30. Leoni.

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Tu liras deux trois trucs sur Marina Abramovic et je vais t'en dire un peu plus comme ça, tu ne seras pas obliger d'aller sur wikipédia.

En fait, Marina c'est une artiste de performance, elle fait de l'art corporel. Elle s'est lacéré, elle s'est congélé, elle s'est frappé... Le genre d'art qu'on ne comprend pas trop, mais c'est super intéressant en fait. Tu vois, avec Ulay, son amoureux, parfois leur oeuvre, c'était d'être dans un musée, sous l'encadrement d'une porte, nu, face à face. Et les visiteurs passaient entre eux pour aller à l'autre salle. Et c'et tout. Juste ça. vas jeter un coup d'oeil à ses oeuvres, elle est superbe, Marina:)

Leoni.

J'étais dans le taxi, en direction de chez Harry. Ce n'était pas ma première fois à New-York, mais c'était tout comme. Cela faisait quelques années que je n'avais pas visité cette ville et je ne reconnaissais plus rien.

-Alors, vous avez l'adresse? scanda le chauffeur de taxi, un peu impatient.

-Ce ne sera pas long, murmurais-je en fouillant dans mon grand sac vert, qui contenait beaucoup trop de choses pour sa capacité.

Harry m'avait envoyé un message, un mois plus tôt. J'avais encore la version électronique, mais mon cellulaire n'avait plus de batterie et il ne me restait qu'une seule option: trouver la version papier, que j'avais imprimée en vitesse ce matin, avant mon vol, au cas où.

-Ah! Le voilà, dis-je en souriant, dépliant rapidement la feuille.

Repérant l'adresse exacte, parce que je me souvenais que son studio était dans Greenwich Village, mais il m'était impossible de me rappeler du nom de la rue, j'informai le chauffeur de la destination.

Il m'avait envoyé un message, par Facebook, pour m'inviter à venir passer quelques jours chez lui, étant donné que sa toute première exposition avait lieu demain soir.

J'avais connu Harry lors d'une exposition sur Marina Abramovic, deux ans plus tôt. Nous étions tous les deux en début de carrière, notre nom n'était pas encore fait. Harry peignait, tout simplement, tandis que je mélangeait différents médiums, souvent le collage et la peinture. Nous avions des styles complètement différents, certes, mais nous faisions tout les deux dans le corps féminin et dans la nudité.

-Nous y voilà, ça fera trente
dollars.

-Trente dollars? Vous rigolez, c'est impossible. Enfin, vous êtes venus me chercher à l'aéroport, pas en Californie, dis-je en fouillant de nouveau dans mon sac vert, à la recherche de billets.

Il ne disait rien, ne comprenant visiblement pas mon sens de l'humour. Il attendait, la main tendue, en fixant devant lui.

-Voilà, soupirais-je en déposant l'argent dans sa main calleuse. Et à l'avenir, vous devriez offrir un rabais et rigoler aux blagues de vos clientes! Surtout si elles sont jolies!

Il déguerpit dès que mes deux pieds furent contre le ciment.

Appuyant sur la sonnette, j'attendis.

-C'est moi, Harry, dis-je lorsqu'il fut à l'écoute.

-La fille un peu étrange qui adore trop les motifs? rigola-t'il à travers l'intercome.

-Je peux aussi foutre le camp et retourner chez moi, tu sais.

-Tu peux entrer.

Et la porte se débarra, me permettant d'entrer dans la grande tour d'appartement. Ma petite valise rouge et mon grand sac vert en main, je montai dans l'élévateur, pour me rendre au douzième étage.

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