Chapitre 37. Très calorique (corrigé)

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PDV Ruby

La lumière du soleil m'aveugla lorsque j'ouvris les yeux. Je m'habituais à celle-ci et me levais. Pendant quelques secondes, je ne reconnus pas l'endroit, mais en regardant avec plus d'attention, je sus où j'étais.

Cette fois-ci, la ruelle était vide. Je m'avançais pour sortir de cet endroit dégueulasse et reconnus le stationnement et la crèmerie. Mais qu'est-ce que je faisais là ? Et comment étais-je arrivée ici ?

Étonnement, je ne vis personne dans le petit magasin. Normalement, il était toujours plein ou au moins il y avait des gens à la caisse. Mais là, on pouvait entendre une mouche voler.

Je me retournais pour sortir du bâtiment et je vis une silhouette qui attira rapidement mon attention. Je sortis au pas de course et partit dans la direction qu'avait prise la personne. Ce ne fut pas long que j'arrivais dans le stationnement, dont une seule voiture était stationnée. Je la reconnus facilement, c'était celle de Vincent. Le coffre était ouvert, et il y avait quelqu'un juste là.

-Vincent ?

La personne releva brusquement la tête et se cogna contre la porte du coffre.

-Aïe ! Se plaignit-il.

C'était bien lui. Je me rapprochais pour qu'il puisse me voir et m'adossais à l'une des portes de son véhicule.

-Ruby ? Qu'est-ce que tu fais ici ?

-Ah euh, je ne sais pas, je suis arrivée ici comme ça Pouf ! Mimais-je avec mes mains.

-Toi aussi, tu t'es soudainement retrouvée ici non ? Me demanda-t-il.

-Ouais. Je me demande pourquoi.

-Tu ne te serais pas assommée par hasard ? Car moi, j'étais en train de conduire tranquillement il y a seulement cinq minutes.

Moi qui se fâchais car j'avais eu peur que Wendy meure étranglée, moi qui partais énervée vers la porte, moi qui posais ma main sur la poignée pour l'ouvrir mais qui se fut assommée par la porte et moi qui tombais au sol, la porte m'écrasant. Ouais, ça me revenait.

-Oui, mais je ne crois pas qu'il y ait un lien, si ? Lui demandais-je.

-Réfléchis un peu. L'autre fois, tu es tombée inconsciente et on se retrouvait tous les deux dans un endroit vide de personnes. Tu t'en rappelles ? Tu étais près d'une forêt et c'est là que tu m'as vu pour la première fois.

-Oui c'est vrai mais... Pourquoi ?

-Désolé, je ne suis pas Dieu.

Je levais les yeux au ciel.

Un silence pesant s'installa. Vincent ferma son coffre d'auto et vint me rejoindre. Je regardais autour de moi et vis qu'il n'y avait vraiment personne. Pourquoi est-ce que cela faisait ça ? Et pourquoi avec Vincent ?

-Pince-moi, lui ordonnais-je.

-Pourquoi ? Dit-il, surprit.

-Parce que je vais me réveiller, ça fonctionne dans les rêves non ?

-T'es si pressée de partir ?

Je levais mon regard vers lui.

-Ça sert à quoi de rester ? Il n'y a rien ici.

Il eut un air blessé. Ce que je pouvais être maladroite avec mes paroles...

-Je retiens ce que je viens de dire, tu n'aurais pas une idée pour passer le temps ?

-Si on est bien dans une sorte de rêve, ça veut dire que peu importe ce que l'on fait, il n'y aura pas de conséquences, conclu-t-il.

-Donc ?

Il commençait à me faire peur là.

-As-tu déjà eu cette envie de vandaliser un magasin, simplement pour te défouler ? Me demanda-t-il avec un grand sourire collé sur le visage.

Souvent, très souvent.

-Oui ! M'exclamais-je.

Par un simple regard, nous nous sommes entendus pour dévaliser la crèmerie. Cela pouvait paraître vilain, mais nous n'étions que dans un rêve, alors aucunes des conséquences n'allaient durer.

En entrant dans le petit magasin, je retins Vincent par le bras avant qu'il ne commence à tout briser.

-Attend.

-Quoi ?

J'avais toujours rêvé de faire ça.

-Avant que tu commences à tout jeter par terre, je veux me faire la crème glacée la plus chouette que je n'ai jamais eue !

-Bonne idée ! Me dit-il en souriant.

Derrière le comptoir, je révisais les machines qu'il y avait. Ça allait être le dessert le plus calorique de toute ma vie.

Je me pris un bol et choisis la saveur vanille avec un long coulis de chocolat encore chaud dessus. Je pris quelques cerises que je vis dans un pot dans le frigo et les mise sur le sommet de ma glace. Je vis un peu plus loin Vincent qui se gavait en mettant directement de la crème glacée dans la bouche.

-Gros porc, l'insultais-je en riant.

-Je te retourne le compliment, me dit-il en tournant la tête vers moi.

Après avoir ajouté quelques sucreries sur ma glace, je pris une cuillère et commençais à manger mon chef d'œuvre. Le goût était sublime. Vincent vint me piquer quelques bouchées, mais je l'ignorais, je savais que je ne mangerais pas tout. Je sursautais lorsque que j'entendis un gros bruit de fracas. Vincent venait de prendre une chaise et l'avait lancée par la fenêtre.

-Ah ! Ça fait du bien ! Dit-il.

Ce devait être toute la colère contre ses parents adoptifs qu'il venait de lancer par la fenêtre. Je pris une dernière bouchée de mon dessert et laissais mon bol de côté. Je pris à mon tour une chaise et la lançais contre la fenêtre, mais cette dernière ne se brisa pas.

-Peut-être que si tu forçais un peu plus, elle se briserait, me dit Vincent.

Je la repris et préparais mon élan pour la lancer, mais je commençais soudainement à voir flou. Je la lâchais et elle tomba lourdement au sol.

-Ruby, ça va ?

Je vis des points noirs et me sentis tomber vers l'arrière.

Puis ce fut le trou noir.


Des voix me prièrent de me réveiller, chose que je fis.  J'ouvris les yeux et je remarquais que j'étais étendue sur mon lit, un linge humide sur le front. C'était bel et bien un rêve.

-Comment te sens-tu ? Me demanda Melissa qui était à mon chevet.

Je n'eus pas le temps de répondre que quelqu'un entra brusquement dans la chambre. Wendy entra, très pressée, dans la pièce.

-Il y a un type qui s'est écrasé contre la clôture du camp avec son véhicule !

Je me levais subitement de mon lit.

-Vincent ! Hurlais-je.

Métamorphe {Terminée/Corrigée}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant