main n'avait pas empêché l'objet de me frapper. 

La main de Vincent.

-Je trouve que c'est un réveil assez brutal, dit ce dernier d'une voix encore un peu endormi.

Il se redressa et observa la scène. Il me fixa ensuite, sa main toujours au-dessus de moi. Il tendit la main et je m'installais dans celle-ci. Lui, au moins, n'avait pas peur des bestioles.

-Ce n'est qu'une simple araignée, elle n'est pas dangereuse.

Les mygales n'étaient pas dangereuses ? Ah oui ?

-J'ai horreur de ces trucs-là ! Cria la jeune femme.

Et moi, j'avais horreur des garces.

-Je vais vous laisser avec votre insecte, j'ai d'autres patients à aller voir.

Les araignées n'étaient même pas des insectes.

Elle se dirigea vers la porte et se retourna juste avant de sortir.

-Quelqu'un est venu pour vous, mais j'ai dû la faire sortir d'ici. Elle semble partie pour de bon, conclut-elle en observant le couloir vide.

-C'était qui ? Demanda Vincent.

Moi.

-Je n'en sais rien, lui répondit l'infirmière.

-Elle ressemblait à quoi ?

-Je n'ai pas porté attention, je dois quitter.

Sale menteuse.

Elle ferma la porte et après m'être assurée qu'elle n'allait pas revenir, je me dégageais de la main à Vincent. Je sautais sur le plancher et repris ma forme humaine.

-Salut, lui dis-je d'une faible voix.

Pourquoi mon ton de voix avait changé ?

-Salut, alors c'était toi qui était venue me voir ? Conclut-il.

-Ouais, en fait, je t'ai accompagné dans l'ambulance.

-Tu peux me dire ce qui s'est passé ? C'est très vague dans ma tête.

-Bah, tu as eu un accident. Tu t'es sûrement évanouies car je t'ai vu dans ce genre de rêve où on se gavait de glace. Et lorsque tu t'es réveillé, tu as probablement perdu le contrôle de ton auto et tu as percuté la clôture du camp. Voilà...

-C'est drôle, j'ai l'impression de n'avoir rien de brisé, dit-il en bougeant tous ses membres.

-C'est le cas, lui dis-je.

Il observa ses bras et enleva les machins qui le reliait à une machine.

-Tu fais quoi là ? Lui demandais-je.

-J'ai horreur des hôpitaux, je n'ai rien alors je peux partir.

Ce n'était pas une mauvaise idée.

-Bon, alors partons ! Déclarais-je.

-Mais je crois que je n'ai plus de caisse.

-On trouvera un taxi, dis-je après quelques secondes de réflexion.

Il remit ses vêtements normaux et on quitta l'hôpital. Je fis attention pour ne pas croiser l'infirmière. Une fois dans le stationnement, je balayais l'endroit du regard, à l'affût du moindre taxi.

-Tu n'as pas de téléphone ? Me demanda Vincent.

-Non, on me l'a brisé, tu t'en souviens ?

-Ah oui, ça me revient.

J'entendis un véhicule se garer juste derrière nous. Je me retournais pour voir qui c'était et manquais de peu de perdre l'équilibre.

-Ruby ? Fit la voix du conducteur.


Métamorphe {Terminée/Corrigée}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant