Come Softly - For Daniel D. de Grouper.
Harry.
Pax et moi, nous étions perché sur l'ecstasy.
Et bien qu'il y avait un vacarme de fou, de l'autre côté du petit rideau noir, nous ne l'entendions à peine, il ne parvenait pas à se faufiler à travers la bulle qui nous englobait, Pax et moi.
Y'avait vraiment une bulle, autour d'elle et moi, en ce moment.
Une jolie bulle avec une légère teinte de rose.
Une bulle de mousse à la fraise.
Et y'avait qu'elle et moi, à l'intérieur. Rien qu'elle et moi.
L'ecstasy nous avait rendu beaucoup plus tactile, beaucoup plus enclin à cette envie d'explorer encore plus le corps de l'autre.
Les fois où j'avais consommé de la MDMA, j'avais toujours ressenti ce besoin insatiable d'être connecté à quelqu'un, sauf que je n'avais personne. Ça arrivait parfois que j'avais une petite copine, un quelconque conquête, mais je finissais toujours par ne pas être rassasié, un peu comme si je n'avais pas pu aller au plus profond de cette envie de connexion. Le courant ne passait pas.
Et là, c'était tout le contraire, avec Pax.
Ça devait faire quarante cinq minutes que je l'embrassais, dans le coin de la chambre, couché sur le matelas. C'était magique. Je planais et tout allait bien, j'avais l'impression de ressentir tout ce que Pax pouvait ressentir.
Elle était couchée sous moi, ses jambes mêlées aux miennes, tandis qu'elle promenait ses mains sur tout mon corps.
-Il faut que je respire, souffla Pax en se reculant tout doucement de moi, de quelques centimètres seulement.
Elle avait encore ses vêtements et j'avais encore les miens, mais j'avais vraiment envie de les lui enlever. J'avais vraiment envie de la voir nue et de l'embrasser et d'être si près d'elle que nos corps ne feraient plus qu'un.
-Tu te sens toujours bien? chuchotais-je en m'amusant avec ses doigts.
-Je ne me suis jamais sentie aussi bien, Harry. C'est complètement fou, c'est comme si j'ai envie de t'embrasser pour le reste de la vie et d'enlever tes vêtements et de...
-Putain, moi aussi je ne pense qu'à enlever tes vêtements! dis-je en souriant, ramenant mes cheveux vers l'arrière.
Pax se mit à sourire, un léger sourire, avant de mordiller sa lèvre inférieure et de poser ses mains contre ma mâchoire. Elle mit fin au tout petit espace qu'il y avait entre nos deux visages, se remettant à m'embrasser, rendant notre connexion encore plus forte.
La bulle de mousse à la fraise venait de se solidifier. Elle gardait l'aspect fragile d'une bulle, mais plus rien ne pouvait la briser ou la faire éclater, c'était ce que je ressentais, à l'intérieur de moi.
La bulle de mousse à la fraise venait de créer quelque chose qui n'existait pas avant l'ecstasy, mais qui, assurément, serait encore là après la descente des effets.
Partager une expérience du genre avec quelqu'un, ça ne s'oubliait pas facilement. Nous étions en transe, littéralement. J'avais l'impression d'être tellement heureux, de tout oublier les merdes d'avant, de me concentrer sur Pax et seulement qu'elle.
Elle avait glissée ses mains sous mon chandail et je savais ce que ça voulait dire: il était temps d'être encore plus près, d'être peau à peau.
Changeant rapidement de position avec elle, je m'assied contre le lit, le dos au mur, alors que Pax était à cheval contre moi. Elle enleva elle-même son chandail, alors que je faisais la même chose de mon côté.
