26. Prison.

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Harry.

-Le match est nul, maugréa Marvin en soupirant, continuant de manger son repas.

-Je sais, répondis-je sans lever les yeux de mon sandwich.

Je jetai un coup d'oeil à ma cellule, que je partageais avec Marvin, mon seul ami, ici. Je me méfiais de tout le monde, je ne divulguais pas trop d'informations quant à la raison de mon séjour ici et j'essayais de ne montrer aucune émotion.

Je ne voulais pas d'emmerde et jusqu'à maintenant, je réussissais bien. Je passais mes journées avec Marvin et quelques autres mecs. Je lisais des livres que ma mère me faisait livrer, par la poste. J'écrivais un peu. Et je profitais du fait que mon cas me permette de travailler à la cuisine, certaines journées. Ça me permettait d'oublier la routine lente des journées normales. Et j'avais droit à plus de nourriture, dans mon assiette. C'était un peu mon salaire, si l'on peut dire.

Marvin, il ne pouvait pas profiter des petits jobs que l'établissement correctionnel offrait. Ça lui était interdit, parce que ses accusations étaient trop grave. Il avait tué un membre d'un gang de rue et lorsqu'il s'était fait arrêté, la police avait découvert de la drogue, sur lui.

Mais Marvin, il était habitué, d'être ici. Ça devait être son quatrième passage. Il était habitué à cette routine, à cette façon de vivre. Il avait été élevé par la rue, comme il le disait souvent.

-J'ai reçu une lettre de Taylor. Elle va bien. Et le bébé aussi. Je suis content, chuchota-t'il en continuant de manger.

Je souris en hochant la tête. Même si Marvin avait tué quelqu'un, même s'il était dans un gang illégal, qu'il vendait de la drogue et qu'il trafiquait... ça restait quelqu'un de bien. C'était mon ami. Il m'avait appris à bien agir, ici, à ne rien faire pour attirer la merde. Il m'avait dit à qui je pouvais parler et à qui je devrais faire attention.

C'est ce que j'avais appris, après six mois derrière les barreau: Le crime que tu as commis ne définit pas qui tu es. Je m'entendais bien avec des meurtriers, des fraudeurs, des trafiquants et des drogués. On ne parlait pas souvent du passé, de ce qui nous avait fait entré en prison, mais tout le monde avait une petite idée de chaque cas.

Les seuls criminels que personne n'était capable de comprendre, c'était ceux qui avaient commis un crime envers un enfant. Et heureusement pour eux, ils étaient mis dans une unité spéciale, qui prévenait les risques d'agressions faites envers eux.

-Styles! cria l'agent Cox, en me faisant signe de m'approcher.

J'hochai la tête en demandant à Marvin de garder mes deux cookies et le reste de mon café qui goûtait l'eau. C'était mieux que rien et j'étais habitué, maintenant.

M'approchant de l'agent principal de notre bloc, je souris.

-Il y a un problème? demandais-je en fronçant légèrement les sourcils.

Il secoua rapidement la tête, jeta un coup d'oeil sur le reste des mecs, qui mangeaient et parlaient, dans la salle communautaire de notre bloc.

-Aucun. Tu as une visite.

Surpris, je déglutis. Il me fit signe de le suivre, après s'être assuré qu'un autre agent le remplaçait.

-Tu sais qui c'est, Cox? demandais-je, tandis qu'il me menottait, puisque nous allions sortir dans les corridors.

-Aucune idée. Je sais seulement que quelqu'un veut te voir. Tu peux ouvrir, Mark!

Et la lourde porte s'ouvrit. Je marchais près de Cox, en me demandant bien qui pouvait venir me voir.

ParcellesWhere stories live. Discover now