Métamorphe {Terminée/Corrigée}

Chapitre 22. Intrus (corrigé)

-Aïe ! Putain mes crampes ! Criais-je en mettant mes bras autour de mon ventre et en me pliant en deux. Vous les hommes, vous êtes tellement chanceux de ne pas vivre ce calvaire !

Le coup des règles fonctionnait toujours avec les hommes. Ils trouvaient cela tellement dégoûtant lorsqu'on en parlait. Je vous le jure, si vous lancez un tampon sur votre copain, il va sursauter tel un chat qui vient de voir un concombre près de lui.

La main de l'homme recula. Ainsi que les deux hommes louches.

-Viens, on va arranger ça, me dit Hunter en faisant demi-tour pour retourner au réfectoire.

Il jeta un dernier regard aux hommes. Ces derniers ne semblaient plus vraiment vouloir retirer mes lunettes. Tant mieux alors. Ils s'éloignèrent du camp et nous sommes retournés à l'intérieur.

Mais en arrivant au réfectoire, Hunter me laissa et s'en alla ailleurs sans rien me dire.

-Un petit remerciement ne me ferait pas de mal tu sais ! Lui hurlais-je. Je nous ai quand même sauvé de cette situation.

Je lui lançais mes lunettes de soleil, mais elles se retrouvèrent totalement à l'opposer d'où se trouvait Hunter.

Il ne se retourna même pas. Quel Imbécile. La prochaine fois, j'allais le laisser s'arranger tout seul. Et moi, je vais me foutre de sa gueule comme lui venait tout juste de me faire. Je regardais l'heure.

Quoi ? Seulement 11h47 ? La journée allait être longue. Très longue.

Je marchais tranquillement sur le bord de l'eau, au lac. Je réfléchissais. Les deux hommes voulaient absolument voir une autre scène anormale. Je pouvais très bien deviner que l'autre jour, ils avaient vu un jeune vampire boire du sang. Leurs paroles me restaient en tête « Ce camp n'est pas normal du tout ». Oui c'était vrai, il n'était pas normal. « Il nous faut plus de preuves pour porter plaintes ». Ah oui ? Et ils vont dire quoi ensuite ? « C'est un camp de surnaturel ! Tuez-les tous ! » Euh... non. Personne n'allait les croire de toute façon.

Un bruit me sortit de mes pensées.

Un craquement de branche, puis deux. Et trois.

-Il y a quelqu'un ?

Ah bon sang... J'espère que ce n'était pas ça ! Pas le lou...

Non, je ne devais absolument pas y penser.

Mais j'entendais toujours les pas qui s'approchaient. Ce n'était peut-être qu'une personne qui venait marcher près du lac, tout comme moi. Et en effet j'avais raison, une personne arriva.

Un gars de mon âge. Mais dès que je le vis, je vis que quelque chose clochait chez lui. Je ne savais pas trop ce que c'était. Et son visage ne me disait rien.

Quand je vis qu'il allait dans ma direction, je me mis dos à lui pour regarder la surface calme du lac. Je le sentais se rapprocher de plus en plus. J'avais un mauvais pressentiment.

-Hey, c'est toi Ruby Anderson ? Dit la voix derrière moi.

Je me retournais à peine.

-Euh, oui ?

Qu'est-ce qu'il me voulait ?

Je fis une grave erreur en me retournant. Ses yeux étaient normaux, et non colorés.

Il était humain.

-Oh Putain ! Mais qu'est-ce qu'ils ont tes yeux !?

Je n'aurais pas dû me débarrasser des lunettes de soleil.

-Euh, eh bien... J'adore porter des lentilles de couleur. J'aime me sentir différente des autres. J'adore me sentir unique. Je n'ai jamais aimé avoir une couleur de yeux normal. Ça fait trop ennuyant...

Voilà, c'était tout ce que j'avais trouvé à dire.

Il eut un sourire extrêmement mauvais sur les lèvres.

-Ce que tu dis a du sens, mais je connais la vérité. Mon patron aimerait bien voir une personne comme toi, me dit-il en sortant un sac de derrière son dos.

Il me poussa au sol pour avoir une meilleure maîtrise sur moi. Il voulut mettre le sac sur ma tête, mais je l'évitais. Je roulais sur l'herbe pour ensuite me relever et lui donner un coup de pied dans le ventre. Mais il réussit à prendre ma jambe et la tirer vers lui. C'est à ce moment que j'employais les grands moyens.

Je pris l'apparence d'un puma.

Il dût me lâcher et il recula. Je lui rugis après pour être certaine de l'effrayer. Il continua de reculer.

Je pris soudainement une envie de le pourchasser. Et c'est ce que je fis. Mais bien sûr, je lui laissais une bonne distance entre nous car mon but était de l'éloigner d'ici et non de le dévorer.

Je vis finalement une petite route au loin avec une voiture sur le bord de cette dernière. Le jeune homme continuait de courir et moi je ralentissais mon allure. Il ouvrit sa portière et se retourna une dernière fois.

-Je reviendrais Ruby ! Et quand ça arrivera, c'est toi qui va fuir.

Puis il disparut sur la route.