Vestiges. 3

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Sofi. 

J'étais dans la petite douche que l'équipe avait aménagée. L'eau était glaciale, mais je l'appréciais énormément. La journée avait été longue et la température avait atteint des records de chaleur. 

Prenant le petit seau de plastique, je fermai les yeux en le renversant sur ma tête, tremblotant légèrement. 

Je fermai rapidement le petit évier et m'enroulai dans ma serviette, me regardant dans le petit miroir qui était accroché contre la toile. 

Mon visage était complètement rouge, même si je n'avais pas arrêté de mettre de l'écran solaire. J'avais des poches sous les yeux et quelques égratignures causées par les branches de la forêt. 

Mes ongles étaient noirs et la peau de mes genoux étaient à vif. 

Hier, nous avions pu recommencer les travaux. Avec Harry, nous avions parlé à Kenneth de certaines solutions, comme celle d'apporter le plus de trouvailles possibles dans un musée du Congo et de faire des visites à certaines périodes de l'année, sur le site archéologique. Nous avions fait un appel vidéo avec le Ministère, pour discuter des solutions possibles et nous avions pu recommencer les fouilles. 

Toutefois, comme nous étions encore bien loin de la couche de terre souhaitée, nous passions toutes nos heures de travail à fouiller, défricher, creuser et excaver le sol. Une partie de l'équipe s'occupait des petites découvertes que nous faisions ici et là, en rédigeant des rapports sur l'état du sol et sur l'avancement des travaux, mais il n'y avait rien de concret, pour l'instant. 

La fatigue m'avait rapidement rattrapée. C'était ma septième journée, ici. Et travailler pendant huit heures, en pleine forêt humide, à creuser, ça épuisait rapidement. 

Rapidement, je m'habillai d'un pantalon de lin, très mince, et d'un simple chandail. Je nouai mes cheveux en tresse et rangeai mes produits de toilettes dans leur étui, avant de me diriger vers ma hutte. 

L'air était frais, maintenant. Le ciel était orangé et bien que le paysage soit superbe, j'avais vraiment juste envie d'aller me coucher et de dormir pendant douze jours d'affilés. 

Je souris à quelques archéologues qui jouaient aux cartes, dans un coin de la hutte, en mangeant des noix. Déposant mon sac près de mon matelas, je soupirai en m'assoyant dessus, en indien, fermant les yeux. 

Je m'ennuyais de la Suède et de la facilité d'y vivre. Je m'ennuyais de la fraîcheur et de mon matelas confortable. 

J'adorais le travail, ici. J'adorais l'ambiance et l'équipe. 

Mais le soir, quand l'adrénaline de la fouille retombait, quand tout le monde vaquait à ses petites occupations, un énorme sentiment de mélancolie m'envahissait. 

-Tu dors? 

Ouvrant les yeux, je souris en voyant Harry, qui venait d'arriver dans la hutte. Il portait des vêtements plus confortable et ses cheveux étaient laissés libre, contrairement à l'ordinaire. 

-Non, j'essayais de me reposer, marmonnais-je en esquissant un petit sourire. 

Il sourit et hocha la tête, rangeant quelques trucs dans son sac de travail, avant de s'asseoir sur son matelas, devant moi. 

-C'est fatiguant, pas vrai? demanda Harry en prenant un pansement, dans son sac. 

Il s'était blessé sur le poignet, avec une branche assez pointue, ce matin. 

-Assez, avouais-je en fixant la terre cuite. Et je... 

Levant les yeux, je souris en remarquant qu'il me fixait, prêt à m'écouter. 

ParcellesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant